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Méthode explication de texte

Guide pratique : Méthode explication de texte. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Avril 2022  •  Guide pratique  •  2 869 Mots (12 Pages)  •  214 Vues

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I – Expliquer le texte. Objectif de l’épreuve. – Il s’agit d’expliquer le texte, c’est-à-dire d’en déployer le sens, de faire voir à votre lecteur tout ce que ce texte signifie. Il ne s’agit jamais de disserter autour du texte, de déployer à partir du texte une réflexion propre sur le sujet dont le texte parle ; il ne s’agit pas plus de commenter le texte : de se poser des questions à propos du texte, ni de faire une lecture critique du texte, toute critique devant être subordonnée à l’explication, aider à faire comprendre le texte. Il faut s’imaginer parler à un enfant très jeune, mais très intelligent : enfant, il ne comprendra pas le texte seul, en le lisant, et il faut donc le lui expliquer, même tout lui expliquer : chaque détail, chaque phrase ; mais, très intelligent, il comprendra tout si on le lui explique. 1 – Sens global du texte. Expliquer un texte est, d’abord, indiquer le sens global du texte : ce que l’auteur fait ou dit globalement dans ce texte. L’explication du sens global du texte est l’enjeu propre de l’introduction et à la conclusion. Il s’agit notamment d’indiquer : . le thème du texte, ce dont le texte parle – ce qui n’est pas toujours évident ; . l’objectif de l’auteur dans ce texte, ce qu’il accomplit – poser un problème, définir un concept, répondre à une question, défendre une thèse, en combattre une autre, etc. Lecture. – La compréhension du sens global du texte nécessite une étude du détail du texte. Elle requiert toutefois de ne pas rentrer immédiatement dans le détail du texte : il faut d’abord découvrir le texte dans sa globalité en le lisant une ou deux fois sans rien noter, ni sou- ou surligner. 2 – Explication analytique, détaillée. Expliquer un texte est, ensuite, en expliquer tous les détails, chaque passage du texte. Car rien n’est clair, limpide ; tout doit être expliqué, explicité, précisé, justifié – notamment, une citation n’explique rien, et doit au contraire être expliquée. Cela dit, il reste à préciser : . quelles sont toutes ces choses qu’il faut expliquer ; . en quoi cela consiste de les expliquer, ce qu’il faut faire pour les expliquer. 1 Il s’agit d’expliquer chaque passage : un mot, une expression, une proposition, une phrase, un groupe de phrases, etc. Pour chaque passage, il faut faire trois choses, répondre à trois questions : α – Que DIT l’auteur ici ? ou : Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Dire ce que chaque passage veut dire, ce qu’il signifie, en clarifier le sens, le reformuler. Il s’agit notamment de clarifier le sens de tout passage, expression ou mot : . difficile, obscur, vague, ambigu, etc. ; . important, c’est-à-dire : les passages et concepts majeurs du texte, où tout se joue ; les concepts centraux de l’auteur, du thème du texte, ou du cours. Ce n’est pas d’abord un travail de dictionnaire, ni de restitution de connaissances : souvent, on ne comprend le sens d’un passage ou d’un mot qu’en l’éclairant par un autre passage du texte. β – Que FAIT l’auteur ici ? Indiquer ce que fait l’auteur à chaque passage. – Quelques exemples : Ici, l’auteur constate que…, fait un constat. Là, il déduit de ce constat que…, tire une conséquence de ce constat. Là, il affirme que…, pose une affirmation. Là, il objecte que…, soulève une objection à… Là, il montre, démontre ou justifie que…. Là, il illustre ce qu’il vient de dire par un exemple. Ici, il énonce les grandes lignes d’une idée. Là, il développe, précise cette idée, ajoute des précisions, détails, nuances. D’une part, cela permet d’éviter de répéter Hegel dit que…, Hegel écrit que…, et, d’autre part, cela est déjà une façon de préciser le sens de chaque passage ainsi que l’articulation des différents passages – par exemple, si on écrit : Hegel constate que…, et en déduit que…, puis anticipe telle objection, à laquelle il répond en affirmant que… et en illustrant cette affirmation générale de tel exemple. γ – POURQUOI l’auteur fait-il