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Lecture Analytique " au Sujet D'un Enfant Monstrueux " De Montaigne Dans Les Essais

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Par   •  24 Juin 2013  •  5 126 Mots (21 Pages)  •  1 923 Vues

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Lecture analytique n°1.

(1ères ES / S.)

« Au sujet d’un enfant monstrueux », Chapitre 30, Livre II, Essais, 1580-1588, Michel Eyquem de Montaigne.

INTRODUCTION.

● Michel Eyquem, seigneur de Montaigne (1533- 1592), est né dans une famille de riches négociants à Saint-Michel-de-Montaigne, en Dordogne. A sept ans, grâce à l’enseignement d’un précepteur allemand, il ne sait que le latin. Il est alors scolarisé à Bordeaux, dans un collège qui est un haut lieu de l'humanisme bordelais, où il apprend le français, le grec, la rhétorique et le théâtre, domaines dans lesquels il excelle. Il poursuit, ensuite des études de droit, qui lui permettent d’entrer comme conseiller à la Cours des Aides de périgueux, laquelle est réunie par la suite au parlement de Bordeaux. Il va y travailler treize ans, et a eu plusieurs missions à la Cour de France. C’est lors d’un voyage à Rome, en 1581, qu’il apprend qu’il est élu maire de Bordeaux, par les Jurats, ville dans laquelle il tentera de calmer les haines entre protestants et Catholiques.

Marié, il est le père de six filles, dont une seule a survécu. Sa femme gérait la propriété, comme elle l’entendait. Il a eu un ami très cher, à l’instar de Platon, dans son fameux Banquet, Etienne de La Boétie, pour qui, au départ, il a entrepris la rédaction des Essais, lesquels devaient servir d’écrin pour le Discours de la servitude volontaire, qui est un éloge de l’amitié, et un blâme de la corruption du pouvoir et des courtisans écrit par cet ami.

Grand voyageur, puisqu’il a parcourut la France, mais aussi l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse et l’Italie, il est humaniste. Il admire Virgile, Cicéron. Il appartient à la deuxième moitié du courant humaniste, c'est-à-dire qu’il prend l'homme, et en particulier lui-même, comme objet d'étude dans son principal travail, affirmant, et en cela critiquant un peu Rabelais et sa soif de connaissance, qu’il préférait une tête bien faite à une tête bien pleine. Il entreprend les Essais, son œuvre majeure, paru à titre posthume, dès 1571, son projet étant de lever les masques, de dépasser les artifices pour se découvrir lui-même. Cette rédaction va lui permettre de mieux se connaître, et d’évoquer, entre autre, son parcours philosophique, allant du stoïcisme à l’épicurisme, en passant par le scepticisme, pour aboutir à l’édification de sa propre philosophie qu’il résume en une phrase : « Pour moi, donc j’aime la vie ».

Montaigne a eu une grande influence sur des écrivains de toutes époques, incluant Descartes, Rousseau, Pascal, Nietzsche, ou Cioran.

● Premier de son genre, les Essais a pour but de décrire l’homme en général et son auteur en particulier. Montaigne dictait ses pensées à un secrétaire, ce qui peut expliquer en partie le nombre de digressions dont regorge l’ouvrage. Ses considérations sont perpétuellement illustrées de citations grecques ou romaines. Il décrit sa pauvre mémoire, sa capacité à arranger des conflits sans s'y impliquer émotionnellement, son dégoût pour les hommes poursuivant la célébrité et ses tentatives pour se détacher des choses du monde afin de se préparer à la mort. Sa célèbre devise « Que sais-je ? » apparaît comme le point de départ de tout son étonnement philosophique. Au gré de ses pensées, il évoque son parcours philosophique, sa haine de toute violence. Certains chapitres de cette œuvre restent plus célèbres que d’autres, comme « De l’amitié, « Des cannibales », « De la vanité » ou « Des coches ».

● Dans ce passage, il narre un épisode de sa vie, ce qui lui permet de donner une leçon d’humanité au lectorat.

PROBLEMATIQUE.

Comment à travers discours étayé d’une narration, Montaigne fait-il une critique acerbe de l’intolérance ?

PLAN.

I- L’art du discours.

1°- Le rôle de la structure argumentative.

2°- Les stratégies argumentatives.

II- L’appel à la tolérance.

1°- Un essayiste humaniste.

2°- La leçon d’humanité.

DEVELOPPEMENT.

I- L’art du discours.

1°- Le rôle de la structure argumentative.

● l.1 à 3 : L’exemple : Montaigne a assisté à un spectacle curieux. Un enfant était mené par les siens, présents par le champ lexical de la famille : « Nourrice (l.1), père, oncle tante » (l.2) » afin qu’il soit livré en pâture à la curiosité d’autrui, comme un phénomène de foire, ce qui est souligné par un connecteur logique de cause « A cause » (l.3), et de but « Pour ».

● l.3 à 11 : Explication de l’exemple : L’enfant est en fait collé à son siamois, lequel est sans tête, donc non viable, il apparaît donc comme un petit être monstrueux, de par sa grande différence physique, même s’il a des caractéristiques fort humaines, comme l’atteste le champ lexical du corps : « Pieds (l.4), tétins (l.7) ».

● l.12 à 15 : L’argument : Ce n’est pas parce que l’Homme a l’esprit trop étriqué pour concevoir la normalité de la différence, que cette dernière n’existe pas. Elle est avérée, ne serait-ce parce qu’elle a été créée par la grandeur divine.

● l.15 à 23 : Explication de l’argument : Quand l’Homme voit quelque chose de nouveau pour lui, il la considère comme anormale, ce qui est souligné par le champ lexical de la surprise : « Etonnement (l.14), étonne (l.20), prodige (l.21) », sans envisager que Dieu, représenté par le champ lexical de la perfection : « Parfaite, sagesse, bon, ordinaire, régulier » (l.16) ait voulu créer la diversité

● l.24 à 25 : Reprise de l’argument pour prouver qu’il y a eu démonstration : Il n’existe rien de contre nature, et donner cette appellation à ce qui est inconnu est une hérésie.

═► L’ordre canonique du

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