Lecture Analytique : Le Loup Et L'agneau
Compte Rendu : Lecture Analytique : Le Loup Et L'agneau. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar Lachoudu972 • 12 Janvier 2014 • 1 628 Mots (7 Pages) • 1 437 Vues
Séquence 2 : Lecture analytique du texte de La Fontaine « Le loup et l’agneau »
Intro :
Fable = genre antique (Phèdre, Esope + panchatantra indien) renouvelé par La Fontaine au XVII°. Genre didactique/ visée morale
Dans « Le loup et l’agneau », publié en 1668 dans le Livre I, il emprunte à Phèdre et Esope pour narrer comment les puissants cherchent à s’annexer la justice afin de légitimer la violence de leurs actes.
Problématique :
Il s’agira de comprendre comment cette fable singulière use du principe horatien du placere et docere pour porter une attaque particulièrement polémique contre les abus du pouvoir.
1 – Un apologue en apparence traditionnel:
A – L’âme et le corps
La Fontaine offre ainsi au public un apologue, une fable comportant une âme et un corps.
- présence d’une moralité à l’entame du texte (ce qui est une originalité).
On note la présence du présent gnomique, + article défini générique : il s’agit d’énoncer une vérité générale, de donner au récit qui va suivre une valeur universelle.
Le verbe « montrer », au V2 annonce alors le récit, l’anecdote qui va avoir pour charge d’illustrer cette morale. On peut alors s’interroger sur le sens exact de ce verbe : s’agit-il de démontrer ou de mettre en scène ?
- l’anecdote, le récit :
Dans la fable, c’est ce récit qui permet le « placere ». La Fontaine cherche à plaire au lecteur, notamment en versifiant l’apologue (rimes, jeu sur les octosyllabes et les alexandrins, effets de sonorités et de rythme.)
EX : On peut noter ainsi la façon dont il joue sur la rencontre à la rime des termes témérité/ Majesté aux v 9 et 10. / Il use aussi de l’octosyllabe pour créer des accélérations dans le récit.
Comme dans tout récit nous repérons :
- un narrateur qui rapporte la scène à la 3ème pers (point de vue omniscient)
- un cadre : « Dans le courant d’une onde pure », en apparence paisible
- des verbes d’action : alternance imparfait/ passé simple ex désaltérait/ dit
- le recours au présent de narration (ou présent historique) qui dramatise le récit, le rend + vivant, l’actualise. Ex « Un loup survient » : le présent donne à cette apparition l’allure d’un coup de théâtre, d’une entrée en scène dramatisée, c’est un peu comme une « catastrophe tragique » puisque l’agneau est aussitôt condamné. Il vient rompre le charme, cela fait vraiment de lui un prédateur.
- 2 protagonistes : agneau/ loup. Il s’agit de deux animaux empruntés au bestiaire traditionnel. Ils sont personnifiés (parlent + sentiments humains ex : le loup recourt à un lexique religieux). Ces animaux entrent en scène dans un ordre inversé à celui du titre et se distinguent par leur symbolisme. L’agneau est symbole de fragilité et de douceur, le loup incarne la force, la cruauté.
B – Une mise en scène :
Cette mise en scène, cette dramatisation des idées, s’appuie notamment sur le recours au style direct : le dialogue est en effet prépondérant puisqu’il occupe 20 vers sur 29.
Il est signalé par des guillemets + tirets + propositions incises comme au V 8 « Dit cet animal plein de rage » ou au v 21 « Reprit l’agneau ».
Ce dialogue est un échange d’arguments (importance de la raison notamment chez l’agneau). Le loup se présente paradoxalement comme une victime, un personnage offensé. Il a l’initiative de la parole, mais aussi le dernier mot ce qui suggère une attitude dominatrice.
- interrogation rhétorique v7 qui sonne comme une accusation : l’agneau est accusé de crime de lèse-majesté. Le loup se livre à un réquisitoire.
- La domination du loup est également signifiée par le recours au tutoiement v9 « Tu seras châtié de ta témérité ».
- L’agneau lui le vouvoie et emploie un lexique qui témoigne de son respect : « Sire » ou « votre Majesté ».
- L’agneau se livre alors à un plaidoyer pour réfuter l’accusation du loup. Discours très construit dans sa première réplique, avec des connecteurs logiques (mais plutôt/ par conséquent). Il s’appuie sur des éléments vérifiables, logiques. Il veille également à son éthos : prend soin de plaire au loup afin de mieux le persuader. Il reconnaît ainsi sa supériorité naturelle.
- Mais le loup balaie cet argumentaire en 4 syllabes « Tu la troubles ». Il multiplie les accusations et reproches à partir du v19 tandis que l’agneau parle
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