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Lecture linéaire des remarques 9 et 14 de "De la société et de la conversation" : Les Caractères / La Bruyère

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Par   •  11 Mai 2022  •  Commentaire de texte  •  2 572 Mots (11 Pages)  •  824 Vues

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Lecture Linéaire Les Caractères :

2/ Lexique

Arrias serait le contraire de l’honnête homme.

Une antonomase est une figure de style consistant à utiliser un nom propre comme un nom commun ou inversement.

Un pédant est une personne qui manifeste une érudition, un savoir de manière prétentieuse.

Un homme fat est un homme qui prétentieux à un point déplaisant, voire ridicule.

l.3 : « un grand » ici peut signifier un aristocrate ou en tout cas une personne haut placé socialement car il est placé dans le contexte d’une Cour du nord. Toutefois, « d’un » reste un déterminant indéfini, donc ce « grand » n’est pas grand au point d’être roi, il a simplement une certaine influence.

l.5 : « des mœurs de cette Cour » par définition ici les mœurs de cette Cour est associé aux habitudes de vie de cette Cour : en effet Arrias décrit la Cour comme si il en était originaire, de part cela il semble logique de penser que celui-ci décrit les coutumes d’une Cour, ce qui serait symbole de son savoir, ce que cherche cet homme pédant. Il faut tout de même souligner dans les mœurs que ce sont bel et bien des habitudes, mais ayant un rapport particulier avec le bien et le mal, que ce soit les habitudes de la société de Cour ou des individus qui la composent il est nécessaire de ne pas abandonner le côté moral du mot. Si nous devions remplacer cette phrase par une autre équivalente, ce serait donc certainement « des coutumes relatives au bien et au mal de cette société de Cour nordique ».

l.6 : « historiette » une historiette est, et il suffit d’analyser l’étymologie du mot pour le savoir, une petite histoire/aventure sans réelle importance. Nous pouvons associer cela à une anecdote. Dans le contexte du texte, cela signifie que Arrias veut faire croire qu’il connaît ce peuple sur le bout des doigts, à la moindre petite anecdote.

l.7 « se hasarde » et l.14 « hasard » : ici les 2 mots, pourtant de la même famille, n’ont absolument pas le même sens. « Se hasarde » est un verbe, le convive entreprend donc quelque chose (contredire Arrias) au risque de se tromper, d’échouer, de déplaire… en effet, contredire un homme pédant comme Arrias, et donc tenter de lui faire entendre raison est quelque chose que l’on qualifierai d’hasardeux car ardu. Au contraire, le « hasard » de la l.14 quand à lui est un nom, et est donc bien employé dans le sens du hasard tel que nous l’entendons, c’est-à-dire la « chance », ou en tout cas une situation sujette aux aléas du sort.

l.10 « d’original » : Il est nécessaire de replacer le mot dans son contexte pour éviter les contresens : « je ne raconte rien que je ne sache d’original ». Ici, grossièrement, Arrias fait signifier à son auditoire (convives) que ce qu’il dit est certes vrai, mais que cela ne représente pour lui que de simple banalités (étant donné qu’il parle comme connaissant cette Cour sur le bout des doigts)

l.11 « familièrement » : c’est un adverbe, ici pour désigner Sethon, et donc dans l’objectif de le qualifier proche de Arrias. Familièrement renvoie à la simplicité, à la famille et donc à la proximité et une relation naturelle de longue date.

l.19 « maison » : aucune idée concrète, peut-être que la maison renvoie ici à ses possessions, dans le contexte forcément importantes. Ou alors à un cadre plus symboliques (tout ce qui est titre de noblesse etc.)

