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Le Personnage De Roman Du XVIIe Siècle à Nos Jours

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Par   •  16 Décembre 2013  •  1 356 Mots (6 Pages)  •  1 212 Vues

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Sujet : Le personnage de roman du XVIIe Siècle à nos jours

Corpus:

Texte A : extrait d’Honoré de BALZAC, Le Chef d’œuvre inconnu (1832)

Texte B: extrait de Victor HUGO, L’homme qui rit (1869)

Texte C : extrait de Marcel PROUST, Le Temps retrouvé (1927)

Question:

Ces portraits donnent-ils l’impression de la réalité ? /4pts

Commentaire /16

Corpus:

Texte A : extrait d’Honoré de BALZAC, Le Chef d’œuvre inconnu (1832)

L’action de ce roman se déroule en 1612. Fraîchement débarqué à Paris, un jeune peintre ambitieux, Nicolas Poussin, se rend au domicile de Maître Porbus, un célèbre peintre de cour, dans l’espoir de devenir son élève. Arrivé sur le palier, il fait une étrange rencontre.

Un vieillard vint à monter l’escalier. À la bizarrerie de son costume, à la magnificence de son rabat(1) de dentelle, à la prépondérante sécurité de la démarche, le jeune homme devina dans ce personnage(2) ou le protecteur ou l’ami du peintre ; il se recula sur le palier pour lui faire place, et l’examina curieusement, espérant trouver en lui la bonne nature d’un artiste ou le caractère serviable des gens qui aiment les arts ; mais il aperçut quelque chose de diabolique dans cette figure, et surtout ce je ne sais quoi qui affriande(3) les artistes. Imaginez un front chauve, bombé, proéminent, retombant en saillie sur un petit nez écrasé, retroussé du bout comme celui de Rabelais ou de Socrate ; une bouche rieuse et ridée, un menton court, fièrement relevé, garni d’une barbe grise taillée en pointe, des yeux vert de mer ternis en apparence par l’âge, mais qui par le contraste du blanc nacré dans lequel flottait la prunelle devaient parfois jeter des regards magnétiques au fort de la colère ou de l’enthousiasme. Le visage était d’ailleurs singulièrement flétri par les fatigues de l’âge, et plus encore par ces pensées qui creusent également l’âme et le corps. Les yeux n’avaient plus de cils, et à peine voyait-on quelques traces de sourcils au-dessus de leurs arcades saillantes. Mettez cette tête sur un corps fluet et débile(4), entourez-la d’une dentelle étincelante de blancheur et travaillée comme une truelle à poisson(5), jetez sur le pourpoint(6) noir du vieillard une lourde chaîne d’or, et vous aurez une image imparfaite de ce personnage auquel le jour faible de l’escalier prêtait encore une couleur fantastique.

Vous eussiez dit d’une toile de Rembrandt(7) marchant silencieusement et sans cadre dans la noire atmosphère que s’est appropriée ce grand peintre.

Honoré de Balzac, Le Chef-d’œuvre inconnu, 1832.

(1) Rabat : grand col rabattu porté autrefois par les hommes.

(2) Ce vieillard s’appelle Frenhofer.

(3) Affriande : attire par sa délicatesse.

(4) Débile : qui manque de force physique, faible.

(5) Truelle à poisson : spatule coupante servant à découper et à servir le poisson.

(6) Pourpoint : partie du vêtement qui couvrait le torse jusqu’au-dessous de la ceinture.

(7) Rembrandt : peintre néerlandais du xviie siècle. Ses toiles exploitent fréquemment la technique du clair-obscur, c’est-à-dire les effets de contraste produits par les lumières et les ombres des objets ou des personnes représentés.

Texte B: extrait de Victor HUGO, L’homme qui rit (1869)

L’action se déroule en Angleterre, à la fin du xviie siècle. Enfant, Gwynplaine a été enlevé par des voleurs qui l’ont atrocement défiguré pour en faire un monstre de foire : ses joues ont été incisées de la bouche aux oreilles, de façon à donner l’illusion d’un sourire permanent. Devenu adulte, il se produit dans une troupe de comédiens.

Quoi qu’il en fût, Gwynplaine était admirablement réussi. Gwynplaine était un don fait par la providence à la tristesse des hommes. Par quelle providence ? Y a-t-il une providence Démon comme il y a une providence Dieu ? Nous posons la question sans la résoudre. Gwynplaine était un saltimbanque. Il se faisait voir en public. Pas d’effet comparable au sien. Il guérissait les hypocondries(1) rien qu’en se montrant. […] C’est en riant que Gwynplaine faisait rire. Et pourtant il ne riait pas. Sa face riait, sa pensée non.

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