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Manon Lescaut, le parloir

Commentaire de texte : Manon Lescaut, le parloir. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Mars 2013  •  Commentaire de texte  •  701 Mots (3 Pages)  •  2 116 Vues

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Manon Lescaut : le parloir

LECTURE ANALYTIQUE N° 8 : LA SCENE DU PARLOIR

J’allai au parloir sur le champ. Dieux ! quelle APPARITION surprenante ! j’y trouvai Manon. C’était elle, mais plus aimable et plus brillante que je ne l’avais jamais vue. Elle était dans sa dix-huitième année. Ses charmes surpassaient tout ce que l’on peut décrire. C’était un air si fin, si doux, si engageant, l’air de l’Amour même. Toute sa figure me parut un ENCHANTEMENT.

Je demeurai interdit à sa vue, et ne pouvant conjecturer quel était le dessein de cette visite, j’attendais, les yeux baissés et avec tremblement qu’elle s’expliquât. Son embarras fut, pendant quelque temps, égal au mien, mais, voyant que mon silence continuait, elle mit la main devant ses yeux, pour cacher quelques larmes. Elle me dit d’un ton timide qu’elle confessait que son infidélité méritait ma haine ; // mais que, s’il était vrai que j’eusse jamais eu quelque tendresse pour elle, il y avait eu aussi, bien de la dureté à laisser passer deux ans sans prendre le soin de m’informer de son sort, et qu’il y en avait beaucoup encore à la voir dans l’état où elle était en ma présence, sans lui dire une parole. Le désordre de mon âme, en l’écoutant, ne saurait être exprimé.

Elle s’assit. Je demeurai debout, le corps à demi tourné, n’osant l’envisager directement. Je commençai plusieurs fois une réponse, que je n’eus pas la force d’achever. Enfin, je fis un effort pour m’écrier douloureusement : Perfide ! Manon ! Ah ! perfide ! perfide ! Elle me répéta, en pleurant à chaudes larmes, qu’elle ne prétendait point justifier sa perfidie. Que prétendez-vous donc ? m’écriai-je encore. Je prétends mourir, répondit-elle, si vous ne me rendez votre cœur, sans lequel il est impossible que je vive. Demande donc ma vie, infidèle ! repris-je en versant moi-même des pleurs, que je m’efforçai en vain de retenir. Demande ma vie, qui est l’unique chose qui me reste à te sacrifier ; car mon cœur n’a jamais cessé d’être à toi. A peine eus-je achevé ces derniers mots, qu’elle se leva avec transport pour venir m’embrasser. Elle m’appela par tous les noms que l’amour invente pour exprimer ses plus vives tendresses. Je n’y répondais encore qu’avec langueur. Quel passage, en effet, de la situation tranquille où j’avais été, aux mouvements tumultueux que je sentais renaître ! J’en étais épouvanté. Je frémissais comme il arrive lorsqu’on se trouve la nuit dans une campagne écartée : on se croit transporté dans un nouvel ordre des choses : on y est saisi d’une horreur secrète, dont on ne se remet qu’après avoir considéré longtemps tous les environs.

Nous nous assîmes l’un près de l’autre.

Abbé Prévost, Manon Lescaut ( 1753)

PLAN 1 : problématique : comment ce récit théâtralisé souligne-t-il la conversion spectaculaire de des Grieux à la religion de l’amour ?

AXE 1 : Manon renaît aux yeux de Des grieux

1. Des Grieux réagit spontanément, sans réfléchir

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