Les catilinaires d'Amélie Nothomb

Diatribe + importun = ennui mortel

Amélie Nothomb est née au Japon en 1967. Auteure à succès de roman, elle a notamment écrit Hygiène de l’assassin ( 1992 ), Légende peut être un peu chinoise ( 1993 ). Elle sort un roman chaque année, plus précisément à chaque rentrée littéraire. Elle signe son troisième roman en 1995 : Les Catilinaires.

        Emile et Juliette, amoureux fou depuis leurs plus tendres enfances, n’ont qu’un rêve : la solitude à deux dans la Maison perdue au beau milieu de nulle part. Pourtant, tout paradis possède un défaut n’est-ce pas ? Le défaut a un nom dans ce cas : Palamède Bernardin, leur voisin. Un homme fort peu loquace qui s’invite chez le couple tous les jours de 16H à 18H. Il passe deux heures à ne rien dire dans un fauteuil qu’il semble s’être approprié. Au fur et à mesure, son imposante présence va déranger les tourtereaux. Ils tenteront donc de trouver un moyen de s’en débarrasser, oui…mais comment ?

        Il est logique que les personnages principaux soient Emile, Juliette et Palamède. Emile est un professeur de grec et latin qui aime réellement enseigner, mais qui attends avec impatience sa retraite afin de pouvoir vivre son rêve de réclusion avec sa femme. C’est un homme aux réflexions parfois ( trop ) profondes, difficiles à suivre. Il a toutefois des paroles ou pensées qui donnent matière à réfléchir. Il est fou amoureux de sa femme même s’il a un point de vue particulier à son égard : « Juliette a toujours été ma femme ; elle a aussi toujours été ma sœur et ma fille ». Tiens parlons-en de Juliette. Elle a environ 65 ans, et pour reprendre les mots de son cher et tendre : « elle n’avait pas changé d’un pouce […] elle avait un peu grandi – très peu – ses cheveux avaient blanchi, tout le reste, c’est-à-dire tout, était pareil à un point hallucinant ». Elle aime Emile depuis le jour de leur rencontre. Ils se considèrent tous deux mariés depuis ce jour-là, c’est-à-dire 60 ans. D’une nature très douce et calme, elle a cependant gardé une âme quelque peu enfantine. Venons-en maintenant à Palamède Bernardin. Ce voisin obèse, peu loquace, à la limite de la grossièreté. Emile le décrit ainsi : « c’était un gros monsieur qui semblait plus âgé que moi ». L’homme est un médecin cardiologue. Marié à une femme, si toutefois on peut la considérer humaine. Nothomb la décrit comme un kyste qui possède des tentacules à la place de bras et sa bouche ressemble à celle d’une pieuvre. Bref rien de bien désirable. Il est des plus strict avec elle, sans pour autant sembler l’aimer. Il n’a d’ailleurs pas l’air d’aimer grand-chose. Comme si la vie était insipide pour lui.

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