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Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves (1678

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Par   •  8 Novembre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 112 Mots (5 Pages)  •  737 Vues

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Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves (1678).

LA SCÈNE DE BAL

« Elle avait ouï parler de ce prince (...) il ne put admirer que Madame de Clèves » (p. 40-41).

Introduction : Peu de temps après qu’elle a été mariée au prince de Clèves, l’héroïne se

rend à un bal où elle sait que se trouvera le plus bel homme de la Cour, le duc de Nemours,

dont Marie Stuart lui a beaucoup parlé. Conformément au topos de la scène de première

vue, les deux personnages vont éprouver un coup de foudre réciproque. Toutefois, une

lecture plus attentive nous révèle que ce coup de foudre est en réalité mis en scène. Aussi

nous demanderons-nous en quoi cette scène de bal dénonce le theatrum mundi de la Cour.

I. Ainsi, cette rencontre est décrite comme un événement merveilleux.

A. Tout d’abord, l’atmosphère est onirique :

- En premier lieu, la rencontre a lieu dans des circonstances extraordinaires : ce bal est

donné à l’occasion des fiançailles de Claude de France, la fille du roi, avec M. de Lorraine.

Les personnages secondaires ne sont pas moins que le roi Henri II, la reine Catherine de

Médicis et la reine dauphine Marie Stuart. Le prestige de l’événement est intensifié par le

fait qu’il se déroule au Palais du Louvre qui était à l’époque la résidence du roi.

- De surcroît, les scènes de bal rappellent l’univers des contes de fées. À ce titre, l’hyperbole

qui décrit l’arrivée du duc de Nemours « qui passait par-dessus quelques sièges pour

arriver où l’on dansait » évoque une vision en rêve. De même, le fait que le roi et les reines

trouvent « quelque chose de singulier de les voir danser ensemble » nous incite à croire que

cette rencontre n’est pas rationnelle mais féérique, et relève donc du je ne sais quoi.

B. De fait, le duc et la princesse apparaissent comme l’alter ego l’un de l’autre :

- Le duc et la princesse se ressemblent par leur splendeur exceptionnelle, ce dont témoigne

la rhétorique du haut degré associé au champ lexical de la beauté : « ce qu’il y avait de

mieux fait et de plus agréable à la cour », « augmentait encore l’air brillant qui était dans sa

personne », « tellement surpris de sa beauté ». On notera également qu’ils ont tous deux

pris le même soin de se « parer », ce qui donne à penser qu’ils sont destinés à se plaire.

- Le duc et la princesse sont foudroyés par un bouleversement réciproque, ce que souligne

un parallélisme : « il était difficile de n’être pas surpris de le voir » / « il était difficile aussi

de voir Mme de Clèves (...) sans avoir un grand étonnement ». Il convient de rappeler que le

verbe « étonner » a un sens fort au XVIIème siècle, puisqu’il signifie « être comme frappé

par un coup de tonnerre ».

- En outre, ils ne peuvent pas échapper au charme l’un de l’autre, ce que traduit l’expression

logique de la conséquence : « Ce prince était fait d’une telle sorte qu’il était difficile de n’être

pas surpris » (l. 11-12), « M. de Nemours fut tellement surpris de sa beauté que... » (l. 15).

Ccl : Ainsi ce coup de foudre est présenté comme un événement merveilleux qui surprend

les deux personnages dans un cadre de rêve.

II. Toutefois, la narratrice dénonce le theatrum mundi de la Cour :

A. Tout d’abord, les personnages se révèlent immoraux :

- Pour les Jansénistes, le bal est un divertissement, c’est-à-dire une activité plaisante

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