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Mme de Mortsauf

Commentaire de texte : Mme de Mortsauf. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 308 Mots (6 Pages)  •  988 Vues

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1) Tout comme Mme De Mortsauf est tiraillée entre sa nature charnelle et sa spiritualité, sa personnalité est elle aussi duelle.

Mme de Mortsauf, est d’abord présentée comme une personne fragile et aimante.

Elle est animée d’un besoin d'aimer suite à son enfance avec une mère maltraitante : « Jamais les enseignements de sa noble éducation ne lui avaient été donnés avec amour, mais avec une blessante ironie. Elle n’en voulait point à sa mère, elle se reprochait seulement de ressentir moins d’amour que de terreur pour elle. » (p 95).  Puis par le mariage imposé avec un homme qui la maltraite : « Par combien de réflexions dures n’avait-elle point passé avant de regarder comme nul son mari, cet imposante figure qui domine l’existence d’une femme ! » (p 97)

Balzac la compare tout le long du roman à des fleurs et à des oiseaux pour accentuer cette fragilité : « J’entendis ainsi la voix de l’ange qui, par intervalles, s’élevait comme un chant de rossignol au moment où la pluie va cesser.» (p 90), « […] enfin, elle me servait […] avec quelle fauve finesse d’hirondelle […] » (p 229), « Henriette était l’oiseau chantant ses poèmes orientaux dans son bocage au bord du Gange, et comme une pierreries vivante, volant de branche en branche parmi les roses d’un immense volkaméria toujours fleuri. » (p 230),  il la compare de nombreuses fois à un lys « il faudrait vous figurer le lys auquel mon cœur l’a sans cesse comparée » (p 120) mais aussi à la « bruyère » et écrit « son corps avait la verdeur que nous admirons dans les feuilles nouvellement dépliées » (p 54) puis « Cette fleur, incessamment fermée dans la froide atmosphère de son ménage, s’épanouit à mes regards, et pour moi seul[…] » (p 229).

Mme de Mortsauf semble représentative des femmes du 19e siècle auxquelles nuls droits politiques ou civils n’étaient accordés. La femme était avant tout une épouse et une mère. Mme de Mortsauf s’occupe de ses enfants en bonne mère et veille à la spiritualité de sa maison : « Mme de Mortsauf nous quitta pour coucher ses enfants et faire dire les prières à sa maison. » (p 89)

L'article 213 du Code Civil de 1804 proclamait que « le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari », Mme de Mortsauf est soumise : « Le comte devint avare, elle accepta les privations imposées ; il avait la crainte d’être trompé, comme l’ont tous ceux qui n’ont connu la vie du monde que pour en rapporter des répugnances, elle resta dans la solitude et se plia sans murmure à ses défiances ; […] elle se résolut à ne jamais sortir de Clochegourde, en reconnaissant chez le Comte une âme hystérique dont les écarts pouvaient, dans un pays de malice et de commérages, nuire à ses enfants. Aussi personne ne soupçonnait-il l’incapacité réelle de monsieur de Mortsauf, elle avait paré ses ruines d’un épais manteau de lierre. » (p 73). Non contente de se soumettre à son mari, elle protège sa réputation.

2) Dans la Physiologie du Mariage en 1829, Balzac écrivait : « La femme est une propriété que l'on acquiert par contrat ; elle est mobilière car la possession vaut titre; enfin la femme n'est à proprement parler qu'une annexe de l'homme... » . On pourrait donc penser que Mme de Mortsauf est un être faible et effacé qui appartient à son mari.

Or elle est aussi une femme de tête qui administre seule Clochegourde puisque son mari n’en est pas capable : « Mais l’intérêt de la maison exige que je sois calme et sévère comme une statue de la Justice, et cependant, moi aussi, j’ai l’âme expansive et tendre. » (p 98) Ici, Mme de Mortsauf exprime sa dualité.

Mme de Mortsauf est une femme forte face à Félix qui est chétif et rêveur ainsi que face à M. de Mortsauf qui est broyé et hypocondriaque.

Elle porte toute sa famille : « Ma confession ne vous a-t-elle pas montré les trois enfants auxquels je ne dois pas faillir, sur lesquels je fais pleuvoir ma rosée réparatrice … ?» (p 103) Elle semble immortelle, comme ne vieillissant pas: « Quoiqu'elle fût mère de deux enfants, je n'ai jamais rencontré dans ce sexe personne de plus jeune fille qu'elle.» (p 54). Quand Balzac écrit : «La bataille inconnue qui se livre dans une vallée de l’Indre entre Mme de Mortsauf et la passion est peut-être aussi grande que la plus illustre des batailles connues.», il dépeint Mme De Mortsauf comme une guerrière qui résiste à la passion charnelle alors que Félix y succombe avec Lady Dudley. Mme de Mortsauf dit d’ailleurs d’elle-même : « J’ai toujours tout terminé moi-même en allant droit au nœud et disant à l’adversaire : Dénouons ou coupons ? » (p 178)

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