Fiche personnage Coelio, Les caprices de Marianne, A. de Musset

Coelio

Coelio, fils d’Hermia et meilleur ami d’Octave, il aime éperdument Marianne. C’est un jeune homme grave tourmenté par des questions existentielles qui le harassent.

Ce dernier est un être doté d’une sensibilité exacerbée qui vit, de ce fait, les événements beaucoup intensément. Ainsi, il porte un amour inconditionné pour Marianne, jeune femme dont il s’est éperdument épris : « Le souffle de ma vie est à Marianne », affirme-t-il dans la première scène de l’acte I. Cet amour-là, pourtant bénéfique chez certains, comme c’est le cas d’Octave « trouble |sa] vie entière » et se manifeste chez lui sous la forme d’une passion dévorante qui le rend alors « triste » et « immobile »

Cela se transforme même une torture pour lui. Puisqu’il ne peut s’empêcher d’y penser, perdant ainsi le « repos » et la quiétude de son esprit. En effet, une multitude s’interrogations l’assaillent, comme en témoigne la récurrence du pronom interrogatif « pourquoi » dans ses répliques : « Pourquoi donc suis-je ainsi ? […] Pourquoi ce qui te rendrait joyeux et empressé, ce qui t'attirerait, toi, comme l'aiguille aimantée attire le fer, me rend-il triste et immobile ». Aussi vit-il cet amour unilatéral comme un réel supplice, comme il l’exprime au travers d’une plainte hyperbolique et élégiaque « malheureux que je suis, je n'ai plus qu'à mourir »

Toutefois, ses questions lui permettent également d’acquérir une grande lucidité sur sa condition. Coelio sait effectivement qu’il « se livre à une douce rêverie avant de savoir où sa chimère le mène et s'il peut être payé de retour », il a donc conscience de sa malheureuse condition. C’est par ailleurs de cette lucidité que découle sa forte timidité ; il n’ose pas parler à Marianne et la panique le gagne « Quand je la vois, ma gorge se serre et j'étouffe, comme si mon cœur se soulevait jusqu'à mes lèvres. ». Il est alors passif et ne sais que faire pour la conquérir.

En outre, Coelio nous apparaît d’une certaine manière, infantilisé par cette timidité, peu commune pour un homme de son âge. Cette impression est également renforcée par son caractère absolu. Pour lui il c’est tout ou rien, il n’existe pas de demi-mesure « Dis-lui que me tromper, c'est me donner la mort, et que ma vie est dans ses yeux » ( ACTE II SCENE I ) et ses sentiments sont tranchés. Il se présente également comme un individu presque innocent ayant besoin de s’attacher de manière absolue à d’autre comme en témoigne son amitié presque symbiotique avec Octave ou encore son fort attachement pour sa mère.

Coelio est ainsi un jeune homme mélancolique, pourvu d’un fort lyrisme l’amenant à se torturer l’esprit avec des réflexions sans réponses. Toutefois, ses questions ne lui causent que souffrance et à cause d’elles, il est bloqué dans son passé et ne peut évoluer.

En parallèle, il possède une vision très pessimiste des choses que l’on constate dès ses premières répliques. Il « erre » dans cette réalité qui n’est qu’une « ombre » l’amène à se réfugie dans ce qu’il trouve noble : son idéal de l’amour (amour authentique), à la manière d’un enfant.

On pourrait ainsi supputer,

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