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Les réécritures, Du XVIIe Siècle Jusqu'à Nos Jours

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Par   •  23 Janvier 2014  •  5 103 Mots (21 Pages)  •  783 Vues

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Texte A - Daniel Defoe, Robinson Crusoé, 1719 (traduit de l’anglais par Petrus Borel)

Robinson Crusoé est le seul survivant de la Virginie, navire qui s’est échoué sur la côte d’une île déserte. Il va devoir vivre en solitaire pendant de longues années. Dans l’épave du bateau, il a récupéré des outils, grâce auxquels il a creusé un rocher pour faire son habitation. Il a aussi récupéré des plumes, de l’encre et du papier, qui lui permettent de tenir son journal. Voici le récit du mois de décembre 1659, deux mois après le naufrage.

DÉCEMBRE

Le 10. — Je commençais alors à regarder ma grotte ou ma voûte comme terminée, lorsque tout à coup — sans doute je l’avais faite trop vaste — une grande quantité de terre éboula du haut de l’un des côtés ; j’en fus, en un mot, très épouvanté, et non pas sans raison ; car, si je m’étais trouvé dessous, je n’aurais jamais eu besoin d’un fossoyeur.

Pour réparer cet accident j’eus énormément de besogne ; il fallut emporter la terre qui s’était détachée ; et, ce qui était encore plus important, il fallut étançonner1 la voûte, afin que je pusse être bien sûr qu’il ne s’écroulerait plus rien.

Le 11. — Conséquemment je travaillai à cela, et je plaçai deux étais ou poteaux posés à plomb sous le ciel de la grotte, avec deux morceaux de planche mis en croix sur chacun.

Je terminai cet ouvrage le lendemain ; puis, ajoutant encore des étais garnis de couches, au bout d’une semaine environ j’eus mon plafond assuré ; et, comme ces poteaux étaient placés en rang, ils me servirent de cloisons pour distribuer mon logis.

Le 17. — À partir de ce jour jusqu’au vingtième, je posai des tablettes et je fichai des clous sur les poteaux pour suspendre tout ce qui pouvait s’accrocher ; je commençai, dès lors, à avoir mon intérieur en assez bon ordre.

Le 20. — Je portai tout mon bataclan2 dans ma grotte ; je me mis à meubler ma maison, et j’assemblai quelques bouts de planche en manière de dressoir, pour apprêter mes viandes dessus ; mais les planches commencèrent à devenir fort rares par-devers moi. Je me fabriquai aussi une autre table.

Le 24. — Beaucoup de pluie toute la nuit et tout le jour ; je ne sortis pas.

Le 25. — Pluie toute la journée.

Le 26. — Point de pluie ; la terre était alors plus fraîche qu’auparavant et plus agréable.

Le 27. — Je tuai un chevreau et j’en estropiai un autre qu’alors je pus attraper et amener en laisse à la maison. Dès que je fus arrivé je liai avec des éclisses3 l’une de ses jambes qui était cassée.

Nota : J’en pris un tel soin, qu’il survécut, et que sa jambe redevint aussi forte que jamais ; et, comme je le soignai ainsi fort longtemps, il s’apprivoisa et paissait sur la pelouse, devant ma porte, sans chercher aucunement à s’enfuir. Ce fut la première fois que je conçus la pensée de nourrir des animaux privés, pour me fournir d’aliments quand toute ma poudre et tout mon plomb seraient consommés.

Les 28, 29 et 30. — Grandes chaleurs et pas de brise ; si bien qu’il ne m’était possible de sortir que sur le soir pour chercher ma subsistance. Je passai ce temps à mettre tous mes effets en ordre dans mon habitation.

1 Étançonner : renforcer, étayer.

2 Bataclan : attirail, bazar.

3 Éclisses : plaques de bois.

Texte B - Paul Valéry, La Jeune Parque et poèmes en prose, Histoires brisées, « Robinson », 1950

Le recueil des Histoires brisées rassemble des textes complètement rédigés, mais aussi des notes, des fragments, des commencements, des bribes de contes ou de poèmes en prose.

Robinson.

Solitude.

Création du loisir. Conservation.

Temps vide. Ornement.

Danger de perdre tête, de perdre tout langage.

Lutte. Tragédie. Mémoire. Prière de Robinson.

Imagine des foules, des théâtres, des rues.

Tentation. Soif du pont de Londres.

Il veut écrire à des personnes imaginées, embrasse des arbres, parle tout seul. Crises de rire. Peu à peu n’est plus soi.

Il se développe en lui une horreur invincible du ciel, de la mer, de la nature.

Murmures de la forêt.

Un pied nu.

Psaumes1 de Robinson (spécialisation des morceaux oppositions réalisation).

Murmures de la forêt.

Robinson au milieu des oiseaux, papegeais2, etc. Il croit entendre leur langage.

Tous ces oiseaux disent des sentences. Répétitions.

Les uns originaux.

Les autres répètent des vérités qui deviennent fausses par la répétition seule.

Le Robinson pensif.

(Manuel du Naufragé.)

Dieu et Robinson — (nouvel Adam) —

Tentation de Robinson.

Le pied marqué au sable lui fait croire à une femme.

Il imagine un Autre. Serait-ce un homme ou une femme ?

Robinson divisé — poème.

Coucher de soleil — Mer.

Le « Robinson pensif » — Système isolé.

— Le moment de la réflexion.

— Utilisation des rêves.

Théorie de la reconstitution. Les 3 doigts de références.

Mémoire.

De ce qu’il avait appris, ce qui demeure est ce qui convenait à sa substance.

Robinson

1) reconstitue des lectures.

2) les rejette.

Robinson reconstitue sans livre, sans écrit, sa vie intellectuelle. — Toute la musique qu’il a entendue lui revient — Même

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