cela ? Expliquer ce que fait l’auteur à chaque passage : après avoir indiqué (β) ce que l’auteur faisait dans ce passage et avoir dit ce que ce passage signifiait (α), reste qu’expliquer une objection n’est pas la même chose qu’expliquer un exemple ou un constat. En effet : Si l’auteur constate, on peut le plus souvent s’en tenir aux deux premières étapes : indiquer (β) que l’auteur constate que… et dire ce que cela signifie ou veut dire (α). Si l’auteur déduit ceci de cela, il faut justifier que l’on peut déduire ceci de cela, i.e. montrer en quoi cela mène à cette conclusion-ci. Si l’auteur objecte ceci à cela, faut justifier que ceci est une objection à cela, i.e. montrer en quoi ceci est une objection à cela. Si l’auteur affirme ceci, il faut justifier l’affirmation, même si et surtout si l’auteur ne la justifie pas, et il faut alors trouver une justification qui soit cohérente avec le texte. Si l’auteur justifie, montre ou démontre que…, il faut montrer en quoi cela justifie, montre ou démontre que…, donc reconstituer les étapes de la démonstration, quitte à expliciter des étapes qui ont été sous-entendues. Si l’auteur utilise un exemple, une métaphore, une analogie, une allégorie, il faut : . la conceptualiser, en reformuler et en expliciter le contenu conceptuel, i.e. se demander de quoi ceci est l’exemple, la métaphore, l’allégorie ou l’analogie ; . montrer quelle fonction il remplit : s’il sert à illustrer ce qui a été dit ou affirmé ; à construire une idée, une thèse, une affirmation ; à la préciser et l’approfondir ; à la soutenir, à en convaincre le lecteur ; à s’y opposer, lui opposer une objection ; etc. 2 3 – Mouvement et Structure du texte. Chaque texte affrontant un problème, la structure du texte est l’ensemble articulé des étapes par lesquelles le texte construit, affronte et résout le problème. Un texte n’est pas une juxtaposition d’idées, mais précisément un texte, une unité : parce qu’il affronte un problème, a un objectif, ses différentes parties sont les étapes du traitement de ce problème, articulées et unifiées par cet objectif, et s’enchaînent selon un ordre logique. Ce n’est pas L’auteur dit que…, puis il dit que… ; c’est L’auteur constate que…, puis EN DÉDUIT que…, de même que ce n’est pas J’ai enterré ma mère, puis je suis allé au cinéma., comme si les deux choses n’avaient aucun rapport, ou si j’étais indifférent à la mort de ma mère, mais J’ai enterré ma mère, puis JE SUIS ALLÉ ME CHANGER LES IDÉES en allant au cinéma. Identifier la structure du texte n’est donc pas découper le texte en parties isolées, déterminer par où passerait la coupure entre différents morceaux du texte que l’on expliquerait séparément, en consacrant à chacun une partie réservée de son explication. C’est identifier : . différents moments du texte, c’est-à-dire les différentes idées et les différents gestes théoriques qui sont autant d’étapes du raisonnement ou du traitement du problème ; . la fonction de chaque moment dans ce traitement, c’est-à-dire dans le texte ; . et leur articulation les uns avec les autres, c’est-à-dire la logique de leur succession, leur enchaînement, lisible notamment dans les connecteurs logiques. Bref, il faut rendre compte de la fonction et de l’ordre des passages : pourquoi l’auteur a-t-il besoin de faire ceci ?, en vue de quoi fait-il cela ?, pourquoi a-t-il besoin de faire ceci après cela ?, et pourquoi commence-t-il par ceci et en vient-t-il à cela ?, etc. – l’objectif est d’A ; il fallait donc faire B, et, pour cela, il fallait faire C et D ; l’auteur vient de faire C ; il lui reste donc à montrer que D. L’explicitation de la structure du texte se fait tout au long de l’explication, en particulier lors des transitions entre les parties, et dès l’introduction, avec l’exposition du plan du texte. II – Structure de l’explication de texte. 