Méthode de la dissertation

                                                                    LA DISSERTATION

     A) NATURE DE LA DISSERTATION.

     Elle n'est pas : l'expression d'une spontanéité naturelle, ni la récitation gratuite d'un savoir, ni l'expression de ses préférences idéologiques.

     Mais elle est la mise à jour et l'élucidation progressive d'un problème (pour cela il sera nécessaire de mettre à l'écart tout préjugé ou toute idée reçue).

     Elle est aussi, l'élaboration personnelle (mais pas simplement subjective) d'une réflexion argumentée et construite à partir de la mobilisation de connaissances permettant de dépasser le niveau de la simple opinion.

     B) « METHODE » DE LA DISSERTATION.

     1) Lire le sujet.

     C'est comprendre la question, afin d'éviter un devoir condamné au hors-sujet. Ainsi par exemple : « Le langage est-il seulement un moyen d'exprimer sa pensée ? » ne doit pas devenir : « Le langage est-il le seul moyen d'exprimer sa pensée ? »

     C'est voir le problème posé par le sujet. A la question « Peut-on vouloir mourir ? », on ne répondra pas hâtivement : « Oui, il y a des suicides » ou « Oui, des malades incurables réclament l'euthanasie ». Ce serait s'en tenir au seul fait ou à l'actualité. Par contre, il s'agira de savoir si le suicide est compatible avec l'idée de l'homme en tant qu'être libre (celui qui se suicide ne veut, pas mourir s'il n'a pas d'autre « choix » ou encore, il s'agirait de se demander s'il y a une valeur morale du suicide (a-t-on le droit, est-il légitime de vouloir mourir ? )

     2) L'introduction.

     Elle doit, dès le début, amener le sujet (sans nécessairement le recopier). Il faudra ici prendre soin d'éviter les formules passe-partout : « De tous temps... », « Depuis la nuit des temps... », « Ce problème est très important pour la philosophie... ».

     Elle doit aussi présenter la problématisation du sujet. Il s'agit ici de différer la réponse immédiate qui brûle les lèvres pour réfléchir et éviter les pièges que la question peut dissimuler. Il s'agit surtout de montrer que la question appelle plusieurs (au moins deux) solutions. Ainsi au sujet : « Diviniser la vérité, n'est-ce pas pécher contre l'esprit ? », il serait possible de proposer la problématique suivante : « Le rêve d'une vérité absolue et universelle est-il une dangereuse illusion ou bien une aspiration féconde et légitime? » Au sujet : « La vraie liberté consiste-t-elle à faire ce qui plaît ? », il serait possible de présenter la problématique : « La liberté réside-t-elle dans l'absence de contrainte ou bien est-elle l'acceptation de mobiles de l'action, ou encore est-elle l'obéissance critique aux lois légitimes de l'Etat ? ».

     En même temps que la problématique retenue, l'introduction doit donc présenter l'alternative qui va nourrir tout votre développement. Il est nécessaire de présenter au moins deux thèses, qui paraissent tout autant légitimes l'une que l'autre. Entre la première thèse envisagée et la seconde (mais aussi la troisième), il est essentiel de formuler une réserve (une critique).

     Proposition schématique (à ne pas appliquer mécaniquement) d'une structure pour l'introduction

     « I1 semble que... En effet... » (esquisse d'une première réponse possible avec un début de justification).

     « Mais ne pourrions-nous pas non plus envisager que ...Car en effet...» (opposer une seconde (mais aussi peut-être une troisième réponse possible tout en la justifiant).

     La présentation des diverses solutions que vous allez envisager, doit se faire de manière interrogative.

     Enfin, parce que l'on est toujours plus à l'aise lorsque l'on présente ce que l'on pense soi-même, présentez comme dernière solution ce qui sera votre réponse à la question posée par le sujet.

     3) Le développement.

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