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Les Relations Don Juan/Sganarelle

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Par   •  14 Juin 2015  •  1 498 Mots (6 Pages)  •  1 637 Vues

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Le Dom Juan de Molière, écrit en 1665, est la version la plus connue du mythe de Don Juan, ce séducteur libertin qui aime séduire, tromper et se moquer des femmes qu'il considère comme des objets. Molière a créé un personnage secondaire dans sa pièce mais d'autant plus important : Sganarelle, seul personnage de la pièce qui semble avoir une véritable dimension psychologique après son maître. Nous pourrons nous demander quelles relations entretiennent-ils. Dans un premier temps, nous verrons qu'il s'agit d'une simple relation maître-valet. Puis, nous observerons que Don Juan est un maître tyrannique. Dans un troisième temps, nous étudierons Sganarelle, un valet admiratif de son maître.

I Une relation maître-valet :

A. Sganarelle, un simple valet de longue date

Sganarelle est au service de Don Juan : il le sert à table, reçoit des ordres et se soumet à ses moindres désirs. Il lui obéit et reçoit parfois des soufflets. Don Juan se sert de lui dans toutes les occasions, même lors de ses escapades amoureuses, ainsi il dit, à la scène 3 de l'acte I : « Allons songer à l'exécution de notre entreprise amoureuse ».

Il semblerait que Sganarelle travaille pour lui depuis longtemps, une sorte de complicité, voire même d'intimité s'est créée entre eux. Sganarelle le précise lui-même dans l'acte I, scène 2 (p. 15) : « Eh ! Mon Dieu, je sais mon Don Juan sur le bout des doigts… ».

De par sa parfaite connaissance de Don Juan, Sganarelle est devenu bien plus qu'un simple valet : il est maintenant son confident.

B. Un confident, un juge

Sganarelle semble être le seul personnage de la pièce à véritablement connaître les intentions de Don Juan (c'est d'ailleurs lui qui permet aux spectateurs de savoir ce que le tyrannique libertin pense). Ainsi, alors que son père a cru à son repenti sous les yeux de Sganarelle, qui croit aussi en la bonne foi de son maître, celui-ci lui avoue la vérité, dans la scène 2 de l'acte V (p. 115) : « Quoi ? Tu prends pour bon argent ce que je viens de dire, et tu crois que ma bouche était d'accord avec mon cœur ? ». Alors qu’Elvire vient de débiter une longue tirade sur l'amour qu'elle porte à Don Juan, Sganarelle est très ému, contrairement à son maître qui lui dit tout le fond de sa pensée : « Sais-tu bien que j'ai encore senti quelque peu d'émotions pour elle […] ? » (Acte IV, scène 6, p. 106).

Pourtant, Sganarelle ne se contente pas d'écouter : il tente aussi de le prévenir des conséquences de la vie qu'il mène. A la fin, à l'acte V, scène 2 tellement affolé par le comportement de son maître, il finit par le supplier de changer de vie et tâche de l'affoler : « Après cela, si vous ne vous rendez, tant pis pour vous », « vous serez damnez de tous les diables » (p. 119). Don Juan lui-même l'amène à prononcer un jugement, à émettre une idée.

Comme avec toutes les personnes qui l'entourent, Don Juan est tyrannique avec son valet.

II Don Juan, un maître tyrannique :

A. Sganarelle, un valet rudoyé

Il semblerait que Don Juan prenne du plaisir à tyranniser son valet car cela pourrait prouver sa force, sa domination sur le monde, sur SON monde. Ainsi, il s'amuse à le terroriser alors que la Statue animée du commandeur arrive en plein dîné : « Bois, et chante ta chanson, pour régaler le Commandeur » (IV, 8, p. 111). Pour lui, il ne fait aucun doute que son fidèle valet l'accompagnera au dîné de cet homme qu'il a tué : « Je viendrai accompagner du seul Sganarelle » (idem). L'adjectif « seul » ne prouverai-t-il pas son envie de le rudoyer ?

Nous comprenons mieux pourquoi Sganarelle dit : « Il n'y a que moi seul de malheureux » ou « Il me vaudrait mieux d'être au diable que d'être à lui ».

Alors que les frères d’Elvire sont à la recherche de Don Juan pour venger l'outrage et donc le tuer, Don Juan veut que son valet prenne ses vêtements, et donc prenne le risque de mourir à sa place : « Allons vite, c'est trop d'honneur que je vous fais, et bien heureux est le valet qui peut avoir la gloire de mourir pour son maître » (II, 5, p. 60). C'est finalement le pauvre Sganarelle qui trouvera une solution. Face au rudoiement de son maître, il semble normal que

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