LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Le pouvoir de la libération de la musique

Cours : Le pouvoir de la libération de la musique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Janvier 2022  •  Cours  •  1 895 Mots (8 Pages)  •  505 Vues

Page 1 sur 8

II – Le pouvoir libérateur de la musique

(Malgré ses indéniables bienfaits pour le corps et l’esprit, elle présente de nombreuses contraintes pouvant entraîner mal-être et souffrance pour l’artiste).

1. Les effets bénéfiques de la musique

Synthèse de docs (sujet n° 4 p 186) :

Corpus : V Jankelevitch, Quelque part dans l’inachevé, p 36 ; A. Moussard et alii, « La musique comme outil de stimulation cognitive », p 82 ; S Kubik, « La musicothérapie : la connaissons-nous vraiment ? », p 85 ; M Martiniello, « La musique adoucit-elle le confinement ? », p 91

Corrigé (synthèse rédigée)

En cette période de difficultés et d’incertitudes dans les domaines sanitaire et économique, le réconfort procuré par la musique, qui, selon l’adage populaire, adoucit les mœurs, se révèle particulièrement nécessaire. Son intérêt thérapeutique a été démontré par la philosophie, les neurosciences et les recherches récentes en psychologie. Le corpus mis à notre disposition, qui comporte quatre extraits de genres variés publiés de la fin du XXe siècle à nos jours, aborde ainsi les bienfaits de la musique. Il nous conduit à nous interroger sur l’impact positif des activités musicales sur le corps et sur l’esprit, ainsi que dans la construction de la vie sociale. Après avoir analysé comment le langage musical suscite des émotions profondes, il s’agira d’envisager la musique comme vecteur de transformation, individuelle et sociale.

En tant que système de signes, la musique s’apparente à un langage, dont l’origine est très ancienne. Dans un article intitulé « La musique comme outil de stimulation cognitive » paru en 2012 dans la revue L’Année psychologique, Aline Moussard, Françoise Rochette et Emmanuel Bigand, tous trois chercheurs en psychologie cognitive, rappellent qu’elle daterait d’il y a 250 000 ans et que sa pratique pourrait, selon certains paléontologues, être antérieure à l’apparition du langage articulé. Ce langage particulier est d’abord non verbal ; il est corporel et sensoriel. Comme le suggère le philosophe et musicologue français Vladimir Jankélévitch dans un essai intitulé Quelque part dans l’inachevé (1978), la musique suscite des émotions immédiatement déchiffrables.

Ainsi, par son caractère émotionnel, la musique peut communiquer à l’auditeur des états d’âme nouveaux, susceptibles de le toucher profondément. Ce constat est soutenu par Vladimir Jankélévitch, qui montre qu’elle permet d’échapper à l’ennui dans lequel la routine et la fadeur du quotidien plongent les hommes en développant au contraire leur potentiel créatif. Par exemple, lors de la crise du coronavirus, les sociologues Marco Martiniello et Alessandro Mazzola constatent la place prise par la musique chez les populations confinées et relient cette modification comportementale au rôle affectif de la musique. Dans leur article intitulé « La musique adoucit-elle le confinement ? » paru le 5 avril 2020 sur le média en ligne The Conversation, les deux universitaires évoquent les nombreux amateurs qui ont joué d’un instrument pour échapper au stress, et les célèbres professionnels qui se sont enregistrés chez eux pour partager leur musique et distraire leurs concitoyens de leur angoisse.

Mais il revient au neuropsychologue Hervé Platel de rappeler le rôle spécifique de la musique d’un point de vue thérapeutique. Dans une introduction à un dossier proposé par la radio France Musique le 5 juillet 2016 et intitulé « La musicothérapie : la connaissons-nous vraiment ? », il explique que la musique, parce qu’elle est une forme de communication non verbale, apaise les souffrances physiques et psychiques. En stimulant les fonctions cognitives, elle aide à soigner des troubles neurologiques ou psychologiques ; la musicothérapie retarde même les effets d’Alzheimer en réactivant les capacités résiduelles de la mémoire. Cette capacité à guérir, à prévenir des émotions négatives est également soulignée par V. Jankelevtich dans son essai puisqu’elle guérit d’un ennui existentiel, mais aussi dans l’article évoquant les bienfaits de la musique sur notre santé psychique pendant le confinement.

Si elle participe au rétablissement de certains malades, c’est que la musique, écoutée ou pratiquée, exerce une véritable action transformatrice sur les individus et, à plus grande échelle, sur les sociétés qu’ils forment.

Elle permet en premier lieu d’« arracher magiquement l’homme à lui-même », selon l’expression de Vladimir Jankélévitch, c’est-à-dire de le soustraire au poids des déterminismes physiologiques et psychiques. Aline Moussard, Françoise Rochette et Emmanuel Bigand énumèrent de nombreuses données qui montrent que l’écoute et la pratique musicales ont un impact positif sur le fonctionnement du cerveau. Ainsi les sons stimulent-ils considérablement notre perception de l’espace autant que notre conscience du temps. Hervé Platel rappelle également les bienfaits de la musique sur le comportement : relaxation, meilleure attention et mémorisation. Alors que la vie ordinaire suscite bien souvent malaise, insatisfaction, angoisse, la musique telle que la définit Vladimir Jankélévitch transfigure l’homme en le détournant du fardeau de sa condition.

C’est aussi parce qu’elle nous fait échapper à la pesanteur de la vie que la musique est capable de donner du sens à nos existences individuelles et collectives. Marco Martiniello et Alessandro Mazzola insistent à cet égard sur la fonction expressive de la musique et sur sa dimension engagée : ils évoquent combien le blues a permis l’émancipation sociale. Selon ces auteurs, cette fonction de témoignage de la musique joue un rôle social clé : elle est un vecteur de rassemblement et de cohésion. Comme le remarque également Vladimir Jankélévitch, la musique crée du lien : auditeur et créateur participent dans une même communion. Ainsi, dans le contexte du coronavirus étudié dans le media en ligne The Conversation, elle permet aux participants d’exercer un rôle positif sur la société, soit en véhiculant des messages encourageants, soit en exprimant des critiques, notamment à l’égard des gouvernants.

Enfin, il ressort de ce corpus que la musique permet de réenchanter le quotidien. Pour Hervé Platel, les effets positifs de

...

Télécharger au format  txt (12.2 Kb)   pdf (56.6 Kb)   docx (12.9 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com