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Le procédé d'Ekphrasis dans le roman contemporain

Dissertation : Le procédé d'Ekphrasis dans le roman contemporain. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Décembre 2021  •  Dissertation  •  2 869 Mots (12 Pages)  •  292 Vues

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Exposé sur l’ekphrasis : brouillon 

idée de problématique : De quelle manière dans les trois oeuvres, le procédé de l’ekphrasis questionne-t-il le lien entre réalité et fiction ? 

idées de parties / de sous-parties : 

  • art et ekphrasis comme manière d’embellir la réalité 
  • flou constant (personnages : leur physique ou leur mentalité, lieux, émotions ect…)
  • réflexion sur le temps (art se doit d’être ‘dégusté’ : on doit prendre le temps de le comprendre ect, ce qui est mis en avant par le prologue de Point oméga notamment)
  • procédé de mise en abyme très présent : art dans l’art, méta textualité…
  • comparaison entre un objet réel et sa reproduction dans l’art et la littérature 
  • questionne aussi la subjectivité de l’art : vision de l’art comme qqch de très subjectif mais peut-on le décrire de manière objective ?
  • description des tableaux dans la carte et le territoire paraît assez objective car ils sont décrits par un narrateur externe qui cherche l’objectivité, mais peut-il être très objectif ? (il y a certains mots dans d’autres descriptions du roman qui laissent transparaître une forte subjectivité : p.271 description d’un tableau “grotesque aux couleurs criardes” par exemple.)
  • Dans Point oméga la subjectivité transparaît car le narrateur est interne : plongé dans la tête et les émotions du perso anonyme du prologue et de l’épilogue
  • Dans Alice Kahn, tout semble vu à travers la subjectivité de la narratrice, mais elle même évolue sans cesse dans le livre et il semble donc que ses avis et opinions puissent changer : subjectivité qui évolue
  • idée de miroir (ex: palindrome Anna)
  • rapports/collaboration entre art du langage et ceux de la forme (écriture et peinture). Livre = "peinture parlante" et peinture = "livre muet". Le livre est en quelque sorte un tableau 
  • les descriptions dans le roman (dépeignent lieu, personnage), comme si le livre était un tableau en lui-même et qu'il se dessinait au fure et à mesure de la lecture
  • divisé en trois parties comme un triptyque 

Problématiques : De quelle manière le procédé d’ekphrasis questionne-t-il le lien entre réalité et fiction ? / Qu’est-ce qu’apporte l’ekphrasis à un roman ? / Comment le procédé d’ekphrasis dans un roman permet-il de l’enrichir ?

Introduction :

- présentation brève des trois œuvres et importance de l’ekphrasis pour chacun des textes
- définition de ce qu’est
l’ekphrasis
- problématique + plan

Développement :

I. Question de la subjectivité de l’art

A. art comme description précise et objective de la réalité

  • on se demande même si les œuvres existent dans la réalité tellement elles sont bien réalisées : exemple : incipit de La carte et le territoire  avec le tableau Damien Hirst et Jeff Koons se partageant le marché de l’art : “Jeff Koons venait de se lever de son siège, les bras lancés en avant dans un élan d’enthousiasme. Assis en face de lui sur un canapé de cuir blanc partiellement recouvert de soieries, un peu tassé sur lui-même, Damien Hirst semblait sur le point d’émettre une objection [...]” :  les ekphrasis de ce roman sont faites par l’auteur (focalisation externe), il tente donc d’être objectif et de décrire le plus précisément possible les oeuvres 
  • certaines oeuvres, notamment de La carte et le territoire ont été peintent après la sortie du livre : https://www.indidea.org/gael/blog/bill-gates-et-steve-jobs-sentretenant-du-futur-de-linformatique-conversation-de-palo-alto/jobs_gates_futur_informatique_palo_alto/  et https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Damien_Hirst_et_Jeff_Koons_se_partageant_le_march%C3%A9_de_l_art.jpg
  • idem pour point oméga “Le moindre mouvement de caméra provoquait un basculement profond de l’espace et du temps mais la caméra ne bougeait pas à cet instant-là. Anthony Perkins tourne la tête. C’était comme les nombres entiers. L’homme pouvait compter les gradations du mouvement de la tête d’Anthony Perkins. Anthony Perkins tourne la tête en cinq phases croissantes plutôt que dans un mouvement continu.” page 13), mais aussi : “La scène étirée, [...] toute en mouvement morcelé [...]. Des anneaux de rideau, voilà ce qu’il se rappelait le plus clairement, les anneaux du rideau de douche qui tournent sur la tringle quand le rideau est arraché, moment perdu à vitesse normale, quatre anneaux qui tournent lentement au-dessus du corps affaissé de Janet Leigh, étrange poème au-dessus de la mort infernale, et puis le tourbillon de l’eau ensanglantée qui submerge la bonde, minute par minute.” (pages 17,18)  la manière dont le film et décrit ainsi que le fait qu’il soit projeté en une vitesse beaucoup plus lente permet au procédé d’ekphrasis présent ici d’épouser le réel, c’est comme si le narrateur décrivait une scène de la réalité  

