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Lecture Analytique Aricle " paix " Damilaville

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Par   •  12 Mai 2013  •  2 430 Mots (10 Pages)  •  2 540 Vues

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PRÉSENTATION DU TEXTE

La réflexion sur la guerre constitue un thème récurrent de la pensée philosophique du XVIII e siècle. Montesquieu (Lettres persanes, " Apologue des Troglodytes "), Voltaire (Micromegas, Candide, Dictionnaire philosophique), Jaucourt (article " Guerre " de l'Encyclopédie en ont déjà dénoncé les méfaits. Damilaville, à son tour, reprend l'analyse dans l'article " Paix ", montrant par ce choix à quel point les deux notions ne peuvent se définir que l'une par rapport à l'autre.

Ce qu'ils dénoncent est l'arbitraire, l'horreur, les dévastations causées par la guerre, la manière dont sont bafoués les droits les plus élémentaires des populations civiles. Mais, comme bien souvent, leur critique va plus loin et vise directement ceux qui décident les guerres : les princes. Leurs passions, leurs ambitions, leur manque de raison, le souci constant de leurs intérêts personnels au détriment du bonheur de leurs peuples sont sévèrement stigmatisés par les philosophes qui font ainsi la critique du pouvoir politique.

L'extrait de l'article " Paix " donné ici est surtout consacré à la guerre. Chacun des deux paragraphes est construit sur un double jeu d'oppositions : opposition guerre/paix dans le premier, à partir d'une métaphore qui fait de la guerre une maladie et de la paix un état d'équilibre et de bonne santé, opposition hypothèse/réalité dans le second. Dans les deux cas, sont longuement étudiées les conséquences catastrophiques de la guerre sur les pays engagés dans des conflits. La dénonciation de la guerre s'inscrit dans une réflexion générale sur la politique mise au service du bonheur des nations et des individus.

STRUCTURE DU TEXTE

La division de l'extrait en deux paragraphes correspond à une double approche des problèmes posés par l'absence de paix, c'est-à-dire par l'état de guerre (ce terme est d'ailleurs le premier du premier paragraphe).

Premier paragraphe

Ouverture sur une sorte de définition de la guerre et développement de l'état de paix en une métaphore filée tout au long du paragraphe (guerre = " maladie ", paix = santé). Une articulation centrale (" la guerre, au contraire ", l. 5) fait apparaître, sous forme contradictoire, les images désastreuses de la guerre. Le paragraphe entier est construit à partir des deux notions antithétiques, l'une fortement valorisée, l'autre nettement dénoncée.

Deuxième paragraphe

Il évolue lui aussi en deux étapes. La première (l. 11-17) est entièrement construite sur une hypothèse (emploi récurrent de " si " et du conditionnel) qui souligne un irréel du présent. L'auteur envisage une situation utopique dans laquelle les hommes seraient raisonnables. La deuxième étape, qui commence avec l'expression d'une opposition (" mais ", l. 17), est une analyse de la conduite réelle des princes. Cette conduite est envisagée non pas de manière historiquement contemporaine, mais dans le déroulement de l'Histoire.

ÉTUDE DU PREMIER PARAGRAPHE LA MÉTAPHORE DE LA MALADIE, L'OPPOSITION GUERRE/PAIX

La métaphore de la maladie

Dès le début du texte la guerre est présentée sous une forme métaphorique (" c'est une maladie ", l. 1) reprise et complétée au cours du paragraphe à travers tout un champ lexical de la maladie. L'image est favorisée par l'assimilation de la nation à un " corps politique ". Le choix du terme " corps " légitime l'utilisation du vocabulaire médical. On peut en effet récapituler les termes suivants : " santé " (l. 2), " vigueur " (l. 3), " membres " (l. 9), " plaies " et " guérir " (l. 10). La guerre est ainsi présentée comme un état de trouble, de perturbation, d'anormalité destructrice, pouvant, comme la maladie, conduire à la mort. Certaines caractérisations, comme " convulsive " et " violente " (l. 1) s'inscrivent dans le même registre en soulignant le caractère incontrôlable et peut-être imprévisible de la maladie. On voit apparaître à travers cette formulation l'idée, chère à Rousseau, qu'il s'agit, dans la violence et la destruction, d'une détérioration de la nature humaine, non portée originellement à détruire.

L'opposition guerre/paix

Damilaville oppose un état anormal et maladif à un état naturel et utile, efficace. D'un côté, il situe la destruction, le désordre, la détérioration, de l'autre, la prospérité dans tous les domaines. La reprise de certains termes renforce la double idée de parallélisme et d'opposition entre les deux notions et les situations qu'engendrent respectivement la guerre et la paix. On peut représenter le jeu des oppositions dans le tableau suivant :

Paix Guerre

" santé " " maladie convulsive et violente "

" état naturel " " dépravation "

" vigueur "

" ordre " social " désordre ", " licence "

force des lois " lois... forcées de se taire "

développement de la population " dépeuple les États "

développement de l'agriculture " les terres deviennent incultes et abandonnées "

développement du commerce " fait négliger le commerce "

" elle procure... le bonheur " " elle rend incertaines la liberté et la propriété "

On voit ainsi apparaître d'un côté tous les aspects positifs, constructifs et louables de la paix : développement économique, liberté et bonheur et de l'autre tous les aspects destructifs et néfastes de la' guerre, ruine, désordre social, privation de liberté ou liberté effrénée, désastre économique. La conclusion du paragraphe rappelle que les éventuels succès guerriers n'offrent jamais

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