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Lecture Analytique Racine

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Par   •  15 Avril 2014  •  Fiche de lecture  •  2 712 Mots (11 Pages)  •  639 Vues

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LA 7 Jean racine

Né le 22 décembre 1639 à La Ferté-Milon, mort à Paris le 21 avril 1699 est un dramaturge et poète français considéré comme l'un des plus grands auteurs de tragédies de la période classique en France sous Louis XIV.

Dans cette perspective, nous nous demanderons comment le récit de Théramène parvient à toucher le spectateur, davantage même que s'il était représenté ?

II- Une scène héroïque

A- L'avènement du merveilleux

B- L'avènement du héros épique

C- Une fin pathétique

III- Une mort tragique

A- La malédiction à l'oeuvre

B- L'amour et la mort

II. Une scène héroïque

Le récit du combat d'Hippolyte avec le monstre marin révèle la tonalité épique et pathétique du passage. Le recours au merveilleux inaugure la terreur du spectateur, qui se confirme dans la bataille que mène le héros contre lui. La chute d'Hippolyte, elle, introduit le sentiment de pitié dans le cœur du spectateur.

I- Un récit captivant

 

Le public du XVIIe siècle est turbulent. La tirade force son écoute et le maintient en respect. Plus encore lorsqu'il s'agit de personnages secondaires, dont D'Aubignac précise « qu'on ne les écoute point » : « c'est le temps que les spectateurs prennent pour s'entretenir de ce qui s'est passé, pour reposer leur attention ou pour manger leurs confitures ». Si le récit de Théramène a partie liée avec le dénouement, il lui faut tout de même susciter l'intérêt et captiver l'attention.

         

A- Un récit structuré

 

La tirade de Théramène est un récit dont la composition répond au schéma narratif traditionnel, lequel, présentant les événements de façon progressive et méthodique, assoit la cohérence de l'ensemble et favorise l'attention du spectateur. Dans cette perspective, le « monstre furieux » apparaît comme l'élément perturbateur qui modifie la situation initiale(« Un effroyable cri sorti du fond des flots / Des airs en ce moment a troublé le repos » v. 1507-1508). Cet élément perturbateur est mis en exergue par le recours au passé composé, qui rompt avec l'imparfait duratif des premiers vers de la tirade. Tandis que les compagnons d'Hippolyte vont trouver refuge dans un temple, ce dernier prend à charge de combattre le monstre. Cette étape constitue l'étape des péripéties, où dominent le présent de narration et l'emploi de verbes d'action. La première péripétie voit le monstre touché au flanc par Hippolyte (« Il lui fait dans le flanc une large blessure » v. 1530). La deuxième péripétie, elle, introduit un renversement. Le monstre s'attaque aux « coursiers » du héros, « leur [présentant] une gueule enflammée, / Qui les couvre de feu, de sang, et de fumée » (v. 1533-1534). Ceux-ci, effrayés, s'enfuient au galop. Cette course effrénée génère la troisième et ultime péripétie, qui voit le héros tomber de son char (« Dans les rênes lui-même il tombe embarrassé » v. 1544). L'élément de résolution tient dans la course interminable des chevaux, qui traînent Hippolyte vers une fin tragique (« Traîné par les chevaux que sa main a nourris » v. 1548). La situation finale, en effet, présente Hippolyte blessé à mort (« Tout son corps n'est bientôt qu'une plaie » v. 1550) et ses compagnons le pleurer douloureusement (« De nos cris douloureux la plaine retentit » v. 1551). Outre le canonique schéma narratif, qui structure à la fois le récit et l'attention porté à celui-ci, c'est l'art qu'exerce l'auteur du suspens qui captive le spectateur.

 

B- Un récit qui ménage le suspens

 

Si le récit est structuré de telle manière que les événements s'enchaînent les uns aux autres et concourent en même un point tragique, il n'en faut pas moins tenir en haleine le spectateur pendant les soixante-douze vers qui constituent la tirade. Aussi l'auteur a-t-il recours à l'art du suspens, par un jeu de retardements qui créent l'attente et suscitent la curiosité. En ce sens, dix vers sont nécessaires avant que le monstre ne soit présenté comme tel au spectateur. Celui-ci n'est d'abord qu'un cri, dont l'allitération en [f] du vers inaugural (« effroyable », « fond », « flots ») traduit la percée. La structure en chiasme, « un effroyable cri » (v. 1507) / « ce cri redoutable » (v. 1510), enferme le récit dans un univers sonore qui en retarde l'actualisation. L'adverbe « cependant » (v. 1513), qui constitue le point de relais d'un sens – l'ouïe – à un autre – la vue –, n'introduit d'abord qu'une vision incertaine : l'oxymoron « montagne humide » (v. 1514) exprime à la fois la stature et la puissance du monstre à venir en même temps que son caractère évanescent. Enfin, l'éloignement du complément d'objet direct (« un monstre furieux » v. 1516) du verbe dont il dépend (« vomit » v. 1515), diffère autant qu'il est possible l'évocation explicite de la créature. Dans cette perspective, l'on peut également évoquer, dans le récit du combat livré par Hippolyte, l'interruption des vers 1545-1546, dans lesquels Théramène exprime sa douleur. Ce dernier s'interrompt en effet après avoir évoqué la chute du héros. La rupture syntaxique opérée à la césure (« Excusez ma douleur. Cette image cruelle » v. 1545) coupe le fil de la narration et ménage ainsi le suspens : on ne sait si le héros est mort ou vif. Au delà de la structure narrative et des effets de retardement, c'est la volonté de l'écrivain de matérialiser visuellement la scène qui rend présent aux yeux du spectateur le drame rapporté, et achève ainsi de capter son attention.

 

C- Un récit pour les sens    

 

Le récit de Théramène, en effet, parvient à rendre visible ce qui est absent sur la scène. En ce sens, le recours à la focalisation

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