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Le sujet fonde t’il la poésie ?

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Par   •  11 Mai 2013  •  Dissertation  •  537 Mots (3 Pages)  •  545 Vues

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1.Le sujet fonde t’il la poésie ?

A)Problématique

« Il n’est point de serpent , ni de monstres odieux,/ Qui par l’art imité, ne puisse plaire aux yeux »(Boileau, Art poétique, 3).A l’horizon du propos de Roudaut, il y a ainsi une question classique : celle de savoir si la poésie a des sujets privilégies ou si elle trouve partout son bien.

Ce débat oblige en fait à distinguer la poésie comme genre(ou comme forme) et la poéticité comme approche des choses-ou comme leur qualité même. Nul doute qu’il y ait ainsi une poéticité indépendante du vers : « nous disons d’un paysage qu’il est poétique ; nous le disons d’une circonstance de la vie ; nous le disons parfois d’une personne »(Valery, Propos sur la poésie)

Cette poéticité tient-elle alors aux choses même ou est ce le poète qui la leur confère ? Et si c’est le poète qui nous la révèle, est ce parce que son verbe les illumine d’un rayon singulier ou parce que son regard est plus aigu que le notre_ parce qu’il est visionnaire ?

B)Des serpents odieux aux Fleurs du mal : un débat

Certes dit Boileau »D’un pinceau délicat l’artifice est agréable/Du plus affreux objet fait un objet aimable/Ainsi, pour nous charmer, la tragédie en pleur/D’Œdipe tout sanglant fit parler les douleurs ». Si la poésie se confond avec la versification, elle peut en effet admettre en principe n’importe quel sujet, et les tristes philosophes rimailleurs du 18é ne s’en priveront pas. A cet égard l’invention par les classiques d’un vocabulaire poétique spécifique n’implique pas que la poésie ait un domaine réserve, c’est exactement le contraire : la « narine » permet de parler de la trivialité du nez.

Mais les classiques, en réalité, n’applique pas ce principe d’une universalité des sujets poétiques. Au nom de la bienséance et d’une esthétique réactionnaire, ils évitent tout ce qui peut choquer. Racine s’est ainsi refusé à « souiller »Iphigénie par « le meurtre horrible d’une personne aussi vertueuse et aussi aimable ! »C’est dans le Roman comique de Scarron et non une poésie qu’on voit Ragotin mettre le pied dans un pot de chambre-dans une « soucoupe inférieure »eussent dit les précieuses.

Malgré les efforts de Hugo et des romantiques pour élargir l’inspiration poétique, la véritable révolution, à cet égard, date des Fleurs du mal et du Spleen de paris . Des aveugles à la charogne et aux vieilles . « la vie parisienne est féconde en sujets poétiques et merveilleux », fussent-ils éclairés par ce que Hugo appelait le « rayon macabre » de Baudelaire. Désormais, si « le sujet ne fonde (plus) la poésie », c’est que le poète ne s’en tient plus aux seuls thèmes lyriques et traditionnels .

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