Les souvenirs, David Foenkinos

Les Souvenirs, David Foenkinos

 On peut assister à une dérive de la définition du héros au cours du temps. Les premiers héros de récit étaient les demi-dieux antiques (le mot héros vient du grec demi-dieux). Grands et nobles, ils représentaient la lutte face à des forces implacables. Plus tard dans le théâtre tragique ou dans les contes du Moyen-Age on retrouve ces mêmes caractéristiques. L’univers des récits était alors très manichéen. C’est donc réellement dans les romans du XXVII que l’on commence à concevoir des personnages proches du lecteur, qui éprouve de nombreux sentiments, et de plus en plus complexes. Le héros n’est plus désigné d’après sa définition étymologique mais parce qu’il est au centre du roman. On trouvera alors plusieurs types de héros selon le genre de romans : tourmenté par ses sentiments pour le romantisme, avide d’exploration dans les romans d’aventures… il satisfait les besoins du lecteur.

 S’il a pu par avant être seulement bon, admirable, dans le roman moderne il offre maintenant des réactions très complexes. On peut ainsi voir des héros prendre des décisions peu morales. Certains ne sont plus du tout glorieux, parfois même mauvais, c’est ce qu’on peut appeler des anti-héros. 

Patrick est le personnage principal de Les Souvenirs, roman écrit par David Foenkinos. C’est un jeune homme qui se cherche, il n’est pas marié et s’occupe de sa grand-mère veuve. Il est complexe et peut ainsi être considéré comme un héros mais également comme un anti-héros.

        Tout d’abord, on retrouve dans le personnage des caractéristiques de héros modernes. C’est un personnage sympathique et généreux, il sauve la vie de nombreuses personnes, en commençant par sa grand-mère. Celle-ci est confrontée à de nombreux bouleversements et ses fils la traitent comme une charge lourde à supporter, tandis que Patrick la comprend réellement et s’occupe d’elle. Il lui offre son temps parfois au détriment de ses projets (il ne peut pas aborder la fille du cimetière car sa grand-mère veut partir). Mais cela lui permettra d’obtenir ce qu’il cherche grâce (il trouvera l’amour s’occupant d’elle). Il sauve également le peintre, jusqu’alors renfermé, il illumine sa vie et lui permet de revivre sa passion. Enfin, il soulage son père dans toutes les situations : celui-ci s’appuie constamment sur son fils lorsqu’il a un problème. Après la disparition de sa mère, il appelle immédiatement son fils, seul soutient.

De plus, il est confronté aux problèmes de la vie courante ce qui le rend plus accessible et attachant (trouver un travail, s’occuper de ses proches). Il lui arrive cependant des péripéties étranges qui rappelle le monde du héros fantastique (sa grand-mère s’enfuit, il la retrouve, coïncidence lors de l’annonce de son mariage à ses parents).

Il peut cependant être perçu comme un anti-héros. En effet il n’a rien d’exceptionnel, il n’est pas très courageux comme le serait un véritable héros. Il ne fait pas exprès d’être un héros, et en ce sens il n’en est pas un. De plus il n’est pas spécialement attirant comme le montre son désespoir amoureux. Il est en décalage avec son temps : il se prend pour son père en s’occupant de sa grand-mère mais n’a pas de vie sociale.

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