Lorenzaccio, Alfred de Musset
Commentaire de texte : Lorenzaccio, Alfred de Musset. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar azrel • 13 Mars 2013 • Commentaire de texte • 843 Mots (4 Pages) • 916 Vues
Je lui dirai que c'est un motif de pudeur, et j'emporterai la lumière - cela se fait tous les jours - une nouvelle mariée, par exemple, exige cela de son mari pour entrer dans la chambre nuptiale ; et Catherine passe pour très vertueuse. - Pauvre fille ! Qui l'est sous le soleil, si elle ne l'est pas ? - Que ma mère mourût de tout cela, voilà ce qui pourrait arriver.
Ainsi donc, voilà qui est fait. Patience ! Une heure est une heure, et l'horloge vient de sonner. Si vous y tenez cependant - Mais non, pourquoi ? - Emporte le flambeau si tu veux ; la première fois qu'une femme se donne, cela est tout simple. - Entrez donc, chauffez-vous donc un peu. - Oh ! Mon Dieu, oui, pur caprice de jeune fille ; et quel motif de croire à ce meurtre ? - Cela pourra les étonner, même Philippe. Te voilà, toi, face livide ?
(La lune parait.)
Si les républicains étaient des hommes, quelle révolution demain dans la ville ! Mais Pierre est un ambitieux ; les Ruccellaï seuls valent quelque chose. - Ah ! les mots, les mots, les éternelles paroles ! S'il y a quelqu'un là-haut, il doit bien rire de nous tous ; cela est très comique, très comique, vraiment. - O bavardage humain ! ô grand tueur de corps morts ! Grand défonceur de portes ouvertes ! ô hommes sans bras !
Non ! Non ! Je n'emporterai pas la lumière. - J'irai droit au cœur ; il se verra tuer... Sang du Christ ! On se mettra demain aux fenêtres.
Pourvu qu'il n'ait pas imaginé quelque cuirasse nouvelle, quelque cotte de mailles !Maudite invention ! Lutter avec Dieu et le diable, ce n'est rien ; mais lutter avec des bouts de ferraille croisés les uns sur les autres par la main sale d'un armurier ! - Je passerai le second pour entrer ; il posera son épée là - ou là - oui, sur le canapé. - Quant à l'affaire du baudrier à rouler autour de la garde, cela est aisé ; s'il pouvait lui prendre fantaisie de se coucher, voilà où serait le vrai moyen ; couché, assis, ou debout ? Assis plutôt. Je commencerai par sortir ; Scoronconcolo est enfermé dans le cabinet. Alors nous venons, nous venons ; je ne voudrais pourtant pas qu'il tournât le
dos. J'irai à lui tout droit. Allons, la paix, la paix ! L'heure va venir. Il faut que j'aille dans quelque cabaret ; je ne m'aperçois pas que je prends du froid, et je boirai une bouteille ; non, je ne veux pas boire. Où diable vais-je donc ? les cabarets sont fermés. Est-elle bonne fille ? - Oui, vraiment. - En chemise ? - Oh ! Non, non, je ne le pense pas. - Pauvre Catherine ! - Que ma mère mourût de tout cela, ce serait triste. - Et quand je lui aurais dit mon projet, qu'aurais-je pu y faire ? Au lieu de la consoler, cela lui aurait fait dire : crime ! Crime ! Jusqu'à son dernier soupir !
Je ne sais pourquoi je marche, je tombe de lassitude. (Il s'assoit sur un banc.)
Pauvre Philippe! Une fille belle comme le jour ; Une seule fois, je me suis assis près d'elle sous le marronnier ; ces petites mains blanches, comme cela travaillait ! Que de journées j'ai passées, toi, assis sous les arbres ! Ah ! Quelle tranquillité! Qui horizon à cafaggiuolo ! Jeannette était jolie, la petite fille du concierge, en faisant sécher sa lessive. Comme elle chassait les chèvres qui
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