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Lecture Analytique Britannicus V,6

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Par   •  9 Février 2015  •  1 829 Mots (8 Pages)  •  7 186 Vues

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BRITANNICUS - LECTURE ANALYTIQUE N°5 – V,6 v.1647 à 1694

Quels sont les enjeux de cette ultime scène d’affrontement entre le fils et sa mère ?

INTRODUCTION

étape 1 : auteur / contexte historique et littéraire / pièce : pièce écrite en 1669, inspirée de l'histoire romaine. Rappel du sujet de la pièce : Agrippine a poussé au pouvoir Néron, fils de son premier époux, et écarte le prince légitime, Britannicus, fils de l’empereur Claude, son second époux. Au conflit politique se superpose un conflit amoureux : Néron veux épouser Junie, qui aime Britannicus et est aimé de lui.

étape 2 : situation de l'extrait + spécificité du texte : sorte de 1er dénouement :  Dans la scène 5 de l’Acte V, Burrhus, gouverneur de Néron, vient annoncer à Agrippine et Junie la mort de Britannicus, empoisonné, alors que l’empereur avait promis à sa mère une réconciliation.

Intérêt du texte : Cette scène marque donc le dénouement du second thème de la pièce : l'affrontement Britannicus – Agrippine et l'évolution de leurs rapports par rapport à la précédente entrevue (IV,2). On s’intéressera à la dernière apparition de Néron. C'est aussi le moment clé de la pièce selon Racine lui-même : la disgrâce d'Agrippine (cf. la première préface de Racine : « C'est elle que je me suis surtout efforcé de bien exprimer, et ma tragédie n'est pas moins la disgrâce d'Agrippine que la mort de Britannicus. Cette mort fut un coup de foudre pour elle ; et "il parut, dit Tacite, par sa frayeur et par sa consternation, qu'elle était aussi innocente de cette mort qu'Octavie. Agrippine perdait en lui sa dernière espérance, et ce crime lui en faisait craindre un plus grand »)

étape 3 : annonce pb tique + plan : Quels sont les enjeux de cette ultime scène d’affrontement entre le fils et sa mère ?

deux enjeux principaux = > 1/ = sommet du conflit interne d'un personnage sous influence 2/ évolution du personnage d'Agrippine qui « porte » la pièce, dans sa tonalité (tragique) comme dans le message qu'elle fait passer (dénonciation de la tyrannie).

A/ La mise en scène d'un empereur qui ne parvient pas à s'émanciper

1. Néron, sous « le joug des bienfaits » de sa mère, Agrippine

[idée directrice => montrer comment les faits et gestes de Néron dans cette scène révèlent le désir et impossibilité pour le fils de s'affranchir de la tutelle de sa mère.]

=> Néron craint sa mère => la didascalie initiale, « voyant Agrippine » + l’exclamation « Dieux ! » . 

Autorité, colère et violence d'Agrippine => i mpératif « Arrêtez » la brièveté des hémistiches en gradation : « Britannicus est mort // je reconnais les coups // Je connais l’assassin. ». Position affirmée : 3 x « je » + mots monosyllabiques martelés comme des coups : « j'ai/deux/mots /à/vous/dire »

Face à cette accusation, Néron se comporte de manière très puérile :  1ere réaction de Néron = feindre l’innocence, // un enfant grondé : « Et qui, madame ? […] Moi ! ». 

Son argumentation est puérile et lâche : d’abord il se dit victime de « soupçons » excessifs => litote : « Il n’est point de malheur dont je ne sois coupable. »

Ensuite, tout en feignant hypocritement au vers 5 de comprendre la douleur de sa mère, de se décharger de toute responsabilité en la rejetant sur une fatalité abstraite : « Mais des coups du destin je ne puis pas répondre ». (// avec la scène d'affrontement avec Britannicus)

Enfin, il feint l’indignation : « Madame ! … Mais qui peut vous tenir ce langage ? » devant la fermeté d’Agrippine qui exprime clairement son accusation : « Narcisse a fait le coup, vous l’avez ordonné », .

Agrippine contrôle ses mouvements : elle l'arrête au début et le fait sortir à la fin.

2. Néron, aliéné par un conseiller machiavélique, Narcisse

[idée directrice => examiner en particulier l'intervention de Narcisse et le portrait en acte d'un confident manipulateur, cruel et machiavélique]

certaines attaques sous-entendues à l'encontre d'Agrippine sont particulièrement cinglantes et annoncent par avance la réplique de Narcisse : « Ma main de Claude même aura tranché les jours » rappelle insolemment les crimes commis par sa mère et annonce Narcisse : « rappeler le passé » ; V.5 : « sa mort peut vous confondre » = vous mettre dans une situation politique difficile, vous réduire au silence et dévoiler les fautes commises. Là aussi, annonce Narcisse : « instruit des complots qui menaçaient sa vie »

Narcisse intervient brutalement, interrompant le dialogue entre l’empereur et sa mère avec l’interjection « Eh ! », en appelant Néron à assumer fièrement son acte : « seigneur, ce soupçon vous fait-il tant d’outrage ? ».

Il se présente comme le double de Néron : le premier vers de sa réplique imitant le vers de Néron : interjection, phrase interrogative, ton indigné.

Il est son maître à penser : voyant que Néron ne trouve rien à répondre, il lui fournit un alibi au crime commis : il rejette la faute sur Britannicus, la victime. Il le désigne comme coupable de complot : « desseins secrets » et doublement dangereux : contre Agrippine, « Il vous trompait vous-même », puis contre Néron : « des complots qui menaçaient sa vie ». 

Narcisse est redoutable car il tient tête à Agrippine et lui renvoie comme un miroir le bénéfice du crime commis = cf vers 16 et 17 : la place des déterminants et pronoms possessifs comme en miroir autour des verbes, insistance sur la necessité pour Agrippine de se sentir concernée. Il veut l'obliger à une attitude sinon de respect en tout cas de soumission à Néron qu'il nomme « Cesar ».

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