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Michel De Montaigne : Commentaire

Dissertation : Michel De Montaigne : Commentaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Mai 2014  •  1 085 Mots (5 Pages)  •  1 379 Vues

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Intérêt des textes : En mettant en regard les textes d’Ambroise Paré et de Montaigne,

l’enjeu est de permettre à l’élève de réfléchir sur la notion d’humanité dans une perspective scientifique. L’exemple du monstre permet d’identifier une problématique essentielle de l’anthropologie : peut-on donner des limites à la notion d’humanité ?

La « norme » humaine

Origine des monstres

Ambroise Paré a occupé la fonction de chirurgien du roi sous les règnes d’Henri II, de

Charles IX et d’Henri III. Son oeuvre est donc un miroir du discours scientifique du XVIe siècle.

Dans le chapitre III, l’auteur cherche à démontrer une thèse en adoptant une démarche rigoureuse : après avoir énuméré différents cas de monstres aux lignes 5 à 9

« ceux qui ont », « un autre », « un autre », censés donner du poids à sa démonstration Ambroise Paré énonce une idée générale : « Il est certain que… » (l. 10). Le présent et l’adjectif « certain » annonce une théorie sûre qui doit reposer sur une démarche scientifique, le monstre est une erreur de la nature dont la cause est identifiable or, l’auteur ne s’appuie pas véritablement sur l’expérience pour dégager une vérité, la suite de la phrase affirment que les enfants monstrueux sont le fruit de la colère de Dieu qui veut punir pères et mères pour des actes qu’ils ont commis tels copuler « comme bêtes brutes » (l13) ou s’accoupler « sans respecter le temps ou autres lois ordonnées de Dieu et de Nature » (l.13-14) comme le cas des «femmes souillées de sang menstruel [qui engendreront forcément] des monstres » (l.16-17). Il ne procède donc pas selon un protocole scientifique tel qu’on l’entend aujourd’hui (depuis la naissance de la « science expérimentale » au XIXe siècle).

Montaigne fait lui aussi référence à Dieu pour expliquer le phénomène des monstres. Néanmoins, la vision du jugement divin diffère. Si pour Paré, la naissance du monstre est un signe de malédiction qui ne doit rien au hasard comme le suggèrent les lignes 10 à 15, le « Dieu » de Montaigne apparaît, a contrario, bienveillant et plein de bonté : la monstruosité n’est pas un signe prophétique mais la preuve que l’humanité est plurielle. Le terme « monstre » est donc inventé par l’homme pour désigner ces créatures qui diffèrent de celles auxquelles ce dernier est habitué « Les [êtres] que nous appelons monstres ne le sont pas pour Dieu, qui voit dans l’immensité de son ouvrage l’infinité des formes qu’il y a englobées » (l.12).

Deux visions de l’homme

Dans son texte, Ambroise Paré recourt à des arguments que l’on peut juger fallacieux. Dans le deuxième paragraphe, il utilise un argument d’autorité pour prouver l’existence des monstres : en effet, il s’appuie sur le texte biblique « comme il est écrit dans le livre d’Esdras le prophète », (l. 14-15) pour justifier sa thèse. Dans le troisième paragraphe, il établit un rapport de cause à effet entre deux événements : une guerre et la naissance d’un monstre. Or, le lecteur peut trouver suspecte la stratégie argumentative de Paré

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