Le surréalisme, porteur de message

Un engagement politique

Le surréalisme est un mouvement original qui se distingue par sa volonté de « transformer le monde » et « changer la vie ». La révolte surréaliste est mise en place et elle est dans un premier temps littéraire. L’objectif des surréalistes est de libérer le langage, car le langage traditionnel basé sur la logique et le rationalisme leur parait entraver le développement intellectuel. Après la rupture crée avec l’institution littéraire et la société, la révolte littéraire se transforme en révolte politique. La démarche surréaliste propose une éthique basée sur la liberté, le désir et les passions, ces principes s’opposent radicalement aux valeurs bourgeoises de l’époque. Par ailleurs le surréalisme intègre une vision de l’art égalitaire en s’appuyant sur le poète français Lautréamont pour qui « la poésie peut être faite par tous. Non par un ». André Breton, fondateur du surréalisme définit clairement l’objectif de ce mouvement dans  «  Le message automatique » Minotaure n°4 : « Le propre du surréalisme est d'avoir proclamé l'égalité totale de tous les êtres humains normaux devant le message sublimal, d'avoir constamment soutenu que ce message constitue un patrimoine commun dont il ne tient qu'à chacun de revendiquer sa part et qui doit à tout prix cesser très prochainement d'être tenu pour l'apanage de quelques-uns. Tous les hommes, dis-je, toutes les femmes méritent de se convaincre de l'absolue possibilité pour eux-mêmes de recourir à volonté à ce langage qui n'a rien de surnaturel et qui est le véhicule même, pour tous et pour chacun de la révélation. Il est indispensable pour cela qu'ils reviennent sur la conception étroite, erronée de telles vocations particulières qu'elles soient artistiques ou médianimiques ». Ce bouleversement de point de vue vis-à-vis de l’art et de la vie entraine un rapprochement vers des partis politiques en accord avec leur démarche. En effet, si l’art doit être fais pour tous et que la fonction artistique doit être démocratisée, une société hiérarchique n’est pas compatible. Les surréalistes se tournent donc vers le Parti communiste. Ce parti représente les valeurs qui leurs sont chères comme l’antimilitarisme, l’internationalisme et l’anticolonialisme. Au moment de la guerre du Maroc les surréalistes manifestent leur opposition aux valeurs bourgeoises avec les communistes. Dix ans après l’engagement des surréalistes au près des communistes est un échec car ce mouvement ne sera jamais reconnu, ni accepté par les communistes. Après cette rupture les surréalistes participent au mouvement antifasciste ils sont à l’origine du tract « Appel à la lutte  » en 1934. 

[pic 1]

(Source : gallica.bnf.fr)

[pic 2] 

(Source : www.andrébreton.fr)

Par la suite le combat politique du surréalisme n’est pas fini puisqu’ils manifestent activement durant la guerre d’Algérie leurs sentiments anticolonialistes existant depuis la guerre du Maroc. L’engagement politique du mouvement dure jusqu’à la fin du mouvement en 1969.

La contestation du colonialisme

Les surréalistes dénoncent le travail forcé dans les colonies qui sert à enrichir la France mais qui ne profite pas de cet argent. Leurs conditions de travail sont déplorables et c’est pourquoi les artistes se mobilisent contre le colonialisme. « Ne visitez pas l’exposition coloniale  » est une pétition contre l’exposition coloniale de 1931 à Paris, elle a été signée par de nombreux artistes surréalistes comme André Breton ou Paul Eluard.

...