1 – Introduction. L’introduction est une présentation problématisante du texte, qui en donne le sens global, de façon à guider le lecteur dans sa compréhension du texte et de l’explication. Elle présente donc : . le thème du texte : ce sur quoi le texte porte. . le problème du texte : le problème que l’auteur affronte dans ce texte. . la thèse défendue dans le texte : la réponse que l’auteur apporte à ce problème. . le plan du texte : structure de la réponse au problème. Ces éléments doivent être tous présentés, et dans ce ordre-ci : on ne peut commencer par énoncer la thèse défendue par l’auteur, car celle-ci est la solution d’un problème, la réponse à une question, et n’a de sens que par rapport à ce problème, lequel doit donc être présenté avant la thèse ; de même, on ne peut commencer par le plan, car celui-ci est le plan de la réponse au problème, et présuppose ainsi d’avoir formulé un problème et la thèse à laquelle il s’agit de conduire. Ces éléments doivent être présentés avec vos mots, non en citant seulement le texte : ici, comme toujours, une citation n’explique rien, et doit au contraire être expliquée et reformulée. Passez vite sur la présentation de l’auteur et de l’ouvrage dont le texte est extrait : votre lecteur les connaît, et cela n’apporte pas grand-chose à la compréhension et l’explication du texte. V α – Thème du texte. Il ne faut pas négliger cet aspect : déterminer ce sur quoi le texte porte précisément est déjà indiquer le sens global du texte, et permet d’identifier le problème que le texte affronte – e.g. le sens d’un texte est tout autre s’il porte sur le désir seul plutôt que sur le rapport du désir au bonheur. Or, il n’est pas toujours aisé de déterminer ce sur quoi le texte porte, lorsqu’il mobilise plusieurs concepts. 3 β – Problème du texte. L’introduction doit être problématisante, i.e. soulever un problème. – Lequel ? Parce qu’il s’agit d’expliquer le texte, le problème qui doit guider le travail d’explication, et que l’introduction présente, est le problème du texte, i.e. le problème que l’auteur se pose et affronte dans ce texte, et non un problème que l’on se pose à propos du texte, une question que l’on se pose à propos de la thèse défendue, ou à propos du thème sur lequel le texte porte. Un texte affronte un problème et un seul ; si l’on trouve plusieurs problèmes, il faut trouver le problème unique auxquels ils s’articulent et sont subordonnés, dont ce sont les sous-problèmes. γ – Thèse du texte. Une fois le problème posé, il s’agit de présenter brièvement la réponse apportée par le texte. Or, l’objectif de l’introduction est d’abord de problématiser ; ce N’est donc PAS le moment de : . détailler la thèse, ses raisons, ses présupposés et ses implications ; . exposer des critiques ou de poser des questions critiques à l’égard de la thèse. δ – Plan du texte. Une fois le problème posé, et la réponse formulée, il faut présenter le plan du texte, i.e. le mouvement général du texte, la structure globale du traitement du problème, les grandes étapes de la construction de cette réponse, en indiquant leur fonction et la façon dont elles s’enchaînent. Le détail de cette structure et de ces étapes sera donné plus tard, dans le développement. Parce qu’il s’agit d’expliquer le texte, le plan de l’explication, que l’introduction présente, est le plan du texte : l’explication doit être linéaire, suivre le texte dans l’ordre, pour l’expliquer. L’annonce du plan faire apparaître l’articulation, le lien entre les moment du texte, la façon dont ils enchaînent, de sorte que l’on comprenne la progression du texte. Aussi recourra-t-on à des phrases articulées les unes aux autres, en évitant de séparer et juxtaposer les moments du texte Non : D’abord, Hegel explique… ; puis, il explique que… ; et, enfin, il explique que… – mais : Hegel soutient que… ; puis, il en tire telle conséquence ; et, pour finir, il anticipe telle objection et répond que… Dans l’annonce du plan, il importe d’indiquer précisément où l’on fait passer la limite entre les parties, en citant les premiers mots et les derniers mots chacune, et en indiquant les numéros des lignes correspondantes : ce n’est pas au correcteur de deviner où l’on fait passer cette limite. Au brouillon. – L’étude d’un texte se déploie dans toutes les directions en même temps : on cherche en même temps le sens global, le problème, le plan, le détail, etc., car c’est en comprenant l’un que l’on peut mieux comprendre l’autre. On peut toutefois énoncer un procédé pour trouver le plan : . identifier et résumer toutes les idées ou étapes du texte ; . regrouper celles qui semblent