Musique et divinité

Ces trois sources ont en commun de chacune traiter de la musique ou plus particulièrement de son pouvoir, de sa portée. En effet, la musique et les hommes semblent tous deux entretenir un lien étroit. Tout se passe comme si la musique recelait en elle un pouvoir envoutant qui surpasserait l’entendement humain : l’envoutement s’effectue sans véritables explications de son engendrement. Orphée, célèbre poète et musicien de la mythologie grecque, ordonne le monde grâce à sa musique, tous semblent subjugués par celle-ci comme le souligne la très longue énumération du texte « et Tantale ne poursuit plus l’onde fugitive (…) et toi Sisyphe, tu t’assieds sur ton fatal rocher ». Ce n’est pas le chant des sirènes dont fait mention le célèbre Homère dans l’Odyssée qui viendrait remettre en question cette affirmation : l’envoutement est tel qu’Ulysse et ses compagnons sont obligés de se boucher les oreilles ou bien de s’attacher au mat pour conjurer l’envoutement de cette musique. Dans le film Le chant de la mer, la fille possède une voix que l’on pourrait qualifier d’extraordinaire puisqu’elle permet de conjurer les mauvais sorts, elle triomphe face à la noirceur et porte en elle une véritable sagesse. Ainsi, tout apparait comme si la musique était d’inspiration divine, elle détient en elle le moyen d’envouter les hommes sans meme que la raison puisse intervenir dans cet échange entre ces deux instances ( les hommes et la musique). De plus, en considérant l’attribution grecque qui est faite vis-à-vis de la musique et des poètes, nous pouvons soutenir l’idée que le chant est lui-même une façon d’honorer les divinités puisque la voix s’élève vers les cieux et s’oppose donc à la simple parole profane. La lyre, elle, instrument clé d’Orphée se transformera après sa mort en constellation, ce qui renvoie aussi aux cieux et renforce davantage l’idée d’une inspiration divine.

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