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La Tirade De Kean Contre Lord Mewill ( Alexandre Dumas )

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Par   •  17 Novembre 2012  •  881 Mots (4 Pages)  •  1 498 Vues

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« La tirade de Kean contre Lord Mewill » d'Alexandre Dumas

Ce texte est extrait de la pièce de théâtre « Kean, désordre ou génie » d'Alexandre Dumas. Au cours de cette magnifique tirade, le comédien Kean apostrophe haut et fort l'aristocrate Lord Mewill après que celui-ci ait refusé de se battre en duel. Par la bouche truculente du comédien, l'auteur évoque le statut de l'acteur en opposant doublement les deux personnages. Mais chez Alexandre Dumas, la critique de la société n'est jamais très loin.

Tout oppose l'acteur Kean de l' « honorable » Lord Mewill ! La tirade, d'ailleurs, commence et s’achève par le même constat : « trop de distance » sépare les deux hommes. Pourtant nous verrons que la distance qu’éprouve Mewill pour Kean est à mille lieues de celle que le comédien éprouve pour le Lord. Du point de vue de Lord Mewill (tout au long de la tirade, Kean parle à la fois au nom du Lord ou en son propre nom), celui-ci, en qualité de « pair d'Angleterre », ne va pas s'abaisser à battre le fer avec un homme né « sur le grabat du peuple ». Ne vient-il pas d'une des « premières familles d'Angleterre » ? Qu'aurait-il à gagner face à ce Kean ne « sans nom et sans fortune » ? Mais, comble de tout, l'homme qui ose le provoquer en duel n'est qu'un « bateleur », « un saltimbanque », un « histrion ». Le terme pour désigner l'acteur est à chaque fois un peu plus péjoratif. D'ailleurs, en une progression marquée, Dumas n'utilise pas ces mots une fois mais quatre fois chacun ! C'est donc entendu, Lord Mewill est issu d'une « vieille noblesse conquérante ». Mais les actes ne devraient-ils pas primer sur la naissance ? La noblesse d’âme dont fait preuve Kean (« un nom égal au plus noble nom ») n'est-elle pas plus importante que la noblesse de naissance ? En effet, tout Lord qu'il soit, « Mewill » (tout court, sans Lord devant, comme finit par l'appeler Kean ligne 12) n'est en fait qu'un « débauché », adepte de tous les vices (« les cartes », « les dés », « les paris », « les courses ». Il semble être le frère jumeau d'un autre célèbre aristocrate de roman : Dorian Gray, Anglais lui aussi. Dumas insiste sur sa déchéance : il n'a pas dépensé « sa fortune », il l'a « mangée ». Sa trajectoire (« descendre au lieu de monter ») est inverse de celle de Kean qui peut maintenant « rivaliser avec un prince royal ». Ses vices ne se limitent pas au jeu mais aussi aux femmes. Il est prêt à abuser de l' « innocence » et la « pureté » d'une jeune fille et lui soustraire sa fortune en la « fatigant », la « poursuivant », l' « écrasant ». Bien au contraire, tel un héros romantique si cher à Alexandre Dumas, Kean prouve sa grandeur d’âme en se comportant comme un « frère » avec la jeune fille et en la protégeant. En outre, malgré tous les méfaits de l'aristocrate, Kean arrive encore à se montrer magnanime en taisant aux autres la vraie nature de Mewill pour ne pas l'enfoncer plus dans la déchéance (il « offre de ne rien dire de tout cela »). Pour courtiser la jeune fille, Mewill ose même changer son si noble

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