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Lecture Analytique La Ballade Des Pendus

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Par   •  10 Mai 2015  •  1 352 Mots (6 Pages)  •  1 062 Vues

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La Ballade des Pendus, Lecture Analytiqur

Introduction

Ce poème est lu le plus souvent comme un poème autobiographique. Villon a eu des démêlés avec la justice et a été une fois condamné à mort, il a été gracié. Peu après cette affaire où il échappe à sa pendaison, on perd sa trace. Pendant longtemps, on a voulu croire que Villon a composé ce texte dans sa prison dans l'attente de sa pendaison. Cet avis est abusif, et n'enlève rien à la beauté et à la force du poème. Il y a le problème du titre : dans certains manuscrits, il est appelé « Ballade », dans d'autres, il parle de « L'épitaphe Villon » et le plus connu est « La Ballade des pendus ». Dans ce poème, on donne la parole à des pendus fictifs, des suppliciés fictifs qui revendiquent le lien fondamental qui les unit à tous les êtres humains et qui en appelle à la miséricorde des vivants. C'est une Ballade, elle a une forme fixe très en vogue jusqu'à la fin du Moyen Âge, les poètes de la Renaissance rejetteront cette forme : 3 strophes de 10 vers parfois de 8 vers suivies d'une demi-strophe qu'on appelle l'envoi, même jeu de rimes que l'on retrouve dans l'ensemble du poème, présence d'un refrain y compris dans l'envoi, chaque vers est un décasyllabe. On étudiera d'abord la prière que le poème constitue, une prière touchante qui cherche l'émotion, discours pathétique fondé sur la description de l'horreur (description des corps). Nous étudierons ensuite le tableau macabre destiné à frapper le lecteur.

Annonce des axes d'étude

Nous étudierons d'abord le rapprochement de plusieurs mondes, puis la portée esthétique et enfin la portée morale de ce texte.

Etude méthodique :

I – Le rapprochement de plusieurs mondes

1- La situation d'énonciation

- Emploi du pronom « nous » pour évoquer l'énonciateur : « nous » désigne les pendus (1-12;15-17) ou leurs os (8), l'énonciation prend alors la forme d'une prosopopée. « nous » désigne je + d'autres. Le fait que « je » ne soit pas mis ici en exergue fait de ce poème un lyrisme particulier, pourtant le titre du poème « épitaphe Villon » nous amène à identifier le poème comme le dernier discours d'un des pendus : Villon.

- Présence d'un double destinataire : le lecteur « frères humains » (1-11), « vous » et « tous » (31), « hommes » (34), mais aussi Dieu, mentionné dans l'envoi (31).

=> Le poème est un discours d'outre-tombe, les morts parlent tels des vivants.

2- Appel à la compassion

- Evocation des souffrances endurées (champ lexical de la souffrance) « notre mal » (9), « les yeux cavés » (23), « arraché la barbe et les sourcils » (24), « plus becqueté d'oiseau que dés à coudre » (28).

- Lexique de l'affectivité « n'ayez les coeurs contre nous endurcis » (1), « pitié » (3), « mercis » (4) et rejet de l'indifférence et de la moquerie (9-11/12-19-34).

=> Cet appel à la compassion conduit à un rapprochement du destinataire et du locuteur.

3- Villon, porte-parole

- Le poème est structuré par la présence de connecteurs logiques qui révèle son caractère argumentatif. Le discours est moins tourné vers l'intériorité du locuteur qu'ouvert à d'autres destinataires.

- Les effets de rapprochement entre locuteurs et destinataires font que Villon apparaît d'abord comme le porte-parole des pendus, puis celui de tout condamné à mort et finalement de toute personne amenée à vivre l'expérience de la mort.

=> Villon se présente donc dans ce poème comme un porte parole.

Épitaphe Villon marque le rapprochement de plusieurs mondes, celui des vivants et celui des morts, allant parfois, nous le verrons, jusqu'à les intervertir.

II - Portée esthétique du poème

1- Appel désespéré, sort incertain

- Effet expressif produit par les procédés d'insistance (accumulations, emploi du passé composé, et du présent (8-27) – valeur durative du présent et événement passé dont les effets sont encore sensibles dans le présent pour le passé composé – structure comparative (28))

- Evocation des suppliciés qui s'apparente à une plainte, locuteurs présentés comme des victimes impuissantes (locuteurs désignés par des pronoms en complément d'objet et en sujet de phrases négatives + compléments de temps insistants sur la durée du châtiment : « piéça » (7), « jamais nul temps » (25), « sans cesser

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