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Lecture analytique Tartuffe

Commentaire de texte : Lecture analytique Tartuffe. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Mars 2019  •  Commentaire de texte  •  491 Mots (2 Pages)  •  394 Vues

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Toutefois, Orgon reste aveuglé. Tartuffe ne nie pas les accusations de Damis à son encontre, mais s’accuse au contraire de tous les péchés imaginables. Tartuffe s’accuse de plus grands méfaits que ceux qu’il a commis. Nous notons ainsi une gradation (de « méchant « v. 1074, il devient « le plus grand des scélérats « v. 1076, de « perfide « v. 1101, il devient « homicide « v. 1102) et une exagération (utilisation du superlatif « le plus « v. 1076, répétition du terme « crimes « v. 1078 et 1106) du personnage au fur et à mesure de l’extrait. Durant sa première réplique, Tartuffe se sert d’une accumulation de termes péjoratifs (« souillures «, « crimes «, « ordures «, …) pour parler de son crime sans jamais le nommer. Ces procédés ont pour dessein  d’inspirer de la pitié à Orgon. Tartuffe tente d’exagérer sa faute et de ternir volontairement son image aux yeux de ce dernier. Cette extrême opposition entre les paroles de Tartuffe et les sentiments du grand bourgeois font penser à une situation irréel. Orgon s’enfle de rage contre son fils, qu’il prend pour un vil accusateur.

Tartuffe incarne son personnage de saint homme et d’individu droit jusqu’à la fin en prenant la défense de Damis. D’ailleurs, durant toute la première réplique se mêlent vocabulaire religieux (« pécheur «, « ciel «, « courroux «) et vocabulaire judiciaire (« crimes «, « forfait «, « criminel «). Par ces emplois, Tartuffe grossit l’égo d’Orgon en l’invitant à se substituer à Dieu pour le punir. Ceci permet à Tartuffe de paraître encore plus dévot qu’il ne l’est déjà pour Orgon. Par l’usage de trois impératifs à valeur d’ordre (v. 1083 et 1084), Tartuffe se pose en être inférieur vis-à-vis d’Orgon, et l’invite à le renier, à le chasser de la maison. Là encore, le faux dévot fait preuve d’habileté pour susciter les bons sentiments d'Orgon. En effet, même si Tartuffe invite Orgon à le percevoir comme un imposteur à plusieurs reprises (v. 1093 à 1096), il cultive en même temps le lien particulier qu’ils entretiennent en l’appelant « mon frère «. Ce procédé lui permet de manipuler les sentiments d’Orgon qui apparaît très naïf. Il mène d’autant mieux les débats que, suite à une accumulation de phrases interrogatives (v. 1093 à 1096), il ne laisse pas à Orgon le temps de répondre. Il crée ainsi une accélération du rythme afin de ne pas laisser la possibilité de réflexion au grand bourgeois.

En raison des procédés dont il use, les deux longues répliques de Tartuffe ont un effet pesant dans l’extrait, au point qu’Orgon se sente réellement bouleversé et coupe Tartuffe (v. 1087 et 1107). Le jeu de Tartuffe agit comme un poison qui affecte les relations entre Damis et son père. Orgon ne s’adresse à son fils que dans le but de l’invectiver. Il alterne répliques tendres à l’égard de Tartuffe (« vertu «, « pureté «, « de grâce «) et termes assassins à l’encontre de Damis (« « fausseté «, « traître «, « pendard «). Les stichomythies (v. 1089 et 1109) montrent que Damis ne peut s’expliquer.Le personnage a achevé son œuvre en retournant la situation à son profit.

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