Les trois mousquetaires / d’Alexandre Dumas

Les Trois Mousquetaires est un roman d’Alexandre Dumas publié en 1844  dans le journal le Siècle. Ses conditions de publication font de lui un roman-feuilleton, ce qui implique une écriture vive, rythmée, dans le but de captiver le lecteur afin qu’il achète le prochain numéro du journal.

L’extrait que nous nous proposons d’étudier correspond au tout début du livre, à savoir l’incipit. Celui-ci remplit, de façon traditionnelle, plusieurs fonctions. Il sert notamment à présenter le contexte de l’intrigue ainsi que le ou les personnages principaux que le lecteur va suivre tout au long de l’œuvre. Il semblerait que ce soit également le cas ici, puisque, après avoir posé le contexte spatio-temporel dans un premier paragraphe, l’auteur nous brosse le portrait du personnage principal dans un deuxième temps, avant de faire celui de sa monture. Toutefois, il apparaît ici que poser le contexte de l’action sert avant tout à ménager une entrée en scène au personnage principal, que l’on identifie comme étant d’Artagnan, même si son nom n’est pas mentionné dans notre extrait. Les trois paragraphes serviraient alors à introduire ce personnage dont nous allons suivre les aventures.

Il convient dès lors de se demander comment l’auteur nous présente le personnage principal en ce début de récit ? Nous verrons dans un premier temps qu’il s’agit de le présenter comme un jeune cavalier provincial et ridicule, mais que cette présentation du personnage comme un anti-héros laisse déjà entrevoir le futur grand héros qu’il sera. [Voir le plan du commentaire à la fin ]

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Par ailleurs, nous démontrerons que cet incipit participe à la mise en place d’un cadre épique parodié, préparant l’entrée en scène d’un anti-héros ridicule.

Dès les premiers mots, Dumas pose un contexte historique extrêmement précis, allant jusqu’à donner le jour de la semaine, favorisant la compréhension du contexte pour le lecteur et ancrant par la même occasion son roman dans le sous-genre du roman historique.

De la même façon, l’auteur plante le décor en donnant immédiatement après le contexte spatial : l’action va se dérouler dans « le bourg de Meung ». Cette ville méconnue semble accueillir une « seconde Rochelle », soit une ville qui est la capitale, en 1625 du protestantisme, religion pratiquée par ceux qu’on appelle « les huguenots ». Elle lui est en effet comparée , grâce à la locution adverbiale « aussi », et ce faisant Dumas semble, dès la première phrase, donner une forte dimension historique à son récit. Cette comparaison évoque, pour son lecteur contemporain du XIXe siècle, le siège de la Rochelle qui, lui, a fait date. Cela donne ainsi une certaine grandeur à la scène que le lecteur voit se dérouler devant ses yeux.

Cependant cette grandeur annonce déjà une tonalité parodique, et le lecteur averti peut déjà pressentir une forme d’ironie. En effet, lorsqu’on est familier des récits historiques, on s’attend à un événement qui a fait date. Or, cette date d’avril 1625 n’est pas rentrée dans l’histoire, et l’action ne se déroule pas dans une ville connue mais à Meung, qui n’est pas même une ville mais seulement un « bourg ». Déjà, nous pouvons voir ici une forme de parodie du ton épique que Dumas insuffle au début de son récit, qui annonce l’arrivée d’un personnage ridicule.

La seconde phrase du paragraphe confirme que ce premier paragraphe ménage une entrée en scène en fanfare de notre protagoniste. Cette phrase très complexe, formée par apposition grâce à ses multiples virgules et points virgules, plante un décor épique. L’auteur nous

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