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Les caprices de Marianne, Musset

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Par   •  1 Juin 2017  •  Commentaire de texte  •  2 410 Mots (10 Pages)  •  7 054 Vues

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Acte II, scène 6 : dénouement, l’adieu des amants désunis

Introduction

L’appellation de comédie donnée à la pièce par Musset est ambiguë : en effet, malgré la présence de fantoches (Claudio et tibia), les personnages de Coelio et Octave sont fondamentalement tragiques. La mort de Coelio dans cette scène se double d’une sorte de mort d’octave. Coelio est mort ; La rencontre entre Marianne et Octave près du tombeau de Coelio pourrait permettre de conclure la pièce sur une relation amoureuse, mais Musset refuse cette fin de comédie. Cette rencontre donne lieu à une rupture définitive entre les personnages. A travers le déséquilibre de leur prise de parole se marque la différence de leurs réactions affectives et l’importance de Coelio pour Octave. La tonalité du dénouement se lit à travers l’analyse des personnages. On y retrouve encore une fois le thème du double, puisque octave brosse un portrait de lui(même et un portrait de son ami mort. Enfin, cette scène concluant ce qui devait être une comédie par une note tragique conduit à une réflexion sur ce pessimisme et cette impossibilité au bonheur, thème fondamental de Musset.

  1. Les réactions des personnages

La présence des personnages dans un m^me lieu (didascalie initiale) semble suggérer des point communs entre eux, mais les réplique des deux personnages révèle l’absence de communication.

  1. Les répliques

Octave mène le dialogue ; C’est Octave qui parle le plus et cette fois c’est significatif. Marianne ne peut plus rien exiger : elle se contente de poser des questions et Octave a le dernier le mot. C’est lui qui domine le dialogue. C’est le dernier coup de théâtre de la pièce : Octave ne veut pas être comme le père de Coelio.

Octave ouvre la scène et la referme, il a le dernier mot de la pièce, ce qui met son discours en valeur. Les répliques sont très inégales : les trois répliques de Marianne sont très courtes par rapport à celles d’Octave. Cette brièveté peut traduire une certaine indifférence, face au discours d’octave qui ne reste centré que sur Coelio.

  1. Le contenu des répliques le confirme

Les répliques de Marianne forment toutes des interrogations adressées à Octave (l. 15, 30, 43 : les pronoms ). La deuxième personne marque une intimité. Le lexique récurrent de la 1ière et de la 3ième réplique est celui de l’amour. Dans la 2ième réplique la question porte sur la vie d’Octave. Marianne n’a pas un mot pour Coelio et ne pense pas à sa mort. C’est avec Octave qu’elle cherche à parler de la vie et de l’amour, mais cette tentative est un échec. En effet, sur ses trois questions, une seule reçoit une réponse (dernière réplique) ; Mais Octave répond par la négation, ce qui coupe toute possibilité de suie. La reprise du nom de Coelio au début de toutes les répliques d’Octave fait apparaître la place qu’il tenait pour lui. Les répliques d’Octave sont parcourues par le champ lexical de la mort. Cette abondance met en valeur l’opposition avec le thème du discours de Marianne.

  1. Des réactions opposées

Deux registres différents : Marianne est dans le registre de la comédie. Elle badine car elle croit que l’amour est encore possible tandis que Octave s’exprime dans un registre lyrique en mettant l’accent sur ses sentiments mais aussi dans un registre tragique en montrant son désespoir.

Le dialogue entre les deux personnages n’aboutit pas : Octave en trois tirades brosse l’éloge de Coelio ; aux questions de Marianne, Octave ne répons qu’en soulignant l’importance de Coelio. A l’amour qu’elle évoque, il oppose la mort. A son amitié pour Coelio s’oppose l’indifférence de Marianne.

Le présent dans la bouche d’Octave « ma place est vide sur terre », « je ne vous aime pas » récuse l’amour et la vie. En revanche la passé est évoqué avec l’amour, mais il est révolu parce qu’incarné par Coelio. Octave répond d’ailleurs par le vouvoiement alors que Marianne tente de se rapprocher de lui par le tutoiement « pourquoi dis-tu… »

 La réplique « c’est moi qu’ils ont tués » éclaire cet attachement ; Octave a perdu une partie de lui-même.  Il repousse les avances de Marianne par un éloge appuyé de Coelio et une dévalorisation de soi. Aussi, l’éloge funèbre qu’il trace de son ami constitue en fait un portrait de lui-même.

  1. Un double portait
  1. Les oppositions temporelles et pronominales

La quadruple reprise « Coelio seul…lui seul » mise en valeur par la répétition du pronom au début de la phrase fait écho à la répétition de « moi seul » et « c’est moi ». Les pronoms se répondent dans une même phrase : « je ne sais point…Coelio…le savait, je ne sais pas…il savait » : la reprise de la même phrase et du même verbe utilisé négativement puis positivement insistent sur l’opposition. La même opposition se retrouve dans le chiasme : « si j’étais mort pour lui, comme il est mort pour moi. Ces procédés révèlent deux personnages contraires

  1. Le portrait positif de Coelio

Les termes « parfaite, perfection, tendre, délicate » donnent le ton du portrait. Les verbes « connaissait, savait, était capable de » insistent sur un savoir. Les termes métaphoriques « fraîches oasis, gouttes de rosée, source » et le verbe « verser » mettent en valeur par le champ lexical de l’eau l’idée d’un rafraîchissement et d’une purification morale. Celle-ci est liée au choix de vie de Coelio exprimé à la fin de la première réplique. De nombreux termes soulignent sa capacité à aimer « dévouement sans bornes, consacré sa vie à…, bravé la mort pour elle ». Les termes « m’aurait vengé…,mort pour moi » consacrent son sens de l’honneur. Le coté chevaleresque de Coelio est explicité : « c’était un homme d’un autre temps ». Sa solitude est hissée au rang de sagesse, et ses rêves d’absolu au-dessus de la réalité : « il connaissait les plaisirs et leur préférait la solitude…à la rélité ». Ces deux phrases, de structure syntaxique parallèle souligne la différence entre Coelio et Octave, entre idéalisme et réalisme. Tout dans ce portrait est élogieux. Par l’affirmation « Coelio était la bonne partie de moi-même », Octave se pose en négatif de Coelio et trace implicitement son propre portrait. Octave livre en un alexandrin la clé de la pièce ; coelio était l’idéaliste et le ciel lui était prédestiné par son prénom.

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