3/ Explication linéaire

a) auteur=La Bruyère, moraliste français du 17ème siècle, auteur d’une seule œuvre : Les Caractères. Il est le précepteur du fils du duc de Condé. Oeuvre=Les Caractères, recueil de 1120 remarques, reflet des vices sociaux et culturels, peinture des mœurs contemporaines, critique de la Cour dont il fait parti en tant que bourgeois, objectif d’instruire et séduire

b) situation dans le chapitre et explicitation du titre du chapitre : section : de la société et de la conversation. Cette section se fonde donc sur l’art de la conversation capital dans la société de Cour du 17ème siècle.

c) Au 17ème siècle le modèle de l’honnête homme, qui incarne vertu, mesure et civilité est extrêmement répandu de la société de Cour : Arrias se retrouve en être le portrait opposé, un véritable contre-modèle. Le texte formule donc la satyre de l’homme pédant et fat, le critiquement vivement et cruellement au travers d’Arrias, personnage type représentant donc un caractère défini, au travers duquel La Bruyère formule une énième critique de sa société.

l.1 à l.3 : Arrias, homme pédant

Arrias = premier mot du texte. Nous comprenons rapidement que celui-ci sera donc le thème principal du texte, et étant écrit par La Bruyère il représente certainement un caractère type. Cette hypothèse est soutenue par la suite du texte : l’auteur formule une critique s’apparentant à une satyre en utilisant de nombreuses hyperboles pour présenter Arrias (« il a tout lu, a tout vu ») ce qui le place dans l’excès et la démesure : contraire de l’homme vertueux de l’époque. Toutefois cette démesure reste son but, en tant qu’homme pédant (« il veut le persuader ainsi »), donc c’est bel et bien un portrait type que dresse la Bruyère. Même structure de phrase ensuite : « c’est un homme universel » est une hyperbole (allant jusqu’à s’assimiler à Dieu) détruite par l’unique objectif du paraître « il se donne pour tel », c’est-à-dire qu’il n’est pas ce qu’il prétend. « Il aime mieux mentir que de se taire » comparatif de supériorité, Arrias valorise le vice (mensonge) à la vertu (se taire). Champ lexical du paraître « persuader », « il se donne pour tel », « mentir », « paraître », cela rejoint la critique de la société fondée sur le paraître que formule La Bruyère. Arrias est donc annoncé comme un personnage déplaisant pour la société de La Bruyère, il est en dissonance avec celle-ci.

l.3 à l.7 : L’homme pédant en action dans la société

« on parle à table » un contexte de conversation est posé: il faut être précautionneux vis-à-vis de celle-ci et l’analyser avec justesse dans le contexte car c’est un véritable art au 17ème siècle, essentiel au sein des conventions sociales. La table parle ici « d’un grand d’une Cour du nord » donc éloignée du lieu de la discussion : il faut avoir une certaine culture et un intérêt pour les affaires de la Cour afin de tenir une telle conversation, ce qui prouve le niveau social assez haut de la tablée. S’en suit une énumération de verbe d’élocution d’Arrias lors de la conversation, il impose sa présence bavarde par une logorrhée presque interminable. L’irréel du passé « ceux qui allaient dire ce qu’ils en savent » suivant le verbe « ôter » prouve que Arrias n’est pas dans une conversation mais dans un véritable monologue, il s’éloigne doc encore plus du portrait idéal car il ne maîtrise pas cet art qui relève du savoir vivre à l’époque. L’allitération en « l » « il prend la parole et l’ôte à ceux qui allaient dire ce qu’ils en savent » montre que Arrias alimente la conversation d’un flot de parole continu, ce qui rejoint sa méconnaissance de l’art de la conversation. L’anaphore du pronom « il » renforce aussi ce monopole de la parole, ce qui met en évidence le narcissisme d’Arrias. La comparaison « il s’oriente vers cette région lointaine comme si il en était originaire » montre que ce dont il parle, donc comment est-ce qu’il paraît à la table, dépasse ses connaissances, c’est donc ici une application de l’art de paraître. Aussi, alors qu’Arrias veut être le principal acteur de cette société de paraître, il n’est en réalité que son seul public (« il les trouves plaisantes », « il en rit le premier »). Finalement, la société est présentée comme un théâtre du paraître où Arrias est à la fois acteur, metteur en scène et public.

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