Biographie de Michel de Montaigne

Biographie de Michel Eyquem de Montaigne (1533-1592)

Né au château du Montaigne en Périgord dans une famille aristocratique, il reçoit une éducation très riche, apprend le latin et le grec. Le père de Montaigne est un gentilhomme du temps de François I qui a partagé l'optimisme humaniste du début du XVIè siècle. En 1554, il succède à son père dans sa charge de magistrat à Périgueux. Au parlement de Bordeaux en 1557, à l'âge de vingt cinq ans, il rencontre Etienne de la Boétie, un magistrat comme lui de trois ans son aîné. Leur amitié est telle qu'elle est encore évoquée de nos jours comme une symbole. La Boétie est l'auteur d'un ouvrage sur la légitimité des soulèvements contre le pouvoir établi (Discours de la servitude volontaire). Magistrat au parlement de Bordeaux puis maire, il participe à plusieurs missions pendant les guerres de religion mais à partir de 1571, il consacre sa vie à écrire les Essais, œuvre autobiographique qui comportent des réflexions nourries de culture livresque et d'expérience personnelle, sur la vie et sur l'homme et où il entend se peindre en toute simplicité. Il ne respecte pas un ordre chronologique mais reprend ce qu'il a déjà écrit, l'annote, l'augmente si bien que le texte se présente comme une superposition de strates. Le texte est d'ailleurs toujours édité avec l'indication de trois couches successives selon ses ajouts : il n'a jamais voulu fixer son œuvre, sa pensée est en mouvement. Jusque là Montaigne assume une activité politique et militaire mais il commence à s'interroger à la mort de la Boétie sur ses propres engagements, la cause catholique et royaliste qu'il défend est elle aussi pure, aussi respectable qu'il le croit ? Puisque la Boétie meurt en 1563 et sa mort révèle chez Montaigne un véritable sentiment d'angoisse de la douleur et de la mort. En parlant de la mort de son ami il écrit être privé « d'une moitié de lui-même ». L'un des textes les plus célèbres des Essais « De l'amitié », éclaire un autre aspect de la personnalité de Montaigne. Il a rencontré les hommes avec curiosité et ouverture d'esprit, il a aussi connu cet autre mode de relation et de connaissance qu'est le sentiment. De sa vie amoureuse et maritale Montaigne ne dit pas grand-chose sinon qu'il était homme comme chacun. La Boétie initia Montaigne à la pensée stoïcienne, composa quelques ouvrages politiques et poétiques. Montaigne les fit publier après la mort de son ami, malheureusement survenue quelques années seulement après leur rencontre.

Dans le chapitre « Qu'on loge un philosophe dans une cage » Montaigne refuse la séparation entre l'esprit et le corps. C'est pourquoi dans sa réflexion sur le jugement, il accorde une place importante au rôle de la perception physique et réfléchit sur la concurrence qu'exerce l'imagination sur la perception par les sens. Montaigne s'acquitte consciencieusement de sa fonction de maire de 1581 à 1585. Elle prend fin lorsque la peste se répand en France et il abandonne alors définitivement tout rôle officiel. A Paris en 1588, Montaigne rencontre Marie de Gournay qu'il appelle sa « fille d'adoption », c'est à elle qu'on doit d'avoir rassemblé les dernières annotations

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