Nouveau personnage et son évolution

Le personnage de roman et son évolution

I-Le héros exceptionnel

Dans l’époque antique, le héros incarne le meilleur des valeurs de sa société. Ex : Ulysse dans l’Odyssée d’Homère incarne des valeurs comme l’hospitalité, la solidarité, le respect et la crainte des Dieux, le courage, les valeurs familiales. Surtout, il se distingue par son ingéniosité (ex : épisode contre le Cyclope).

Dans le roman de chevalerie ou roman courtois du Moyen-âge, le héros est aussi un être d’exception incarnat les valeurs de la chevalerie et les valeurs chrétiennes : il est valeureux au combat, courtois avec sa dame, fidèle à son roi, guidé par sa foi. Ex : Lancelot dans Le Chevalier de la charrette de Chrétien de Troyes (ou les autres personnages de la légende d’Arthur et de la Table ronde).

Au XVII° siècle, La Princesse de Clèves de Madame de la Fayette est considéré comme le premier roman moderne (jusque là, le roman ne recherchait pas la vraisemblance). Ce roman historique et d’analyse psychologique illustre le conflit classique entre les passions et la raison. La Princesse et le duc de Nemours ont les qualités nécessaires à l’amour idéal, précieux : ils sont beaux, intelligents, gracieux. Mais la princesse choisit la modération et la fidélité à la mémoire de son époux. Ce renoncement fait d’elle une héroïne classique et un modèle de vertu. C’est un roman mondain, aristocrate.

Au XVIII° siècle, la recherche de vraisemblance se poursuit avec le roman épistolaire. La correspondance donne un effet réaliste et le lecteur est en contact direct avec les personnages. Il a aussi le plaisir de l’omniscience (il en sait plus que les personnages) et la polyphonie narrative est distrayante. Ex : Les lettres persanes de Montesquieu (œuvre qui transmet une critique de la domination ; les valeurs des Lumières) ou Les Liaisons dangereuses de Laclos (œuvre qui dénonce le libertinage à travers deux figures majeures, la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont. Tous deux sont mus par la recherche du plaisir ; ils bafouent les valeurs morales et religieuses. A leur façon, ce sont des êtres d’exception.

Au XIX° siècle, on trouve les héros romantiques. Personnages hors du commun, leur héroïsme est lié à l’action, aux péripéties. Gavroche, par exemple, dans Les Misérables de Victor Hugo est un enfant frondeur et insouciant qui défie les soldats du roi. Il incarne le peuple, la liberté, l’insoumission, la République. On peut encore penser aux Trois Mousquetaires de Dumas. Les situations dans lesquelles ils se distinguent sont cocasses et même invraisemblable (des duels perpétuellement gagnés, des missions secrètes pour sauver l’honneur de la reine…). On peut parler de romans manichéens.

Dans ces romans, le héros est exemplaire (à l’exception des personnages de Laclos).

II-Le héros réaliste

Peu à peu, au XIX° siècle, avec le mouvement réaliste, le personnage perd son caractère héroïque. Il devient un simulacre possible du réel. C’est un personnage « construit » dont l’évolution et la psychologie sont présentées. Ce sont souvent des romans d’apprentissage : le héros est jeune et on le voit évoluer au contact de la société, découvrir l’amour…

Ces personnages se heurtent à la société et passent de l’illusion à la réalité. Ils entrent dans les compromissions, renoncent au véritable amour pour parvenir dans la société…

Ex : Eugène de Rastignac dans Le Père Goriot de Balzac ; Julien Sorel dans Le rouge et le noir de Stendhal ; George Duroy dans Bel Ami de Maupassant.

Ces personnages donnent une image de la société dans laquelle ils évoluent. A travers eux, le roman a une portée satirique.

La focalisation interne est souvent utilisée, c’est le regard du personnage sur la société qui nous est donné. Ex : Bel Ami de Maupassant : à travers son personnage

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