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Moliere, Dom Juan

Rapports de Stage : Moliere, Dom Juan. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Avril 2015  •  1 648 Mots (7 Pages)  •  874 Vues

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Dom Juan, Acte I (1), scène 2, « éloge de l’infidélité », Molière, 1665.

Dom Juan

–Quoi ? tu veux qu’on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu’on renonce au monde pour lui, et qu’on n’ait plus d’yeux pour personne ? La belle chose de vouloir se piquer d’un faux honneur d’être fidèle, de s’ensevelir pour toujours dans une passion, et d’être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux ! Non, non : la constance n’est bonne que pour des ridicules ; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l’avantage d’être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu’elles ont toutes sur nos coeurs. Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne. J’ai beau être engagé, l’amour que j’ai pour une belle n’engage point mon âme à faire injustice aux autres ; je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages et les tributs où la nature nous oblige. Quoi qu’il en soit, je ne puis refuser mon coeur à tout ce que je vois d’aimable ; et dès qu’un beau visage me le demande, si j’en avois dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l’amour est dans le changement. On goûte une douceur extrême à réduire, par cent hommages, le coeur d’une jeune beauté, à voir de jour en jour les petits progrès qu’on y fait, à combattre par des transports, par des larmes et des soupirs, l’innocente pudeur d’une âme qui a peine à rendre les armes, à forcer pied à pied toutes les petites résistances qu’elle nous oppose, à vaincre les scrupules dont elle se fait un honneur et la mener doucement où nous avons envie de la faire venir. Mais lorsqu’on en est maître une fois, il n’y a plus rien à dire ni rien à souhaiter ; tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillité d’un tel amour, si quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs, et présenter à notre coeur les charmes attrayants d’une conquête à faire. Enfin il n’est rien de si doux que de triompher de la résistance d’une belle personne, et j’ai sur ce sujet l’ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire en victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. Il n’est rien qui puisse arrêter l’impétuosité de mes desirs : je me sens un coeur à aimer toute la terre ; et comme Alexandre, je souhaiterais qu’il y eût d’autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses.

Exemple d’un plan de commentaire avec introduction et conclusion de lascène 2 de l’acte I de Dom Juan de Molière, passage « l’éloge del’infidélité ».

(ceci n’est pas un modèle, mais un exemple. Votre réflexion personnelle peut mener à d’autres pistes de lecture)

Introduction :

Dom Juan ou le festin de Pierre est une tragi-comédie écrite en 1665 par Molière, inspirée du mythe créé par l’Espagnol Tirso de Molina. Cette pièce nous conte les aventures d’un grand aristocrate espagnol et de son fidèle serviteur, inspiré de la comdia dell arte, Sganarelle. En pleine époque classique, Molière crée une pièce baroque sur le sujet du libertinage. Tout comme Tartuffe, Dom Juan subit rapidement la censure après quelques représentations. (accroche avec informations sur l’oeuvre)

L’extrait présenté ici est la scène 2 de l’acte I de Dom Juan, durant laquelle le héros apparaît. Constituée d’un dialogue entre Sganarelle et son maître, cette scène se termine par une longue réplique de Don Juan sur l’infidélité. Il expose son libertinage en faisant un éloge de l’adultère, afin de répondre à la contradiction portée par son valet. (présentation du passage)

Quelle forme prend cette défense de l’infidélité ? Comment Don Juan avance-t-il sa conviction ?(problématique)

Dans un premier temps, nous montrerons la portée argumentative de ce passage avant d’analyser les différents éléments de l’éloge de l’infidélité prononcé par le grand seigneur. (annonce de plan)

(introduction avec quatre parties : accroche, présentation du passage, problématique, annonce de plan).

I- Un texte argumentatif.

(phrase d’introduction de la partie avec rappel du thème lors de la rédaction).

a) Une réponse.

Ouverture de la réplique par le pronom interrogatif « Quoi ? », qui marque l’interpellation, l’apostrophe de la Sganarelle.

Destinataire marqué par la deuxième personne du singulier : « Tu veux… », impression donnée d’un dialogue réel : « Non, non », formule rapprochant cette réplique de théâtre d’un discours réaliste.

Texte à l’apparence vivante et réelle, qui paraît s’insérer dans le déroulement de la scène, avec la réponse à Sganarelle.

b) La défense d’une conviction.

Utilisation dans un premier temps du pronom personnel indéfini « On », et personnel « nous » : « qu’on se lie », « qui nous prend », caractère impersonnel et universel. Ensuite, première personne du singulier :

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