B. art vu à travers une subjectivité

  •  l’art est une vision du monde vue à travers une subjectivité : ex dans la carte et le territoire «  ce n’est pas une forme d’art particulière, une manière qui m’intéresse, c’est une personnalité, un regard posé sur le geste artistique, sur sa situation dans la société. SI vous veniez demain avec une simple feuille de papier, arrachée d’un cahier à spirale, sur laquelle vous auriez écrit «  Je ne sais même pas si je vais continuer dans l’art en général », j’exposerais sans hésiter cette feuille. Je ne suis pas un intellectuel, mais vous m’intéressez » (p.110)
  • dans Point oméga, celui qui décrit les oeuvres, notamment cinématographiques, est un personnage interne à l’histoire, on voit l’oeuvre à travers ses yeux
  • dans La carte et le territoire : critique d’art par Michel Houellebecq : critique au sujet du tableau Bill Gates et Steve Jobs s’entretenant du futur de l’informatique : “Le regard que porte Jed Martin sur la société de son temps, souligne Houellebecq, est celui d’un ethnologue bien plus qu’un commentateur politique. [...] Enfoncé dans son siège en osier, Bill Gates écartait largement les bras en souriant à son interlocuteur. [...] C’était un Bill Gates intermédiaire, décontracté, manifestement heureux d’avoir abandonné son poste de chairman de la première entreprise mondiale de logiciels, un Bill Gates en vacances en somme.” (pages 183 à 185)  interprétation subjective de l’art 

C. art fait par une subjectivité

  • dans Alice Kahn, ce n’est pas l’auteure, ni un narrateur qui voit ou décrit les oeuvres d’arts, mais bien le personnage principal de l’histoire, qui décrit le monde comme une oeuvre d’art, on voit donc les oeuvres d’art comme elle les perçoit, mais aussi comme elle les fabrique, et donc comme elle veut qu’on les perçoivent, notamment dans sa fabrication du personnage d’Anna par exemple : “Moi, je fais comme sur la photo d’Anna, je ne bouge pas [...] Ca y est, nous sommes dans une image, rassemblés lui et moi autour d’une petite table ronde, et les autres passent devant nous sans se douter de rien.” (page 16) ou encore : “Je naviguerai dans une image faite de possibles plus que de réalités. Mon appartement deviendra un laboratoire à fabriquer une fille que l’on repère même lorsqu’elle est en pyjama au bord d’une route abandonnée. Des contours neufs et mouvants délimiteront ma transparence en la masquant, et me rendront visible. je construirai une marionnette, un pantin infaillible, que j’habillerai au fur et à mesure.” (page 39)
  • création d’artiste et d’art par la narratrice d’Alice Kahn : “J’inventais des artistes aussi. Parmi eux Alice Kahn revenait souvent. [...] Alice kahn se faufilait partout, là où les choses ne pouvaient plus être décrites. Une photo d’Alice Kahn, c’était une photo que l’on n’avait pas pu prendre. [...] Un jour, un artiste de télévision avait appelé au journal, parce qu”il voulait inviter cette fille sur son plateau et qu’il ne la trouvait pas. Je lui redonnais le nom de sa galerie, mais il n’arrivait pas à les contacter. Je ne pouvais plus faire grand chose pour lui, j’étais désolée.” (pages 40,41)

