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Les Faux-monnayeurs La famille

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Par   •  1 Janvier 2018  •  Commentaire de texte  •  1 543 Mots (7 Pages)  •  1 679 Vues

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Les Faux-monnayeurs

Journal des Faux-monnayeurs

Séance 10 : La famille

« Familles, je vous hais ! » Gide, Les Nourritures terrestres, 1897…

  1. La famille omniprésente

La cellule familiale semble être la base-même du roman.

  1. Des familles au cœur du roman

Les personnages principaux appartiennent à trois familles : Molinier, Profitendieu et Vedel-Azaïs. Le lecteur en découvre, peu à peu, tous les membres. D’autres familles sont présentées mais de manière bien plus partielle : les frères Passavant, les cousins Strouvilhou et Ghéridanisol, Sophroniska et sa fille Bronja. Différents types de familles sont présentés : la famille bourgeoise et nombreuse (Profintendieu, Molinier), grand-père qui rencontre son petit-fils (La Pérouse et Boris), mère célibataire (Sophroniska et Bronja), enfants naturels (Bernard, l’enfant à naître de Laura), demi-frère et sœur (Edouard et Pauline), etc.

  1. Des intrigues familiales

Le roman s’ouvre sur la découverte de sa bâtardise par Bernard. Cette révélation provoque sa fugue, sa rencontre avec Edouard et Laura, son départ pour Saas-Fée, etc. Par ricochet, l’intrigue « de » Bernard influe sur d’autres personnages : Bernard part avec Edouard, du coup, par jalousie, Olivier part avec Passavant. L’intrigue « des faux-monnayeurs » implique la famille Molinier (prostitution, fausse monnaie). Molinier consulte Profitendieu, sans savoir que son fils Georges est impliqué. Les relations entre parents ou grands-parents, à l’intérieur d’une fratrie sont déterminantes pour les intrigues : Edouard part à Saas-Fée retrouver le petit-fils de La Pérouse, Vincent intervient auprès de ses parents pour laisser partir Olivier avec Passavant, etc.

  1. Une réserve inépuisable de personnages et d’intrigues

Le récit s’intéresse successivement à plusieurs membres d’une même famille. Par exemple, pour les Vedel, on s’intéresse d’abord à Laura, puis à Armand, puis à Rachel et Sarah et enfin à Alexandre (par l’intermédiaire de la lettre qu’Armand fait lire à Olivier). Les fratries sont nombreuses : quatre frères et sœurs parmi les enfants Profitendieu, trois frères chez les Molinier et cinq chez les Vedel. On a l’impression que la « réserve » de personnages est inépuisable et que les intrigues qui leur sont liées le sont également. On a parfois l’impression que les personnages sont interchangeables : Passavant, ami de Vincent, lui demande de lui présenter son frère Olivier ; Bernard, amoureux de Laura, finalement, séduit Sarah. Le roman se finit d’ailleurs sur la thématique de la famille, Edouard dit : « J’apprends par Olivier que Bernard est retourné chez son père. […] Nous devons nous revoir demain soir car Profitendieu m’a invité à dîner avec Molinier, Pauline et les enfants. Je suis bien curieux de connaître Caloub. » Et plus qu’une fin, il s’agit d’une ouverture qui serait le sujet possible d’un autre roman ou tout du moins de sa suite.

  1. La famille ambiguë

La famille occupe une place centrale dans le roman mais n’est pas célébrée. Son image est plutôt ambiguë.

  1. Secrets de famille

La famille est le lieu du secret, de la dissimulation : Bernard apprend qu’il n’est pas le fils de Profitendieu par la découverte des lettres de sa mère. Molinier a une maîtresse. Ces secrets, ces mensonges ont pour origine la volonté bourgeoise d’éviter le scandale et de sauver les apparences. On parle des aventures extra-conjugale de Marguerite Profitendieu et d’Oscar Molinier mais tout a été fait pour les dissimuler. Dans l’affaire de prostitution et dans celle du trafic de monnaie, on prend soin de ne pas dévoiler les noms des enfants de « bonne famille » qui sont impliqués : « Profitendieu avait eu grand soin d’attendre, pour cette opération, une date où les délinquants mineurs seraient dispersés, désireux de ne les englober point dans la rafle et d’épargner le scandale à leurs parents. » (FM p 251) Dans ces familles bourgeoises, aucune sincérité n’est possible. L’exemple le plus flagrant est le vieil Azaïs qui « impose autour de lui l’hypocrisie » (FM p108), par excès de vertu.

  1. Tensions, conflits, indifférence

 Si l’amour parental est bien représenté dans le roman, les enfants sont en revanche peu aimants avec les membres de leur famille.  Bernard écrit une lettre « cruelle » et « injuste » à Profitendieu (I, 2). Boris est gêné d’être parent avec La Pérouse (III, 4), Passavant n’est pas affecté par la mort de son père (I, 4). Les frères et sœurs ne se manifestent pas un amour débordant…Armand traite Sarah de « putain », Laura de « garce », et appelle Alexandre « mon cochon de frère ». Lors du dîner à Rambouillet, Passavant dit à Vincent, à propos d’Olivier : « vous vous désintéressez complètement de votre frère », et le narrateur d’ajouter « Il oubliait, à cet instant, que lui de même avait un frère ». (FM p152).

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