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Les Contes de Madame D'Aulnoy

Fiche de lecture : Les Contes de Madame D'Aulnoy. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Août 2022  •  Fiche de lecture  •  8 580 Mots (35 Pages)  •  890 Vues

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Madame d'Aulnoy

 Contes de fées

Edition et choix de Constance Cagnat-Deboeuf, Folio classique, 2008

  • Présentation de l’autrice

Comme pour beaucoup d’écrivaines de son époque (Catherine Bernard ou Mme de Murat pour ne citer qu’elles à titre d’exemple), nous ne savons que peu de choses sur la vie de Mme d’Aulnoy. Marie-Catherine Le Jumel de Barneville serait née à Barneville-la-Bertran dans le Calvados en 1651. Plusieurs sources évoquent une naissance « autour de 1650 » mais Emile Gérard-Gailly, dans son ouvrage Promenade sur le Mont Canisy : Bénerville, Tourgéville, Deauville, Saint-Arnoult (Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1960) écrit que « Mme d’Aulnoy est née à Barneville-la-Bertran, en 1651, et non en 1650 comme on l’a toujours dit. ». Une chose est sûre, elle s’est mariée à Paris avec François de La Motte, baron d’Aulnoy, de trente ans son aîné en 1666. Si on considère que l’âge fatidique de quinze ans auquel ses héroïnes sont confrontées au mariage est un écho de sa propre expérience, elle s’est donc mariée très jeune à quinze ans (ce qui corrobore la thèse selon laquelle est serait née en 1651). Le baron d’Aulnoy est un ami de l’amant de la mère de notre conteuse. Ce qui explique peut-être ce choix d’époux.

        En 1669, alors qu’elle attend son quatrième enfant, Mme d’Aulnoy quitte son mari et se réfugie chez sa mère rue de l’Université à Paris. Accablé de dettes et poursuivi par ses créanciers, le baron d’Aulnoy trouve asile chez la duchesse douairière d’Orléans, au Luxembourg. Les deux époux ne se réconcilieront jamais. Entre 1672 et 1680, une période obscure de la vie de Marie-Catherine est ponctuée de plusieurs voyages à travers l’Europe : elle part pour les Flandres, puis l’Angleterre. Elle revient à Paris en 1676 pour donner naissance à une fille dont le père n’est pas connu, une autre naîtra l’année suivante. Elle part pour l’Espagne rejoindre sa mère jusqu’en 1680.

        A partir de 1690, Mme d’Aulnoy est à Paris et réside dans un couvent (l’édition ne précise pas lequel). Elle publie alors son premier roman. Elle publiera de nombreux écrits jusqu’à l’édition de son premier volume des Contes de fées, le 16 avril 1697, soit trois mois après les Contes de Perrault. Trois autres volumes des Contes de fées paraissent la même année pour un total de quinze contes. L’année suivante, elle en publiera neuf nouveaux.

Elle s’éteint à Paris en janvier 1705. 

Pour sa bibliographie complète voir ci-dessous, à la fin de cette fiche de lecture.

  • Résumé de l’œuvre [pic 2]

Il s’agit d’un choix de quelques contes effectué par Constance Cagnat-Deboeuf parmi les trois volumes de contes parus en 1697. Nous allons nous mêmes en résumer (en détail) seulement les trois premiers car les contes de Mme d’Aulnoy sont beaucoup plus longs, beaucoup plus riches, et beaucoup plus complexes que ceux de Charles Perrault et il serait très long de tous les résumer, sachant que chaque péripétie est très importante pour l’intrigue, ou significative et symbolique, il apparaît compliqué de les résumer en seulement quelques lignes.

A son Altesse Royale Madame

« Voici des reines et fées » présente humblement Madame d’Aulnoy à Madame Son Altesse Royale, Elisabeth-Charlotte de Bavière (1652-1722), seconde épouse de Philippe d’Orléans, duc d’Orléans, frère du roi. Surnommée Madame Palatine, Saint-Simon rapporte qu’elle « était pleine de contes et de petits romans de fées. ». Trois mois[1] plus tôt, Charles Perrault (sous le pseudonyme de Pierre Darmancour) avait dédicacé ses Histoires ou Contes du temps passé à la fille de Madame, Elisabeth-Charlotte d’Orléans.

Gracieuse et Percinet

  1. Principaux personnages et résumé

Le couple de héros : la Princesse Gracieuse et Percinet (dont le nom peut faire penser au verbe « Percer », lui-même rappelant les flèches perçantes de Cupidon, Madame D’Aulnoy a voulu représenter un Prince Cupidon, incarnant toutes les qualités de « l’Amour », le diminutif -et est dévalorisant et inscrit le conte dans une démarche parodique de réécriture)

Le couple d’anti-héros : Grognon « vieille fille fort riche » et le Roi, père de Gracieuse, homme cupide et sans volonté.

Adjuvants : Percinet et son « don de féérie »   Opposants : la marâtre Grognon, la fée qui lui conseille les sales coups à faire à sa belle-fille

Une vieille fille riche et fort laide nommée Grognon appâte le Roi chez elle pour lui proposer du vin dans ses magnifiques caves remplies de nombreux tonneaux. Quand le Roi va pour choisir du vin, elle tape « toc toc » sur trois tonneaux différents, mais au lieu que du vin en sorte, il en sort quantité de bijoux et de pierreries. Ce stratagème n’a nul autre but que de montrer l’immensité de sa fortune et d’obtenir un mariage avec le roi veuf. Grognon a pris la fille du Roi, Gracieuse, en haine, parce que sa beauté la surpasse en tous points. Fort jalouse, elle commande au roi, faible et soumis, de lui laisser une emprise totale sur sa fille. Il accepte et Gracieuse passe par différentes épreuves et humiliations infligées par sa marâtre. A chaque fois, un jeune Prince, Percinet, éperdument amoureux de Gracieuse, vient la secourir sous l’habit d’un page, car il a le pouvoir féérique de se rendre invisible (entre autres pouvoirs).

 A chaque fois qu’il lui vient en aide, il l’implore de l’aimer en retour. A chaque fois, elle s’y refuse, lui demandant du temps. L’apogée de la féérie du conte survient dans l’épisode du « Palais de féérie » où Percinet emmène Gracieuse rencontrer sa famille. Le Palais est tout en cristal de roche et comble de la magie : toute l’histoire des mésaventures de Gracieuse est gravée sur les murs. Elle se refuse une fois de plus à Percinet, arguant qu’elle doit obéissance à son père. Percinet et la Princesse quittent le Palais de féérie qui s’effondre : le Prince annonce ainsi une prophétie, « mon palais sera parmi les morts ; vous n’y entrerez qu’après votre enterrement ». Si fait, après d’autres mésaventures, Gracieuse finit au fond d’un puits, fermé d’une roche et donc bel et bien enterrée. Percinet revient une fois de plus la secourir. Elle consent alors à l’épouser, lui expliquant que ses multiples refus n’étaient causés que parce qu’elle craignait qu’il ne fût « de l’humeur légère des autres hommes, qui changent quand ils sont certains d’être aimés ». Quant à Grognon, elle meurt étranglée par la fée qui lui a conseillé les dures épreuves pour Gracieuse.

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