Lecture Analytique : La Prêche Du père Panneloux

Lecture Analytique 2, La prêche du Père Paneloux

Introduction

La Peste est un roman écrit en 1847 par Albert Camus. Albert Camus est un journaliste, romancier et écrivain né le 7 novembre 1913 en Algérie, il est issue d’une famille modeste, il gagna le prix Nobel de littérature en 1957 et meurt le 4 janvier 1960 en France. La Peste est publié en 1947 et lui vaut son premier grand succès de librairie, 161000 exemplaires vendues en seulement deux ans. Cette œuvre représente le cycle de la révolte. Ce roman est construit en 5 parties. L’action se passe en avril 1940, à Oran, une ville « fermée » qui « tourne le dos à la mer ». Dans ce roman, Oran subit un fléau majeur, la peste. La peste qui est une maladie terrible et redoutée sert ici à illustrer la condition humaine, prisonnière du destin. Dans ce passage, on voit le Père Paneloux prêcher à l’église.

I- un discours oratoire habile

1/la structure

Il y a une démonstration construite sur un jeu entre différents discours (d’une l’impression d’une vie presqu’orale au sermon) et qui utilise deux des cinq parties du discours canonique :

• l’exorde, est ici violent « vous êtes dans le malheur, vous l’avez mérité » et l’oratoire utilise la deuxième personne du pluriel, s’excluant par là-même de l’ensemble des citoyens. D’emblée est énoncée brutalement une idée choquante : si la peste sévit, c’est que les Oranais le méritent !

• La péroraison qui montre le comportement des auditeurs et qui est écrite au discours indirect, direct libre et narrativisé.

• Entre les deux se trouvent des arguments ou des exemples basés sur des références issues des saintes écritures : la peste frappe les ennemis de Dieu, elle sépare les bons des méchants, Dieu a détourné son regard de la ville parce que ses habitants se sont détournés de Dieu. Le but du prêche est de faire revenir les hommes dans la vérité et l’espoir. Les exemples sont donc empruntés à la Bible ou à l’histoire chrétienne, ils font autorité et se posent en tant qu’arguments.

Paneloux est un orateur averti qui joue sur la polysémie des mots et réexploite notamment le sens premier du mot « fléau » tout en conservant le sens métaphorique aussi, renforce l’idée de calamité qui s’abat. En outre, il personnifie le mal avec Lucifer de même que la peste qui réalise des actions humaines.

2/les procédés de la persuasion

- Présence d’adresses directes « Mes frères… » + « Vous »

- Présence d’injonctions « Méditez cela et tombez à genoux »

- Dévalorisation du destinataire: « vous l’avez mérité » « les orgueilleux, les aveugles »

- modalité exclamative suggérant des émotions diverses et touchant l’auditoire

- thématiques symbolistes (la punition de Dieu suite aux fautes commises) qui frappe l’esprit

II- Un discours théâtralisé

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