Le personnage, reflet du monde

SEQUENCE 2 : Le personnage, reflet du monde ? Diane.M

Le personnage insaisissable

5 Denis Diderot

Jacques le fataliste et son maitre

1796 p36 « Cmt s’étaient-ils rencontrés ? »

- Diderot, philosophe des Lumières

- Penseur, romancier, dramaturge, critique : à l’origine de l’Encyclopédie

- Jacques le fataliste et son maitre = son roman le + lu

=> en quoi cet incipit est déconcertant ?

1) Le jeu avec les codes de l’incipit romanesque (=incipit singulier)

A. Des voix inattendues : les échanges entre le narrateur et le lecteur

- premières lignes surprenantes : jeu de questions/réponses  2 voix

> pose des questions à propos d’individus «ils» = interrogations du lecteur en dbt de roman 

> propose des réponses = réponse du narrateur

=> mise en scène originale du lecteur et du narrateur (≠construction romanesque)

=> Diderot dévoile le « pacte de lecture » implicite entre auteur/narrateur -> rupture de l’illusion réaliste : lecteur croit à une histoire pourtant invraisemblable, tout au long de la lecture.

B. Un narrateur qui joue avec son lecteur

- intervention du narrateur : apostrophe « vous voyez, lecteur » (l41) (2eme §) Le lecteur est interpellé, et est devenu un perso à part entière, qui intervient dans la fiction ; « Où allaient-ils? Sait-on où l’on va? » = réponse philosophique et existentielle.

- il joue avec les attentes du lecteur, son impatience, montre son autorité, voire même sa supériorité : « il ne tiendrait qu’à moi de vous faire attendre un an, deux ans, trois »

=> il montre qu’il est le maître du jeu et du récit. Il tient le lecteur en haleine. C’est aussi la raison pour laquelle il interrompt la conversation entre les deux protagonistes pour se livrer à une digression sur l’art du roman.

- un narrateur puissant : il fait référence à ses pouvoirs dans la fiction : les questions terminant l’extrait sont autant de récits possibles… «Qu’est ce qui m’empêcherais de marier le maitre et de le faire cocu ?» ; «d’embarquer Jacques pour les iles ?» (l.45) ; «d’y conduire son maitre ?»

=> C’est l’auteur qui détermine qui ils sont, qui décide de leur destin. C’est lui qui choisit les péripéties auxquelles il les confronte : « en leur faisant courir à chacun tous les hasards qu’il me plairait » ; « qu’est-ce qui m’empêcherait de » 

Registre parodique : «qu’il est facile de faire des contes!» (l.47) = réf. des contes où tout est permis !

C. L’intrusion étonnante de la structure théâtrale

- présentation fait référence à un dialogue théâtral : noms avant les répliques, l’insertion

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