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Le portrait de Lisbeth, chapitre 9, La Cousine Bette

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Par   •  14 Décembre 2017  •  Commentaire de texte  •  3 408 Mots (14 Pages)  •  2 198 Vues

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Etude du chapitre 9 de La Cousine Bette « Un caractère de vieille fille »

Objectifs :

  • Etudier la manière dont le portrait du personnage éponyme annonce la passion vengeresse du roman.
  • Analyser les caractéristiques du portrait balzacien.

Modalités : « lecture suivie » du chapitre et organisation des éléments d’étude grâce à un plan.

Eléments pour l’étude du chapitre 9

Le titre du chapitre a d’emblée une connotation péjorative « Un caractère de vieille fille » et s’intéresse bien à un tempérament, un « caractère » plutôt qu’au personnage lui-même (à l’inverse par exemple du chapitre précédent  cf. chapitre 8 « Hortense »).

Rem : la note 2 de l’édition GF insiste sur le fait que Balzac s’est intéressé au célibat et plus particulièrement au personnage de la vieille fille car cette situation a des incidences à la fois sur le plan individuel et psychologique (frustrations affective et sexuelle) mais aussi sur le plan social. Ne pas avoir de famille à l’époque est un choix plus controversé encore qu’aujourd’hui : le célibat rend compte d’un individualisme égoïste qui peut causer la déchéance de l’individu quand la famille par les valeurs qu’elle promeut, semble a contrario être un rempart. On pourrait d’ailleurs faire un parallèle avec les régimes politiques auxquels Balzac se réfère dans ce roman : l’Empire a promu les valeurs de l’héroïsme et de la famille quand la monarchie de juillet met en avant le libéralisme et l’enrichissement personnel.

Le premier paragraphe s’ouvre sur  « La cousine Bette » (à l’instar du roman lui-même) et insiste donc sur les liens de parenté avec la famille Hulot. Lisbeth appartient au second cercle familial et est « reléguée » au rang de cousine (ce qui permet de suggérer la modestie du personnage). (voir également le début du huitième paragraphe « La cousine, nommée Bette »)

On rappellera les connotations associées à ce titre. Cf. présentation p. 17

Lisbeth devient Bette, un hypocoristique qui n’est pas sans rappeler la « bête » (et le personnage est tantôt comparée à une chèvre, une araignée, une mule, un singe) ou la « bette », ce légume à feuilles larges et grosses côtes, ce qui n’est pas très flatteur.

D’emblée, l’on ressent la marginalisation puisque, dès le premier paragraphe, Lisbeth souhaite « rentrer dans le salon » et n’y est pas autorisée. « La baronne » (et non Adeline pour souligner ce que Lisbeth pourrait ressentir comme une attitude hautaine ?) semble indifférente.

Le portrait de Lisbeth Fischer est proposé dans le deuxième paragraphe et il s’agirait presque d’un portrait classique s’il n’était couplé à celui d’Adeline. Sans cesse, les deux personnages sont présentés en miroir.

Civilité : Lisbeth Fischer  (Fille de l’aîné des Fischer)

Age : 5 ans de moins qu’Adeline

Portrait physique et psychologique : « loin d’être belle comme sa cousine », « prodigieusement jalouse d’Adeline » csq : « La jalousie formait la base de ce caractère plein d’excentricités »

Origine : « Paysanne des Vosges », autre marginalisation (géographique cette fois) du personnage cf. présentation p. 18

« Les désignations « la Lorraine » ou « la Vosgienne » dans la suite du roman s’imposent comme les référents fixes de la caractérisation ; toutes les tentatives pour faire d’elle une Parisienne échoueront. Les périphrases « La Lorraine » ou la « paysanne des Vosges » expliquent ainsi la rudesse mais aussi la ténacité du personnage dans la lutte. Le lien irréfragable du personnage à sa terre natale éclaire surtout l’entêtement de ses représailles, comme le suggèrent les constats d’Abel Hugo sur le caractère supposé des Vosgiens (lire texte p. 18) : les « Vosgiens » ont les mœurs, un peu rudes, et en raison de la grande liberté à laquelle ils sont accoutumés, ils se montrent fiers et très susceptibles ; ils s’offensent aisément, aiment à se venger et en manquent rarement l‘occasion. »

portrait physique : les nombreuses connotations péjoratives rapprochent Lisbeth d’une sorcière telle que l’imagerie médiévale la proposait : « maigre, brune, les cheveux d’un noir luisant, les sourcils épais, réunis par un bouquet, les bras longs et forts, les pieds épais, quelques verrues dans sa face longue et simiesque, tel est le portrait concis de cette vierge. » Par ailleurs, le manque de délicatesse et de raffinement rappelle la condition ouvrière du personnage qui a dû travailler jeune.

Toutefois, la sorcière se fait martyre avec le verbe « immoler ». Elle qui, « vierge » (autre marginalisation), est sacrifiée à l’autel des bourgeois. cf. « La famille qui vivait en commun, avait immolé la fille vulgaire à la jolie fille ». Balzac joue sur l’antithèse pour différencier les deux femmes. On a parfois le sentiment d’être face à deux personnages de conte (d’où les simplifications et les nombreuses antithèses).

Lisbeth

Adeline

Laide

« fille vulgaire »

« fruit âpre »

« Lisbeth travaillait la terre »

« impossibilité de marier »

« arracher le nez », « déchirer les robes », « gâter les collerettes »

« cette fille aux yeux noirs, aux sourcils charbonnés, et qui ne savait ni lire, ni écrire »

Soumise d’abord « Lisbeth avait plié devant cette destinée » (comparaison avec la soumission des frères et sœurs de Napoléon devant le sacre de l’empereur)

Rem : plusieurs références à l’empire qui marque la famille Hulot mais aussi Lisbeth puisque la passementerie d’or et d’argent concerne les décorations tressées qu’on posait sur les uniformes chamarrés des officiers de Napoléon.

Energique ensuite mais « à la manière des montagnards » (i.e. en manquant de raffinement ?)

Mais échec : à cause des mouvements politiques, Lisbeth ne peut s’installer passementière csq : résignation qui nourrit son désir de vengeance.

« (…) je suis dans une mansarde ».

Belle

« joie fille »

« fleur éclatante »

« quand sa cousine était dorlotée »

« un vrai nez grec que les femmes admiraient »

« mariage fantastique »

« Adeline, excessivement bonne et douce »

Active : Adeline sauve sa cousine de sa condition (« vers 1809, dans l’intention de l’arracher à la misère ») en lui proposant de venir à Paris pour travailler dans la passementerie (en apprentissage chez les brodeurs de la cour impériale, les fameux Pons frères. » cf. diptyque La Cousine Bette, Le Cousin Pons).

« elle est dans un hôtel »

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