Micromegas - l'histoire philosophique

Introduction :

François-Marie Arouet, autrement dit Voltaire né le 21 novembre 1694 et mort le 30 mai 1778 à Paris. C’est un philosophe et écrivain qui a marqué le XVIII ème siècle. Il a écrit quelques romans, pièces de théâtre, essais et aussi des contes. Je vais vous parler plus précisément du conte de Micromégas, c’est l’histoire d’un habitant de la planète Sirius et de son ami le saturnien qui partent visiter la terre des Hommes. Micromégas est un conte philosophique paru en 1752 à Berlin, qui critique la société du XVIIIème siècle, la religion, la morale mais il évoque aussi l’aspect scientifique et des éléments de réflexion sur l’homme.

EXTRAIT :

Après s'être reposés quelque temps, ils mangèrent à leur déjeuner deux montagnes que leurs gens leur apprêtèrent assez proprement. Ensuite ils voulurent reconnaître le petit pays où ils étaient. Ils allèrent d'abord du nord au sud. Les pas ordinaires du Sirien et de ses gens étaient d'environ trente mille pieds de roi; le nain de Saturne suivait de loin en haletant; or il fallait qu'il fît environ douze pas, quand l'autre faisait une enjambée : figurez-vous (s'il est permis de faire de telles comparaisons) un très petit chien de manchon qui suivrait un capitaine des gardes du roi de Prusse.

Comme ces étrangers-là vont assez vite, ils eurent fait le tour du globe en trente-six heures; le Soleil, à la vérité, ou plutôt la Terre, fait un pareil voyage en une journée; mais il faut songer qu'on va bien plus à son aise quand on tourne sur son axe que quand on marche sur ses pieds. Les voilà donc revenus d'où ils étaient partis, après avoir vu cette mare, presque imperceptible pour eux, qu'on nomme la Méditerranée, et cet autre petit étang qui, sous le nom du grand Océan, entoure la taupinière. Le nain n'en avait eu jamais qu'à mi-jambe, et à peine l'autre avait-il mouillé son talon. Ils firent tout ce qu'ils purent en allant et en revenant dessus et dessous pour tâcher d'apercevoir si ce globe était habité ou non. Ils se baissèrent, ils se couchèrent, ils tâtèrent partout; mais leurs yeux et leurs mains n'étant point proportionnés aux petits qui rampent ici, ils ne reçurent pas la moindre sensation qui pût leur faire soupçonner que nous et nos confrères les autres habitants de ce globe avons l'honneur d'exister.

Plan :

I: Micromégas comprend les caractéristiques d'un conte traditionnel

a) La mise en scène de la fantaisie

Le conte met en scène des personnes merveilleuses tels que les extra-terrestres. Leur taille dépassent les "lois humaines" avec 39Km de haut pour Micromégas et de 2km de haut pour le saturnien, l’étymologie de son nom : micro=petit mégas=grand. En revanche le saturnien lui, est considéré par le Sirien comme un être tout petit: " Le nain de Saturne, par contre Micromégas est un géant. Ces personnages, comme dans un conte traditionnel sont amenés à quitter leur milieu pour explorer le monde. Voltaire satisfait donc le premier rôle d'un conte qui est de plaire et de faire rêver.

b) La Terre vue par des Géants :

Le narrateur jour un jeu subtil avec le point de vue interne, on a l’impression que le narrateur se cache sous l’un des personnes et que les habitants de la terre représente la cour du roi Louis XIV, les hommes sont comparés à des fourmis . Tout est petit comme l'indique cette métaphore " Cette mare presque imperceptible pour eux qu'on nomme la Méditerranée et cet autre petit étang qui sous le nom du Grand Océan entoure la Taupinière", même le Saturnien qui est considéré comme nain est lui aussi plus grand " le nain n'en avait qu'à mi-jambe". La Terre est qualifiée de Taupinière, il essaye de savoir si ce globe est habité. Le narrateur semble avoir un aspect assez négatif sur la terre, il semble il y avoir un appel à la modestie. La Terre est donc vue petite et mystérieuse. Derrière cette apparente fantaisie se cache une réflexion philosophique.

II : Le conte philosophique

Un conte philosophique comporte une critique.

a) La réflexion philosophique :

Les rôles sont inversées ; l'être inconnu soumis à toutes les interrogations c'est nous en tant qu'être humain. Voltaire instaure ici le relativisme : Au début du chapitre 4, Voltaire met en avant ses différences ; en effet le Sirien est plus grand que Saturne , tous les deux sont bien plus grands que la superficie de la Terre « le nain n'en avait eu jamais qu'à mi-jambe ». Cette insistance a pour but d'instaurer une réflexion philosophique en prenant conscience des différences de

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