être solidaires, suivre une même idée directrice, ou contribuer à une même étape, à un geste théorique commun ; e.g. affirmation + justification + illustration = bloc unitaire ; e.g. étude d’un exemple + conceptualisation, généralisation = bloc unitaire ; e.g. développement d’une idée + énoncé bref d’une csqce = un bloc. e.g. développement d’une idée + développement d’une csqce = deux blocs. . ressaisir, i.e. identifier, expliciter, formuler cette idée directrice, ce geste théorique commun, car c’est lui que l’on annoncera dans le plan ; . identifier la fonction de chaque partie et son lien, son articulation aux autres, qui donne le mouvement général du texte, la logique du raisonnement. Tout plan a quelque chose d’abstrait, parce qu’il fait passer des coupures nettes là où il n’y a qu’un mouvement ; d’où l’hésitation quant à la partie dans laquelle il faut situer une idée charnière, qui joint deux parties – e.g. dans quelle partie placer la conséquence ultime d’une partie, qui résulte de tout ce qui précède, mais initie le développement qui commence à la partie suivante ? Il n’y a pas toujours un plan plus logique que les autres ; il peut y avoir plusieurs plans également pertinents. 4 2 – Développement. Il s’agit de déployer le sens du texte, i.e. de développer le traitement du problème, de donner le détail du sens du texte, ainsi que le détail de sa structure, de son articulation, de sa progression. α – Parce qu’il s’agit d’expliquer le texte, non de le commenter ou de disserter autour du texte, les parties du devoir sont celles du texte : l’explication est linéaire, suit le texte dans l’ordre. β – Chaque partie de l’explication doit : . commencer par une entrée en matière, qui lance la réflexion en la rapportant au problème, i.e. rappelle le problème et indique ce qu’il y a à faire pour avancer dans son traitement ; . s’achever par : une synthèse, qui récapitule ce qui a été accompli dans cette partie, résume l’étape qui vient d’être déployée en la rapportant au problème, i.e. en montrant ce que cette partie à apporté dans la position, le traitement et la résolution du problème, afin de ressaisir de façon claire et synthétique le détail du texte qui vient d’être longuement et précisément déployé ; une transition, qui relance et appelle la suite du texte, qui montre pourquoi l’on passe d’une partie à la partie suivante : une fois la partie précédente récapitulée, on indique ce qu’il reste à faire pour répondre au problème – e.g. Notre problème était φ ; nous devions donc faire χ, et, pour cela, nous devions faire ι et ιι ; nous venons de faire ι ; il nous reste donc à faire ιι ; et, pour cela, nous devons étudier ψ et montrer que ζ. Il s’agit là d’une façon d’expliquer le texte, non d’une exigence formelle, rhétorique ; car cela permet de justifier le plan du texte que l’on a proposé, donc d’expliciter le mouvement du texte. 3 – Conclusion. La conclusion formule une réponse problématisée au problème, qui ressaisisse le sens global du texte et son mouvement général. Il s’agit de récapituler clairement ce qui a été accompli dans le texte, de présenter synthétiquement le chemin parcouru et ses résultats : non seulement le résultat principal, la thèse qui est défendue en fin de compte ; non seulement la totalité des résultats ; mais l’articulation de ces résultats et le chemin qui y conduit, i.e. les raisons qui les justifient. Il s’ensuit que la conclusion ne peut être vraiment courte, ne faire que trois ou quatre lignes. Pour éviter une simple redite, on peut « en garder sous le coude » pour la conclusion, garder par-devers soi une dernière remarque explicative pour clore le devoir. Toutefois, la conclusion n’est pas le lieu pour exposer pour la première fois des critiques, puisqu’une critique ne peut apporter quelque chose à la compréhension du texte qu’à condition d’être développée. Toute ouverture est également à proscrire : si ce que l’on dit en ouverture est pertinent, alors il fallait le développer dans le corps de l’explication, et une ouverture n’y suffit pas. De manière générale, il faut ne pas perdre de vue que l’objectif est toujours d’expliquer le texte, d’apporter qqch à sa compréhension.

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