L’originalité de ce début de roman.

Roman à la 1ere personne, focalisation interne. Met en scène un personnage que l’on peut qualifier d’anti-héros. Apparait comme étrange, n’est pas soucieux des conventions sociales, est solitaire, pas du tout ambitieux. Mène une vie tranquille, simple dominé par les plaisirs de l’amour et le contact avec la nature notamment la mer et le soleil. C’est un meurtrier. Incipit qui donne directement la tonalité du roman. Débute sur un évènement : la mort de la mère du narrateur.

Qu’y a-t-il d’étonnant dans ce début de roman (cet incipit) ? Cet extrait répond-il aux caractéristiques traditionnelles d’un incipit ? (Remplit-il pleinement son rôle ?)

1. L’originalité de ce début de roman.

1. Énonciation à la première personne.

Forte présence des marques de la 1ère personne : « je » , « j’ » (l.1), « me » (l.7 et 10), « mon » (l.6) « ma » (l.8).

Indices d’énonciation : adverbe « aujourd’hui » (l.1) fait référence au présent de celui qui parle.

Terme affectif et enfantin « maman » renvoie à la 1e personne.

• Focalisation interne , récit qui permet de rentrer dans l’intériorité du personnage, de se mettre à la place du narrateur.

On se demande si c’est un roman ou récit autobiographique, un journal intime ?

1. Traitement du cadre spatio-temporel.

Nous avons de nombreuses indications temporelles. « Aujourd’hui » (l.1), « hier » (l.1 et 3), « demain » (l.2), « à deux heures » (l.5), « dans l’après-midi » (l. 5), « demain soir » (l.6), « après-demain » (l.10), « pour le moment » (l.11).

Mais floues, pas explicites car on ne sait pas à quoi correspond le « aujourd’hui » de départ, pas de date précise. Permettent cependant de situer les actions les unes par rapport aux autres.

Le modalisateur du doute « peut-être » (l.3) rend l’information « hier » floue, confirme le flou temporel.

Temps verbaux :

• Passé composé avec : « j’ai reçu » (l.1), « j’ai demandé » (l.6), « ai dit » (l.6-7) « ai pensé » (l.7) : Renvoient à des actions passées, définitivement terminées mais rien ne précise si ce sont des actions proches ou lointaines.
• Futur exprime des actions à venir : projets, intentions du narrateur. « je pendrai » (l.4), « j’arriverai » (l.5), « je pourrai » (l.5), « je rentrerai » (l.5-6), « il le fera » (l. « il me verra » « ce sera ».
• Présent d’énonciation : « je ne sais pas » (l.1)
• Imparfait « il n’avait pas l’air content », « je n’avais pas à m’excuser » renvoient aux actions passées, décrites.

Indication spatiale, géographique contenue dans une seule phrase : « L’asile de vieillards est à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d’Alger » (l.4) : asile = maison. Pas de paysage, le lecteur est contraint de se l’imaginer.

Phrases très courtes et parfois nominales pour le télégramme reçu.

Structure très simple : sujet verbe complément.

Nous place au plus près de la conscience du narrateur

1. Mais quelques informations.

1. La mort de la mère du narrateur.

Commence le roman, et idée reprise dans le télégramme, avec des termes administratifs, avec la conséquence : enterrement.

« Morte » (l.1 et 11), « mère décédée » (l.2) « enterrement » (l.2) « veiller » (l.5) « ses condoléances » « en deuil »

1. Quelques circonstances cette mort.

On sait le lieu de la mort « asile » (l.4) avec précision « de vieillards » mais pas la cause de la mort ni l’âge de la mère au moment de son décès.

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