II. Influencer le réel, questionner le réel

A. embellir la réalité, cacher certaines choses

  • l’ekphrasis permet d’embellir la réalité, le narrateur ou l’auteur choisit de camoufler certaines choses dans ses descriptions artistiques  manière d’embellir la réalité
  • art comme mise en scène de la réalité : par exemple dans le cinéma, tout est fait pour affecter celui qui voit le film, dans Point oméga, le narrateur explique la manière dont il veut faire son film, tout ce qu’il y a autour du personnage qu’il met en scène pour apporter plus d’impact à son discours : “J’avais pensé au mur, à la couleur et à la texture du mur, et j’avais pensé au visage de l’homme, dont les traits étaient forts, mais susceptibles de s’effondrer au moment où s’étaleraient les cruelles vérités qui risquaient de se répandre devant ses yeux.” (pages 66-67 de l’édition acte sud)  ici, on peut parler d’ekphrasis car le réalisateur qu’est Jim Finley voit clairement ce qu’il espère être son futur film devant ses yeux, il insiste beaucoup sur la mise en scène : même si le film qu’il s’apprête à réaliser a pour vocation de transmettre / de représenter la réalité, il espère réaliser et mettre en scène son film pour qu’il soit percutant et émouvant pour le spectateur. La manière dont il décrit son film montre à quel point l’ekphrasis permet d’embellir la réalité, les mots sont choisis pour que le lecteur ressente l’émotion que Jim Finley espère faire parvenir avec son film 
  • la narratrice d’Alice Kahn crée une histoire sur sa vie et sa relation avec son père qu’elle n’a pas réellement connu : “De cette absence, j’ai créé un père parfait. un grand psychiatre, dont j’ai inventé le nom et le prénom, et que j’ai cherché sur “google”, jusqu’à ce qu’il corresponde à ce que j’imaginais de lui.”

B. l’ekphrasis comme prétexte pour questionner la légitimité de l’art, ce qu’on attend de l’art à travers les époques / poser des question sur la société

  • réflexions sur l’art par William dans Alice Kahn, par exemple lorsque la narratrice lui demande ce que Ryan Tek faisait : “Des photos sur sa vie… Des sculptures en papier, hyper fragiles, des films, complètement anachroniques. Un vrai artiste. Totalement libre.”   ekphrasis comme moyen d’exprimer un point de vue, de questionner la société 
  • dernières oeuvres de Jed Martin induisent une réflexion sur l’époque, le temps qui passe et la société : “ Ce sentiment de désolation, aussi, qui s’empare de nous à mesure que les représentations des êtres humains qui avaient accompagné Jed Martin au cours de sa vie terrestre se délitent sous l’effet des intempéries, puis se décomposent et partent en lambeaux, semblant dans les dernières vidéos se faire le symbole de l’anéantissement généralisé de l’espèce humaine. Elles s’enfoncent, semblent un instant se débattre avec d’être étouffées par les couches superposées de plantes. Puis tout se calme, il n’y a plus que des herbes agitées par le vent. Le triomphe de la végétation est total.” (page 414) : réflexion sur l’existence humaine qui a pour seul et unique but le retour à la nature et la mort 

C. questionner la légitimité du sujet : est-ce que tout peut être art ?

  • selon le type d’art utilisé, tout n’est pas forcément sujet bon à prendre, par exemple dans alice kahn, tout est dépeint comme si tout était matière artistique, alors que dans la carte et le territoire , le personnage de houellebecq explique que l’on peut tout peindre, mais pas tout écrire : « Mais le problème avec les arts plastiques, il me semble, […] c’est l’abondance des sujets. Par exemple, je pourrais parfaitement considérer ce radiateur comme un sujet pictural valable. […] Vous, je ne sais pas si vous pourriez faire quelque chose, sur le plan littéraire, avec le radiateur » (p.137)
  • exemple des cartes michelin dans La carte et le territoire : sujet d’apparence ‘bas’ mais grande valeur artistique selon l’interprétation qu’on en fait : exemple : critique de Patrick Kéchichian : “Avec cette profonde tranquillité des grands révolutionnaires, écrivait-il, l’artiste - un tout jeune homme - s’écarte, dès la première pièce inaugurale par laquelle il nous donne à entrer dans son monde, de cette vision naturaliste et néopaïenne par où nos contemporains s’épuisent à retrouver l’image de l’Absent. Non sans une crâne audace, il adopte le point de vue d’un Dieu coparticipant, aux côtés de l’homme, à la (re)construction du monde.” (page 81) 
  • rapprochement entre la scène de crime du meurtre de Michel Houellebecq, et un tableau de Pollocq, description ekphrastique d’une scène de crime : “ Jed examina plusieurs des agrandissements; qui pour Jasselin,se ressemblaient presques tous : des coulures, des lacérations, un puzzle informe. « C’est curieux…, se dit-il finalement. On dirait un Pollock ; mais un POllock qui aurait travaillé presque en monochrome. Ca lui est arrivé d’ailleurs, mais pas souvent.”» (page 339) 
  • valeur marchande de l’art comme quelque chose d’absurde, par exemple dans Alice Kahn, la narratrice impose une photographie récente à une exposition, elle fait croire aux autres que cette photographie fait partie intégrante de l’exposition, et tout d’un coup, la photo prend de la valeur : “-Cette photo… combien vaut-elle ? / La jeune fille s’approche de la photo qu’elle ne reconnaît pas. / - Alors celui(ci, dit-elle, je ne me souviens plus, mais il doit être dans le même ordre de prix que les autres.” 

III. Une frontière floue 

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