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Montrez comment Proust, dans cette description du tableau d’Elstir, explique le brouillage entre la mer et la terre, cette métaphore propre au peintre.

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Par   •  4 Janvier 2023  •  Commentaire de texte  •  3 502 Mots (15 Pages)  •  275 Vues

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ENORA WILD TG5

                                                    Littérature et humanité

                                                   Question d’interprétation littéraire 

CONSIGNE : Montrez comment Proust, dans cette description du tableau d’Elstir, explique le brouillage entre la mer et la terre, cette métaphore propre au peintre.  

        Marcel Proust, par sa vocation et sa passion, nous montre une réflexion majeure sur le temps et la mémoire affective comme sur les fonctions de l’art qui se doit de proposer ses propres mondes. Il confronte réalité et imaginaire comme nous pouvons le voir à travers le personnage : Elstir qui peut s’être inspiré de peintres impressionnistes tel que Monet. Elstir, le célèbre peintre qui séjourne près de Balbec, est un homme plein de génie, solitaire, sage, philosophe, à la conversation magnifique, que le narrateur découvre au fur et à mesure du livre.

Pour le narrateur, Elstir apparaît comme une figure quasi-divine. Nous allons étudier un extrait d’un des tomes de Proust, se nommant « À l’ombre des jeunes filles en fleurs » qui est publié en 1918 à la fin de la première guerre mondiale. Cet extrait est une description d’un tableau, évidemment imaginaire, d’Elstir d’un paysage marin qui confond terre et mer et où le monde n'existe que par les perceptions et les sensations du peintre.

Nous allons alors montrer comment Proust, dans cette description du tableau d’Elstir, explique le brouillage entre la mer et la terre, cette métaphore propre au peintre. Nous commencerons dans un premier temps à nous attarder simplement sur la description du tableau puis dans un second temps, nous étudierons la comparaison que le narrateur met en exergue grâce au tableau, ensuite pour finir, nous analyserons la poésie qui traverse cet extrait à travers l’écriture de Proust. 

        
        
Pour commencer, il faut savoir que les œuvres d’Elstir ne sont pas tout à fait fidèles à la réalité, car il peint la réalité telle qu’il la conçoit. L’œuvre d’art n’est pas une copie de la réalité. L’auteur montre ainsi que chaque peintre à son propre univers qui est différent de celui des autres.

Dans l’extrait le narrateur regarde longuement le tableau, qui représente le port de Carquethuit, décrit au premier plan une plage puis des individus exerçant une force sur des bateaux : « Des hommes qui poussaient des bateaux à la mer couraient » ainsi que des navires au loin, la mer en elle-même avec ses vagues et son écume blanche, la ville, mais aussi des femmes qui ramassent des crevettes dans les rochers, il nous évoque aussi un tableau avec un climat plutôt humide et venteux : « à cause de la dépression » qui créer alors une hypotypose dans l’esprit du lecteur. Le narrateur à la première personne nous dépeint une plage rocheuse et au loin des barques encore secouées par l’orage venant de se finir ainsi qu’une grotte maritime. Après cette plage laissée au naturel, il existe un port auquel les hommes embarquent et débarquent pour la pêche, pas très loin de ceux-là, le narrateur décrit une bande de promeneurs sortant d’une barque qui avait supposément traversé différentes parties de la mer tant calme que agitée. Le narrateur, le protagoniste de l’extrait, s’attarde surtout sur l’activité humaine : la navigation, la pêche, mais aussi tout le côté marin du tableau.

Le narrateur définit dans l’écriture en premier temps et non par sa vision des choses, ce qui est plus ou moins loin ou profond dans le tableau comme avec cet exemple :« en y voyant sur l'étendue haute » avec l’utilisation du gérondif présent cela accentue une certaine distance, on a l’impression qu’il a  mal avoir puisque l’étendue est possiblement loin de plus la diction de ce mot est longue comme la distance de l’étendue à ses yeux. Ou bien « les uns rentraient, d'où les autres partaient » peut se comparer au début du texte où l’on utilise le terme « qui » : « Des hommes qui poussaient des bateaux » ce qui peut exprimer une action qui est en train de se dérouler et non ce qui se déroule, ainsi qu’un mouvement dans le tableau. Certains éléments du tableau paraissent en mouvement tel que les hommes et les femmes qui ramassent des animaux et qui bougent les coques des bateaux ainsi que la mer :« si calme », « la mer était agitée ». Cela paraît donc évident que les hommes qui rentrent et partent à la pêche sont situés plus loin dans le tableau que les hommes qui poussent les bateaux. L’esprit du lecteur tente de faire une reconstitution des zooms que le narrateur nous décrit, la toile paraît très grande par les nombreux détails que nous décrit le narrateur, elle fait aussi illusion d’optique. Mais certains éléments ne paraissent pas en mouvement tel que les barques « immobiles » pourtant le lecteur les imagine comme cela par sa vision normal d’une barque et sa fonction. Dans La Recherche du temps perdu, il en est de la nature comme des personnages : ils ne se perçoivent que par le biais d’un environnement en mouvement dans lequel eux-mêmes sont en déplacement, en perpétuelle évolution. Ainsi, le mandat d’un écrivain qui tente d’implanter l’impressionnisme au fondement de son œuvre est de restituer avec fidélité le décor, l’atmosphère et l’état émotif de celui qui perçoit les diverses apparitions des personnages.

L’ambiguïté que laisse Proust sur le mouvement dans cet extrait reflète sa personne qui est captivé par les importantes avancées de son siècle quant au traitement de l’image, la photographie, le cinéma, la peinture impressionniste et cubiste, les livres d’art, la lanterne magique, le stroboscope et le kaléidoscope forment des narratifs récurrents de l’art romanesque proustien Cette myriade de dispositifs visuels et d’innovations picturales révèlent son obsession et son désir de renouveler la perception du monde.  D’un point de vue tout est en mouvement, tout se confond. D’un autre ce n’est qu’un tableau qui reste une invention de l’Homme et qui reste posé dans un atelier, seulement l’esprit du lecteur et du narrateur où du romancier est en mouvement par le bouillonnement des idées et du cerveau qui cherche à imaginer les différentes parties de l’œuvre. De même que certains éléments sont penchés : « l'obliquité des barques couchées à angle aigu » ce qui met en valeur une touche de ressemblance avec des vraies barques sur une plage, autrement dit une touche de réel.

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