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Lecture Analytique " le Joujou Du Pauvre "

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Par   •  9 Janvier 2014  •  1 862 Mots (8 Pages)  •  4 172 Vues

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AUTEUR Baudelaire naît à Paris en 1821. Il meurt en 1867. Après des études secondaires à Lyon puis au lycée Louis le Grand, Baudelaire mène une vie marginale et de bohème dans le Quartier latin.

En 1841 il embarque pour les côtes d’Afrique et de l’Orient. Il séjourne à l’île Bourbon (La Réunion) et, en rentrant à Paris en 1842, écrit ses premiers textes. Il s’éprend de l’actrice Jeanne Duval. En 1844, sa famille s’indigne de sa vie de débauche. Baudelaire devient alors journaliste, critique d’art et critique littéraire.

Charles Baudelaire, qui a déjà évoqué le modernisme et la ville dans son recueil « Les Fleurs du Mal », se tourne-t-il vers une forme nouvelle, le poème en prose, dans son recueil intitulé « Le Spleen de Paris », écrit entre 1855 et 1864 et publié à titre posthume en 1869.

SITUATION DU PASSAGE Le poème « Le joujou du pauvre », extrait de ce même recueil, relate la rencontre de deux jeunes enfants fortement marqués en apparence par leur milieu social. Baudelaire va ainsi mettre en œuvre la capacité de la poésie à transcender les clivages, les apparences pour faire surgir de secrètes correspondances et une « universelle analogie » entre ces deux êtres que tout oppose. Le récit se déploie comme une fable dont le message implicite en appelle à la perspicacité du lecteur « ce semblable et ce frère ». Loin d’une littérature engagée au service d’une idéologie, la poésie se fonde ici sur une nouvelle lecture du quotidien, du trivial rendu à son essence par la qualité du regard que l’on pose sur des réalités insoupçonnée.

PROBLEMATIQUE Quelle vision du monde propose Baudelaire à travers son poème ?

PLAN I. Une fable sur l’enfance

A. Un poème narration

B. Un jeu d’opposition

II. Une réduction des différences

A. Une autre vision de l’enfance

B. La notion d’égalité

UNE FABLE SUR L’ENFANCE Un poème narration

Après un premier paragraphe introductif, il présente tour à tour deux enfants en recourant au discours descriptif ainsi qu'en témoignent les nombreux adjectifs, les expansions du nom et le lexique des paysages.

L'auteur raconte une histoire, une anecdote qu'il veut riche en enseignements, et disparaît.

Il utilise le présent de vérité générale (« le luxe, l'insouciance et le spectacle habituel de la richesse, rendent ces enfants-là si jolis » ligne 6). L'auteur ne se contente pas d'exposer ses idées personnelles, il les généralise et ne permet pas d'en douter. Il expose ici sa vision de la vie sur un ton didactique.

A travers le récit s’opère une démonstration symbolique : il s’agit donc d’une fable dont la morale est laissée à l’appréciation du lecteur. Le poème en prose suggère et incite au rêve. Il n’y a pas ici de dénonciation de l’enfance malheureuse, pas d’apitoiement, ni de misérabilisme. Baudelaire ne se pose pas en défenseur de l’enfant opprimé Par-delàl’opposition de classe, l’auteur souligne l’innocence sociale de l’enfant. L’enfant pauvre et l’enfant riche atteignent la réciprocité joyeuse dans leur capacité à l’émerveillement. L’enfant apporte un regard neutre et ébloui sur le monde.

Le rat, l’objet de fascination, est laid et répugnant. Mais l’enfant, instinctivement, comme le poète, dépasse les préjugés esthétiques. L’un et l’autre honorent la vie, laideur et beauté mêlées.

Un jeu d’opposition

Baudelaire brosse le portrait d'un enfant aisé (ligne 1 à 14) puis celui de l'enfant pauvre (ligne 15 à 21). Il est aisé de noter que l’enfant riche et l’enfant pauvre, placés face à face, incarnent deux vies et deux mondes parfaitement antithétiques. L’antithèse est d’ailleurs soulignée par le poète, lorsqu’il évoque « ces barreaux symboliques séparant deux mondes » (lignes 22 et 23). Le texte fait jouer point par point l’opposition. Le contraste est visible à travers les lieux, l’aspect physique des enfants et les joujoux.

Si nous étudions tout d’abord les lieux de vie des deux enfants, deux oppositions sont visibles.

La première concerne la nature : voici d’un côté l’existence protégée par la grille « d’un vaste jardin » (ligne 1) entretenu, de l’autre, une vie sans doute livrée aux hasards de l’errance.

Du côté du premier, tout n'est que luxe, beauté et immensité.L’accumulation des compléments circonstanciels de lieu souligne l'étendue de la propriété, ce que renchérit l'adjectif "vaste" (ligne 1) tandis que le mot "château" (ligne 3) évoque la richesse.

De son côté, l'autre enfant est présenté dans un cadre naturel, sauvage, ainsi que le suggèrent la mention de "la route" (ligne 15) mais surtout "des chardons et des orties" (lignes 15 à16). Ces plantes urticantes ou dotées de piquants, opèrent comme un symbole de la dureté de cette vie. Ce cadre nettement plus rustique voit sa description réduite à sa plus simple expression puisqu'elle tient en une courte phrase qui contraste avec l'ampleur de la première.

Chacun de ces univers constitue donc un volet du diptyque, tandis que "la grille" (ligne 15) permet de les articuler entre eux, comme elle permet aux enfants de se voir.

Une deuxième opposition, celle des couleurs renforce la précédente : la « blancheur » (ligne 2) et la lumière qui égayent le « château frappé par le soleil » (ligne 3) contrastent ostensiblement avec la face « fuligineuse» (ligne 17). On retrouve là l’emploi du rythme ternaire qui donne au poème en prose une certaine musicalité.

Baudelaire met en scène leur confrontation et met en place tout un jeu de contrastes pour rendre leurs différences criantes et saisissantes. Au luxe et à la richesse du vêtement du châtelain « ces vêtements de campagne si pleins de coquetterie » (ligne 4)répond la saleté de l'autre « un

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