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Mouvement pour le réalisme en littérature

Commentaire d'oeuvre : Mouvement pour le réalisme en littérature. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Mars 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 070 Mots (5 Pages)  •  612 Vues

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Un mouvement en faveur du réalisme en littérature se met en place vers le milieu du XIXe siècle. Dans une lettre adressée à George Sand, publiée dans la revue L'Artiste, Champfleury affirme se méfier du terme: « Le nom me fait horreur par sa terminaison pédantesque ; je crains les écoles comme le choléra, et ma plus grande joie est de rencontrer des individualités nettement tranchées1. » Il reviendra sur cette question dans son livre Le Réalisme (1857). En effet, quand Champfleury parlait de réalisme, il désignait simplement la littérature du vrai, la volonté de reproduire le réel.

En 1856, Louis Edmond Duranty et Jules Assezat lancent la revue Réalisme, qui publiera quelques numéros jusqu'en 1857. Duranty demande au roman de couvrir les divers aspects de la vie :

« Beaucoup de romanciers, non réalistes, ont la manie de faire exclusivement dans leurs oeuvres l'histoire des âmes et non celle des hommes tout entiers. […] Or, au contraire, la société apparaît avec de grandes divisions ou professions qui font l'homme et lui donnent une physionomie plus saillante encore que celle qui lui est faite par ses instincts naturels; les principales passions de l'homme s'attachent à sa profession sociale, elle exerce une pression sur ses idées, ses désirs, son but, ses actions2. »

Honoré de Balzac est désigné comme un écrivain réaliste, car dans La Comédie humaine il s'attache à observer le réel avec une extrême acuité et prend pour thèmes des réalités jusque là ignorées par le roman, parce que vulgaires, laides ou banales. Ses romans mettent en scène l’ensemble des classes sociales, sauf la classe ouvrière, et insistent sur l'importance de l’argent dans toute la société du XIXe siècle. Toutefois, la plupart des critiques refusent d'enfermer Balzac sous l'étiquette réaliste, car l'observation y est souvent transformée par un jeu d'hyperboles et d'analogies, comme le souligne notamment Albert Béguin. En outre, certains romans de Balzac sont d'inspiration fantastique, ésotérique ou romantique. Les historiens de la littérature voient donc plutôt chez Balzac, tout comme chez Stendhal, Sand et Mérimée, la naissance du roman moderne3.

Flaubert est très tôt conscient que le réalisme est une utopie, car l’écriture ne peut produire que du texte pas du réel. Il refuse de se laisser identifier au mouvement : « À propos de mes amis, vous ajoutez «mon école». Mais je m’abîme le tempérament à tâcher de n’avoir pas d’école ! a priori, je les repousse toutes. [...] Je regarde comme très secondaire le détail technique, le renseignement local, enfin le côté historique et exact des choses4. »

Il n’y a d'ailleurs jamais eu d'école réaliste, regroupant des écrivains sous la bannière d’une communauté esthétique revendiquée, comme Victor Hugo l’a été pour le romantisme. En revanche, le naturalisme, qui est issu des principes du réalisme, constitue davantage une « école » à proprement parler, selon les historiens de la littérature. C’est Émile Zola qui le premier utilise ce terme, en 1880, dans son célèbre essai Le Roman expérimental. Il veut aller plus loin que Balzac en s'attachant au monde des ouvriers. Fasciné par le succès de la méthode expérimentale dans le domaine scientifique —méthode qu'avait popularisée un livre de Claude Bernard sur la médecine expérimentale—, il veut appliquer cette méthode au roman et ainsi donner une nouvelle dimension au réalisme, grâce à une démarche censée fonder une analyse

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