Biographie de Michel de Montaigne

Montaigne considère que toutes les religions sont importantes dans l'histoire des civilisations, c'est pourquoi il fait part d'un scepticisme débouchant sur une grande tolérance religieuse. Il est conscient que les hommes sont imparfaits, et que toutes les convictions ne sont pas nécessairement vraies. Il défie donc ses propres convictions en s'ouvrant à d'autres religions et non seulement à la sienne. Pour lui, mettre en doute nos convictions pour s'ouvrir à de nouvelles est ce qui résulte de la liberté d'un humain, et c'est ce qui nous permet d'obtenir la tolérance d'autrui. Il ne juge pas et ne rabaisse pas les différentes religions, il est plutôt curieux d'en apprendre davantage sur ce qui est inconnue à ses yeux. Même si le christianisme est la religion qu'il considère comme la plus importante, il ne ferme pas les yeux sur celles qu'ils l'entourent; « ils les considèrent même comme des faits intéressants de l'histoire des civilisations et de l'anthropologie ». Comme tout dans la vie, Montaigne croit que; « le prix d'une chose repose sur l'opinion et l'idée [illusoire] qu'on s'en fait », que ce soit pour la valeur des biens matériels ou pour la valeur qu'a chaque religion, aucune n'est plus importante, seulement l'image qu'elle représente et ce qu'elle apporte compte. Dans les faits, une religion est évaluée par ce qu'elle apporte de biens. Chaque religion a sa signification, mais celle-ci varie en fonction des gens qui la pratiquent et de la croyance qu'ils en ont. Le christianisme de Montaigne est pour lui une possibilité de l'esprit humain, qui n'en est qu'une parmi tant d'autres. Mais ceci ne l'empêche pas d'avoir une forme de conservatisme pour sa religion. Étant né dans un monde où l'Église est une institution et un principe d'ordre, il croit en ce que celle-ci lui apporte puisqu'il a toujours vécue ainsi. Il n'évite pas les formes de contradictions, car elles sont ce qui le constitue. Il n'affirme rien, et ne fait seulement que commenter sans aucune conviction irréversible. Montaigne est pratiquant, et il sépare la théorie de la pratique. La seule volonté théorique qu'il a émise a été de « s'attribuer le pouvoir de trouver personnellement les formes traditionnelles ou étrangères de pensée, de croyances et de comportement », et ceci, en s'ouvrant à chaque religion rencontrée. Même si Montaigne est chrétien et qu'il éprouve une certaine forme de conservatisme pour sa religion, ceci ne l'empêche pas d'avoir une grande tolérance envers les religions qui l'entoure par la curiosité qu'il fait part et sa volonté d'en apprendre d'avantage sur celles-ci, tout en restant fidèle au christianisme.

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