Lecture linéaire du chapitre XI de « l’écume des jours », B.Vian

Lecture linéaire du chapitre XI de « l’écume des jours », B.Vian

L’écume des jours est un roman écrit par Boris Vian, grand amateur de musique et musicien lui-même, né le 10 mars 1920 à Ville-d’'Avray et mort le 23 juin 1959 à Paris. Ce roman raconte l’histoire de Colin, et de son histoire d’amour avec Chloé, souffrant d’une maladie. Dans ce chapitre, Colin rencontre Chloé, dans un contexte légèrement absurde, car c’est à l’anniversaire de Dupont, le caniche d’Isis.

Comment le coup de foudre de Colin et Chloé s’organise-t-il ?

Nous étudierons donc la rencontre de Chloé et Colin et trois étapes : les présentations (ligne 1 à 7), la fuite de colin suite à sa maladresse (ligne 8 à 47) puis leur rapprochement (ligne 48 à 71).

Lors de la rencontre de Colin avec la femme de sa vie, l’auteur n’a pas voulu écrire une scène traditionnelle, subtile et romantique : pour preuve, la rencontre des deux se fait dans un contexte atypique, l’anniversaire de Dupont, le caniche d’Isis. Cependant lorsque Isis fait la présentation de manière très traditionnelle, qui tourne court car, Colin, troublé par Chloé (il a la bouche sèche comme il l’est dit à la ligne 4 : « comme du gratouillis de beignets brulés ») commet une maladresse : « bonj… vous êtes arrangée par Duke Ellington ? » (ligne 6-7) qui fuit de honte.

Il cherche donc à quitter la fête mais ses amis lui font barrage d’abord Chick en lui montrant un livre « paradoxe sur le dégueulis ». On peut y noter une répétion du verbe sous différentes formes, qu’on appelle une polyptote : « puis il se rappela qu’il s’enfuyait et s’enfuit » (ligne 19). Ensuite, c’est Alise qui l’en empêche. Colin n’arrive pas à retourner voire Chloé, et le confie à Anise, avec qui on remarque rapidement une relation légèrement ambiguë entre les deux quand elle le complimente : « quand on vous regarde comme ça, on est forcé d’accepter… » (ligne 25-26), qui donne suite à un rapprochement entre eux deux : « geignit Colin en l’enlaçant et en frottant sa joue contre les cheveux d’Alise » (ligne 27-28) qui va à l’encontre des coups de foudre traditionnels du fait de se rapprocher d’une autre femme que Chloé. Lorsqu’il parle de nouveau de Chloé, une comparaison de son rythme cardiaque à une « musique militaire allemande » (ligne 39-40) est faite.

Il retourne finalement voir Chloé en s’excusant, et l’invite à danser. Il y a ici un rapprochement, défini de manière très médicale : « il réduisait l’écartement de leurs deux corps par le moyen de raccourcissement du biceps droit, transmis du cerveau, le long d’une paire de nerfs craniens choisie judicieusement » (ligne 53-56). Le narrateur fait remarquer la couleur bleue des yeux de Chloé, rapportant à l’eau, un des éléments naturels central du roman (même le nom du livre en a un rapport : « l’écume »). Un rapprochement entre Chloé et Colin se fait ici, qui rappelle et fait face à celui effectué avec Alise : « et appliqua d’un geste ferme et déterminé, sa tempe sur la joue de Colin. » (ligne 61). A la fin de l’extrait, on se retrouve clairement dans une scène ou l’émotion est présente, après de nombreux passages humoristiques, on nous rapporte une sensation de légèreté et insouciante relative au bonheur amoureux

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