Manon Lescaut

Dissertation

Sujet : Camus pensait qu’ « un homme révolté » c’est « un homme qui dit non » Est-ce que le rôle de la littérature est d’exprimer la révolte ?

La révolte fait partie de l'homme, révolté contre son statut, par rapport au regard de l'autre, de sa place dans la société. Mais "Qu'est-ce qu'un homme révolté ? Un homme qui dit non", affirme Albert Camus, dans son essai intitulé «L'Homme révolté » qu’il publie en 1951. Camus se sert d'exemples, dans la littérature, dans les grands moments de révolte de l'humanité pour écrire son essaie. Ceci nous amène à nous poser la question suivante : Le rôle de la littérature est-il d’exprimer la révolte ? Or la littérature a d’autres visées que celle d’exprimer la révolte, elle peut très bien avoir une visée didactique ou être purement esthétique. C’est pour cela que nous étudierons dans un premier temps la visée didactique de la littérature. Puis nous nous intéresserons à la littérature purement esthétique. Enfin nous verrons que chaque écrivain s’engage d’une certaine manière.

La littérature peut avoir plusieurs visées, notamment celle de remettre en cause certains aspects de la société. De ce fait, elle porte un regard neuf sur celle-ci, afin de la progresser. Les écrivains sont conscients du rôle qui leurs incombe, comme ce fut le cas pour les philosophes des lumières, tels Voltaire et Diderot qui, sous couverts de récits, ont dénoncé les injustices de leurs temps ; ainsi, dans Candide, Voltaire conduit son héros à Surinam, ville qui exploite des esclaves noirs : la description du « nègre » déstabilise complètement Candide dans ces fondements philosophiques ; Voltaire dénonce par la même occasion la traite des noirs pour le confort des occidentaux. Diderot, dans supplément au voyage de Bougainville, critique de même la colonisation par le biais d’un vieux sage tahitien qui oppose les valeurs naturelles aux valeurs luxueuses des Européens. Un siècle plus tard, l’esclavage est aboli et les colonisations freinées. Les écrivains s’engage non seulement en écrivant des œuvres complète mais également à travers les médias par exemple en publiant des articles ou encore des discours. Ce fut le cas pour Zola. « J'Accuse…! » est le titre de l'article rédigé par Émile Zola lors de l'affaire Dreyfus et publié dans le journal L’Aurore. L'article est présenté comme une "lettre ouverte au Président de la République". Au travers d'un véritable pamphlet accusateur l'écrivain décide de s'exposer publiquement, afin de faire part de sa contestation, pour qu'un nouveau procès, plus indépendant, puisse se dérouler. C'est cet article qui relance l'affaire Dreyfus. Cet article représente le symbole de l'éloquence oratoire et du pouvoir de la presse mis au service d'une cause juste et généreuse. Zola s'inscrit dans une tradition d'engagement politique de l'intellectuel. Tous ces écrivains ont su consacrer leur savoir-faire, leur habileté rhétorique, à combattre l'intolérance et l'injustice. Ils ont mis leur célébrité au service de la cause défendue, ayant pour but de faire évoluer la société. Ces écrivains ont su à l'occasion consacrer leur savoir-faire, leur habileté rhétorique, à combattre l'intolérance et l'injustice. Ils ont mis leur célébrité au service de la cause défendue.

Bien évidemment les écrivains, les dramaturges, ou encore les poètes ne s’arrêtent pas seulement critiquer la société, ils vont également la provoquer ! Par exemple, c’est au XVIIe siècle que s’impose la règle des trois unités qui permet au dramaturge d’accroître l’efficacité théâtrale, ou encore les règles de bienséances. Les auteurs se révoltent et ne respectent plus les règles. En effet c’est au XVIIème siècle que Molière écrit la pièce de théâtre Dom Juan, qui est une comédie qui respecte peu les règles de la dramaturgie classique. On ne retrouve pas d’unité de lieu (utilisation de 5 décors : lieux sans véritable cohérence), ni d’unité de temps (la règle veut que l’action dure 24 heures, ici elle dure 36 heures), ni d’unité d’action (beaucoup d’intrigues, beaucoup d’opposants). Baudelaire, poète du XIXème siècle va moderniser l’écriture poétique, en écrivant « Petits poèmes en prose ». Le poème en prose n’existe pas encore au XVIIème siècle mais l’on commence à se rendre compte que la prose aussi peut être poétique .Le poème en prose est très en vogue car il est associé, grâce à Baudelaire, à l’idée de modernité et de liberté. Il permet de s’éloigner du carcan contraignant de la rime qui emprisonne les idées. Il permet aux auteurs de donner libre au cours à toute la force évocatrice de l’imagination, du rêve et de l’inconscient. Quelque soit la forme qu’utilise l’auteur pour faire passer son message, ou encore pour critiquer la société, il parvient à le transmettre au lecteur même si il doit changer les règles traditionnelles de l’écriture ou du théâtre.

L’esthétique est une chose à laquelle tout le monde fait attention, que se soit dans la vie de tous les jours ou dans la littérature. De cette manière les

...