Marivaux Incipit

I/ Une scène d’exposition

Scène d’exposition : 1ère scène d’une pièce de théâtre qui donne l’essentiel des éléments. Elle a pour objectif de présenter aux spectateurs :

• Les lieux : l’île des esclaves : "mer, rochers, maisons ", décor dépouillé d’une île.

• Pourquoi l’île ? Déjà au XVIIIème siècle, elle correspondait à la mode de l’exotisme.

• C’est aussi l’espace de l’utopie où l’on attend un monde renversé, bouleversé par rapport à la société.

• Les personnages : 2 protagonistes, Iphicrate qui est le maître confirmé par la tenue vestimentaire, l’épée, le langage, puis Arlequin, le valet. D’entrée, Marivaux pose la relation maître/valet sous l’angle d’un conflit.

• L’action ou les circonstances : personnages échoués sur une île, victimes d’un naufrage => un enjeu dramatique s’installe très vite mettant en relation les personnages représentant le couple maître/valet.

II/ Rapports entre maître et valet

Le thème de ce conflit n’est pas nouveau => mise en scène de la rébellion.

+ Arlequin : une bouteille d’eau-de-vie à la main, siffle, rit, chante, gambade, ce personnage est le zanni tiré de la commedia dell’arte. Il manifeste son insoumission de par ses mimiques ; son ton railleur et ironique donne une dimension comique à la pièce.

+ Iphicrate : triste, un peu ému, retenant sa colère, au désespoir, il évolue vers une franche colère (poursuite armée) => affrontement comico-dramatique.

+ Evolution du conflit :

o au début : Iphicrate informe Arlequin de la nature de l’île. Iphicrate reste le maître, donne les ordres (impératif).

o plus tard : Arlequin prend l’avantage ("le gourdin est dans la chaloupe "), perte d’avantage d’Iphicrate exprimée par interrogations, exclamations, agenouillement de sa part. Arlequin répond par l'insolence et l'ironie ("Monsieur Iphicrate ").

o enfin : conflit ouvert, tutoiement d’Arlequin. Iphicrate est sans arguments (petites répliques de colère)

On est témoin d’une montée de la tension dramatique avec un renversement de la situation (Arlequin a le dernier mot).

III/ Une scène comique

+ Inversion des représentations attendues (Arlequin devient opposant à Iphicrate et mène le jeu).

+ Opposition des attitudes : Iphicrate sollicite l’avis d’Arlequin qui répond par l’indifférence (il boit, il fait des pirouettes, il rigole, il siffle, il chantonne, il ironise). Arlequin mène le jeu grâce à la variété des registres comiques. Iphicrate est monolithique, figé => le comique naît de ce contraste.

+ Le langage : impression d’un Arlequin pitre mais évoluant vers un registre plus élaboré, un comique plus raffiné, un ton plus tranchant, parfois moins comique et plus sérieux.

Conclusion

Scène d’exposition, progression dramatique, scène comique, voici les caractéristiques de cette

...