LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Les fêtes galantes, Paul Verlaine

Recherche de Documents : Les fêtes galantes, Paul Verlaine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Juin 2014  •  552 Mots (3 Pages)  •  1 041 Vues

Page 1 sur 3

Le livre ne rencontre presque aucun écho à sa sortie. Francis Magnard, alors directeur du Figaro, boude le recueil dans un article du 25 mars :

« M. Paul Verlaine se fait remarquer, dans la foule des Parnassiens, au-dessous de M. Coppée et de M. Sully-Prudhomme, par une veine curieuse de recherche et d'afféterie voulue. (...) Dans ses Fêtes galantes qui viennent de paraître, il se contente d'être contourné, incrusté et tourmenté comme un meuble de Boule (sic, pour Boulle), bariolé comme un oiseau des îles, remuant comme un pantomime. Pas de sentiment, à peine des impressions ; et pourtant il y a là un talent qui s'éveillera, ce me semble, le jour où M. Verlaine voudra penser et écrire autre chose que d'aimables balivernes rimées. Ses défauts ne sont pas ceux d'un homme nul, ni ceux d'un esprit vulgaire. » (Suit une citation du poème « Les Coquillages », dont Magnard tait le dernier vers pour des raisons de morale à cause de l'allusion érotique qu'il contient.)8

Le recueil vaut à Verlaine un billet élogieux de Victor Hugo le 16 avril 1869, sans enthousiasme particulier par rapport aux compliments qu'il adresse régulièrement à d'autres auteurs, et un article de Théodore de Banville dans le journal Le National le 19 avril4. Banville, dont la poésie influence Verlaine, apprécie l'univers du recueil, qu'il rapproche des tableaux du peintre Antoine Watteau :

« Mais il est des esprits affolés d'art, épris de la poésie plus que la nature, qui, pareils au nautonnier de l’Embarquement pour Cythère, au fond même des bois tout vivants et frémissants rêvent aux magies de la peinture et des décors ; qui, entendant chanter le rossignol et murmurer le zéphyr, regrettent les accords des harpes et des luths, et qui, même dans les antres sauvages, dans les retraites sacrées des nymphes échevelées et nues, veulent des Amintes et des Cydalises savamment coiffées et vêtues de longues robes de satin couleur de pourpre et couleur de rose ! À ceux-là je dirai : emportez avec vous les Fêtes galantes de Paul Verlaine, et ce petit livre de magicien vous rendra suave, harmonieux et délicieusement triste, tout le monde idéal et enchanté du divin maître des comédies amoureuses, du grand et sublime Watteau9. »

L'auteur qui remarque le plus Fêtes galantes est Arthur Rimbaud, qui les lit en 1870 et en parle à Georges Izambard dans une lettre du 25 août4. Il en dit ceci : « J'ai les Fêtes Galantes de Paul Verlaine, un joli in-12 écu. C'est fort bizarre, très drôle ; mais vraiment, c'est adorable. Parfois de fortes licences : ainsi, Et la tigresse épou — vantable d'Hyrcanie est un vers de ce volume. » Le vers cité est le vers 3 du poème « Dans la grotte ». Rimbaud parle immédiatement ensuite de La Bonne Chanson, autre recueil de Verlaine, qu'il a également apprécié10.

Malgré ce premier accueil discret, l'opinion des critiques change rapidement, et, dès les années 1880, Fêtes galantes est considéré comme l'un des meilleurs recueils de Verlaine, l'un de ceux où son originalité poétique est la plus grande. Dans son livre Nos Poètes, paru en 1888, Jules Tellier, jeune poète ami de Verlaine, voit dans ce recueil le chef-d'œuvre du poète et écrit : « Cette

...

Télécharger au format  txt (3.3 Kb)   pdf (61.6 Kb)   docx (9.2 Kb)  
Voir 2 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com