Marivaux Et Laclos

Question  Comment Marivaux et Laclos étudient-ils les effets de la dissimulation ? De quelle dissimulation s’agit-il et à quoi sert-elle ?

Le corpus présenté est composé de trois textes. Le premier est un extrait de la pièce de théâtre La double inconstance (acte I, 3), écrite par Marivaux en Avril 1723. Le deuxième texte est celui de Pierre Choderlos de Laclos et est extrait de Les liaisons dangereuses, Lettre LXXXI, écrit en 1722, qui est un roman épistolaire. Enfin, le troisième et dernier texte est un extrait de Le spectateur français, journal écrit par Marivaux en 1721. Ces textes présentent un thème commun, celui de la dissimulation quelle qu’elle soit, que nous étudierons en nous demandant comment Laclos et Marivaux en ont-ils étudié les effets ? Mais aussi de quelle dissimulation s’agit-il et à quoi sert-elle ?

La dissimulation se définit comme étant la duplicité de quelque chose.

Dans un premier temps, nous pouvons remarquer que la dissimulation n’est pas démontrée de la même façon dans chacun des trois textes. En effet, on passe d’un texte théâtrale à un texte romanesque, et ensuite, a un journal « intime ». Marivaux, dans La double inconstance et Laclos dans Les liaisons dangereuses, font passer leurs idées à travers des personnages « Flamina, Lisette… » et « la Marquise de Merteuil, le Vicomte de Valmont… », tandis que dans Le spectateur français, Marivaux est lui-même le personnage principal de son histoire, nous le prouvons grâce au « je » (L.1) ou encore « j’étais » (L.4). Ce dernier raconte sa rencontre avec une jeune fille alors qu’il était adolescent, et se rend compte qu’il est tombé amoureux de sa fausse personnalité. C’est ainsi qu’il découvre les effets que peuvent avoir une bonne dissimulation. Laclos, dans son extrait, narre le travail sur soi-même qu’a du fournir une aristocrate pour devenir une parfaite dissimulatrice : « Ce travail sur moi-même » (L.15) ; « m’apprit encore a dissimuler » (L.1). La Marquise de Merteuil se dit cependant fière d’avoir accompli une telle action et décrit alors cette capacité à dissimuler comme un « talent » (L.18) qu’elle possédait. Or, tout cela est totalement différent dans l’extrait de La double inconstance de Marivaux qui nous est présenté. Il est vrai que ce dernier relate de la dissimulation comme dans les textes qui précédent, mais en aucun cas ce n’est dit ouvertement. En effet, Laclos (dans Les liaisons dangereuses) et Marivaux (dans Le spectateur français), ne cachent rien sur leur point de vue vis-à-vis de la dissimulation et de ces effets sur les autres, alors que dans la double inconstance l’auteur joue la dissimulation et ne l’explique pas.

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