Mouvement littéraire Parnasse

EXPOSE : LE PARNASSE (1866 – 1893)

Le Parnasse est un mouvement littéraire, essentiellement poétique, de la seconde moitié du XIXe siècle. Ce mouvement littéraire se considère plus sérieux que le romantisme, refusant le lyrisme d’un Musset ou d’un Lamartine.

I.Naissance

A. Le nom : Sur le mont Parnasse, situé en Grèce à proximité de Delphes, s’assemblaient, selon la mythologie, les neuf Muses (filles de Zeus et Mnémosyne), sous la conduite d’Apollon (dieu du chant, de la musique et de la poésie). Ainsi, les nouveaux poètes – les Parnassiens – ont le regard tourné vers les sommets de la perfection.

B. L’origine : Le Parnasse a voulu se situer par rapport à son grand prédécesseur, le Romantisme, qu’il poursuit et conteste à la fois. Un des principaux inspirateurs du Parnasse est Théophile Gautier (1811-1872), dont le nom est associé à une doctrine appelée « l’Art pour l’Art », et qui souhaitait fonder une poésie qui n’ait pour finalité qu ‘elle-même, sans épanchement lyrique, et se caractérisait par le simple culte de la beauté et de la forme. En 1835, Gautier rédige dans la préface de son roman Mademoiselle de Maupin : « Il n’y a de véritablement beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c’est l’expression de quelque besoin, et ceux de l’homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infime nature. » Ainsi, l’art doit demeurer indépendant de la morale et de la politique. Pour rester pur, il se défiera même de la sentimentalité, préférant aux émotions les sensations et les impressions.

II. Histoire littéraire

C’est entre 1860 et 1866 que se constitue le groupe des poètes parnassiens. Réagissant contre le romantisme sentimental et confidentiel symbolisé par Musset, ils entourent de leur respect T.Gautier et reconnaissent pour maître Leconte de Lisle (1818 – 1894 ).

Faute de pouvoir assurer la publication régulière de L’Art, ces jeunes poètes éditent chez Alphonse Lemerre un « recueil de vers nouveau » qu’ils intitulent : le Parnasse contemporain (1866). Il contient entre autres des poèmes de Gautier, Banville (1823-1891), Leconte de Lisle, Heredia (1842-1905), Sully Prudhomme (1839-1907).

En fait, les Parnassiens n’ont jamais constitué une école. C’est un groupe caractérisé par des tendances communes, dont la première est le culte de la perfection formelle.

Théophile Gautier a été l’animateur du mouvement de l’art pour l’art ; son œuvre en offre une théorie complète et une éclatante illustration. Le recueil Emaux et camées (1852) reprend ces principes et les poésies sont ciselées comme des bijoux. Dans ce recueil, Gautier privilégie l’octosyllabe et les poèmes courts. Nous pouvons aussi donner d’autres œuvres qui reflètent le mouvement littéraire : Odes funambulesques (1857) de Banville ; Poèmes barbares (1862) de Leconte de Lisle (pessimiste et déçu par son temps, l’auteur s’attache à faire revivre les civilisations du passé. Ce recueil retrace les légendes du mon non hellénique) ; Les Solitudes (1867) de Sully Prudhomme (Ce recueil manifeste un goût de la méditation philosophique.L’auteur rêve d’unir poésie et science.)

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