Lorenzaccio, Musset

Lorenzaccio est un personnage complexe montrant les multiples facettes de sa personnalité, tout au long de ce drame romantique. Il peut être considéré comme le moteur de la pièce puisque c'est lui qui fait avancer l'intrigue et les autres personnages gravitent autour de celui-ci en suivant le fil conducteur de ses changements de comportements.

Dans le premier acte, Lorenzaccio est présenté comme un personnage débauché. En effet il apparaît tout d'abord comme l'entremetteur du Duc de Médicis et montre au spectateur par ses paroles adressées à Alexandre, qu'il n'est pas novice en la matière « Quoi de plus curieux pour le connaisseur que la débauche à la mamelle ? ». Même si il est introduit par un aspect négatif, il est par la suite démontré comme un être vertueux depuis son plus jeune âge « Sa jeunesse n'a-t-elle pas été l'aurore d'un soleil levant ? » , éloquent et à l'esprit rusé puisqu'il se faufile partout en tentant d'espionner. Il est pourtant accablé de reproches par son entourage dans l'acte II car il est devenu quelqu'un d'autre, prédestiné au mal. Il ne prête pas pour autant attention à ces remarques puisqu'il vole la côte de maille d'Alexandre de Médicis en persistant à lui mentir. Après avoir joué ce double jeu avec ce dernier, dans l'acte III, Lorenzo intensifie la complexité de son personnage en se confiant à un de ses prétendus ennemis, Philippe Strozzi. Il lui avoue s'être introduit dans l'entourage du Duc tout en ayant inventé une complicité avec lui afin de l'assassiner et de pouvoir libérer Florence de ce tyran. Cependant, personne ne le croit capable de faire du mal à qui que ce soit étant donné sa réaction peu courageuse face à la vue d'une épée dans l'acte I. Dans l'acte IV, alors que Catherine lui annonce la maladie de sa mère, Lorenzo s'en veut d'avoir tenté de corrompre sa tante. On découvre dans cet acte, qu'il devient un personnage plus univoque dont le seul objectif est de tuer son cousin, il apparaît alors comme « une machine à un meurtre ». Il attend impatiemment le moment idéal pour commettre ce crime, tellement inconcevable selon la population. Il finira par accomplir sa mission en le poignardant durant une brève lutte. Dans le dernier acte, même si Lorenzaccio est soulagé d'un poids, il se sait condamner car sa tête est déclarée comme mise à prix. Il redevient alors « Lorenzo », avec sa personnalité initiale. Il sort de scène peu de temps après, côté jardin puisque son action est terminée et est déclaré mort assassiné par un homme.

C'est ici que l'on comprend l'importance de la présence du personnage ambigü de Lorenzaccio puisque la pièce se termine après sa mort car c'est l'arrêt brusque de l'intrigue principale.

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